Discours Du Congrès Littéraire
Dissertation : Discours Du Congrès Littéraire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mediwap • 27 Mai 2015 • 332 Mots (2 Pages) • 833 Vues
Messieurs,
Ce qui fait la grandeur de la mémorable année où nous sommes, c’est que, souverainement,
par-dessus les rumeurs et les clameurs, imposant une interruption majestueuse aux hostilités
étonnées, elle donne la parole à la civilisation. On peut dire d’elle : c’est une année obéie. Ce
qu’elle a voulu faire, elle le fait. Elle remplace l’ancien ordre du jour, la guerre, par un ordre du
jour nouveau, le progrès. Elle a raison des résistances. Les menaces grondent, mais l’union des
peuples sourit. L’œuvre de l’année 1878 sera indestructible et complète. Rien de provisoire. On
sent dans tout ce qui se fait je ne sais quoi de définitif. Cette glorieuse année proclame, par
l’exposition de Paris, l’alliance des industries ; par le centenaire de Voltaire, l’alliance des
philosophies ; par le congrès ici rassemblé, l’alliance des littératures (Applaudissements) ; vaste
fédération du travail sous toutes les formes ; auguste édifice de la fraternité humaine, qui a pour
base les paysans et les ouvriers et pour couronnement les esprits. (Bravos)
L’industrie cherche l’utile, la philosophie cherche le vrai, la littérature cherche le beau. L’utile,
le vrai, le beau, voilà le triple but de tout l’effort humain ; et le triomphe de ce sublime effort,
c’est, messieurs, la civilisation entre les peuples et la paix entre les hommes.
C’est pour constater ce triomphe que, de tous les points du monde civilisé, vous êtes accourus
ici. Vous êtes les intelligences considérables que les nations aiment et vénèrent, vous êtes les
talents célèbres, les généreuses voix écoutées, les âmes en travail de progrès. Vous êtes les
combattants pacificateurs. Vous apportez ici le rayonnement des renommées. Vous êtes les
ambassadeurs de l’esprit humain dans ce grand Paris. Soyez les bienvenus. Écrivains, orateurs,
poètes, philosophes, penseurs, lutteurs, la France vous salue. (Applaudissements prolongés)
Vous et nous, nous sommes les concitoyens de la cité universelle. Tous, la main dans la main,
affirmons notre unité et notre alliance. Entrons, tous ensemble, dans la grande patrie sereine,
dans l’absolu, qui est la justice, dans l’idéal, qui est la vérité.
1 Ce discours d'inauguration fut prononcé par Victor Hugo lors de l'ouverture du Congrès littéraire
international en 1878
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