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Conséquences d'être une mère porteuse

Fiche de lecture : Conséquences d'être une mère porteuse. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  2 118 Mots (9 Pages)  •  932 Vues

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Certains psys, comme la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, sont depuis longtemps favorables à cette pratique, même si elle considère qu'il faut absolument l'encadrer.

De son côté, le psychanalyste Serge Hefez estime que le bébé "porté" ne devrait pas se trouver plus perturbé qu'un autre. «Il n'y a aucune raison qu'il se sente comme une marchandise mais au contraire comme quelqu'un qui a été désiré, conçu, porté, nourri, aimé.»

Mais pour les mères porteuses potentielles, comment pourrait alors se passer la grossesse ? Mal, pour la philosophe Sylviane Agacinski*. "On fait passer pour un progrès technique et pour une liberté ce qui représente en réalité une exploitation des femmes pauvres par des femmes riches, dénonce-t-elle. C’est tout de même un comble de voir à nouveau considérer l’enfantement comme une fonction -et pourquoi pas un métier, pendant qu’on y est- et le corps féminin comme un outil. Demander à une femme de faire un enfant pour une autre, c’est lui demander de vendre sa personne entière, pendant neuf mois. Cela s’apparente à un esclavage."

3- Risques encourues par la mères porteuses aux niveau sanitaire et psychologique

La « gestatrice » court des risques au niveau sanitaires : hémorragie, poussée de tension, césarienne,... Et que passe-t-il psychologiquement ? après un épisio, en plein baby blues ou avec des hormones en chute libre, comment cette femme se sent-elle dans sa tête ? Dépression du faite de ne pas avoir garder l'enfant , manque de repères ...

4- Avis d'une spécialiste auteur du livre « Corps en miette »

Sylviane Agacinski n'a pas de mots assez durs pour dénoncer ce qu'elle assimile à une « barbarie » qui fait de la femme un « outil vivant ».

Elle craint un « cercle vicieux » engendré par la législation :

« D'un côté , l'offre de faire des bébés « autrement » rend la stérilité plus intolérable que jamais et fait exploser la « demande d'enfants ». De l'autre cette demande pousse les médecins vers la fabrication et stimule un marché procréatif de plus en plus prospère.

Le terme de gestation permet d'occulter l'accouchement, moment de l'enfantement au sens strict, événement crucial pour l'enfant puisqu'il s'agit de sa naissance , moment dangereux pour la mère.

Ce seul usage du ventre est contraire à la dignité, m^me s'il n'est pas marchand, parce qu'il fait de l'existence même de l'être humain un moyen au service d'autrui. »

5- Avis du corps médical

Dans leur immense majorité, les médecins sont peu enclins à accepter l'évolution de la législation sur les mères porteuses. Jean-François Mattéi, médecin, ancien ministre de la santé, auteur d'un ouvrage remarquable sur la bioéthique, s'affirme contre pour les raisons exposées ici. Or, et même si au moment du débat l'autorisation de l'Interruption Volontaire de Grossesse en France, au début des années 70's, ils étaient plus de 10.000 à contre-signer un appel anti-IVG, il est difficile de changer les lois de bioéthique sans leur consultation voire leur assentiment. Le groupe de pression qu'il constitue, même si son front n'est pas toujours uni, représente un fort pouvoir d'influence d'autant plus que nombre de parlementaires sont issus de leurs rangs et donc sensibles au moins par atavisme à leurs arguments.

Quels sont les risques psychologiques?

La mère porteuse s’expose à un traumatisme au moment de la séparation d’avec l’enfant qu’elle a porté neuf mois. Quant à la mère «d’intention», le fait que son enfant lui soit à demi étranger s’il est conçu avec les gamètes d’une autre peut s’avérer problématique, note la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval. Pour l'enfant, surtout, la question de la filiation, démultipliée dans le cas de la «GPA», peut être source de souffrances psychiques, soulignent les sénateurs.

Que ce soit les pédiatres ou encore les médecins, ils savent parfaitement les effets nocifs de la séparation mère-bébé. Ce n’est pas le couple qui a donné les gamètes, que le nourrisson reconnaîtra, car il lui sera étranger, mais ce sera sa mère porteuse avec qui il a établit ses premiers liens.

       Aussi, pour « les enfants séparés de leur gestatrice dès la naissance, celle-ci représente une coupure radicale d’avec ce qu’ils connaissent. Leurs perceptions postnatales sont en totale disjonction des perceptions mémorisées dans le ventre de leur mère : sa voix, les bruits de son corps, éventuellement la voix du père s’il a parlé près du ventre lorsqu’il était présent pendant la grossesse, l’ambiance familiale, ce qui permet à un nouveau-né de se repérer dans les premiers moments de sa vie et fonde les bases de son narcissisme primordial. En cas de GPA, le seul lien entre l’avant et l’après de la naissance, ce sont les paroles concernant son histoire qui donneront sens à ce qui lui est donné de vivre. S’il est important de restituer son histoire à l’enfant, il ne faut pas pour autant négliger que les mots sont des signifiants : on ne peut pas prédire l’effet que les paroles de vérité concernant sont histoire auront sur cet enfant -là. […] Les avancées de la recherche en matière de compétences périnatales et de développement du psychisme infantile ne cessent de nous montrer combien il est préjudiciable de séparer le tout petit de sa mère et de supprimer ainsi ses premiers repères. […] les douleurs périnatales engramées dans l’inconscient ne seront pas toujours décodables lorsqu’elles s’exprimeront sous forme de dépression, d’angoisses, de somatisassions diverses, de sentiment d’insécurité ou d’envies suicidaires. » C’est souvent à l’adolescence qu’elles se trouvent réactualiser car il s’agit là d’une nouvelle naissance, la venue au monde adulte. »

       Il ne s’agit pas non plus de partir du principe que l’enfant oubliera car « l’amnésie infantile n’efface pas mais refoule pour les nécessités du développement psychique de chacun ». Combien d’enfants sentent, bien avant que leurs parents ne leurs disent, la présence d’un petit frère mort auparavant, ce vide qui persiste par delà les mots ?

       A cette « clinique de la séparation » s’ajoute le paradoxe des moyens mis en œuvre par les pédiatres pour préserver

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