Photographie The fall of bab al-aziziyah
Commentaire d'oeuvre : Photographie The fall of bab al-aziziyah. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Leopoldine MOUTON • 11 Octobre 2024 • Commentaire d'oeuvre • 679 Mots (3 Pages) • 29 Vues
Correction DS photographie
Cette image est une photographie de Philippe De Poulpiquet, prise pour Le Parisien, le 23 août 2011, à Tripoli en Libye. Elle s’appelle « The Fall of Bab Al-Aziziyah ». Il s’agit d’une image de presse. On voit au premier plan un combattant qui fait partie des insurgés contre la dictature de Kadhafi, avec un ballon devant lui ; au deuxième plan des débris de cartons jonchent le sol suite à l’assaut, le sol semble humide et reflète les flammes ; en arrière-plan apparaît le reste du bunker en feu du dictateur avec les trois piliers de la structure détruite. L’image a une fonction référentielle puisqu’elle donne à voir la réalité de l’assaut et la chute de l’empire Kadhafi. Mais elle est aussi argumentative en dénonçant la dictature et ses ravages sur un pays comme la Libye. La photographie est aussi esthétique en jouant sur les reflets, les contrastes et sur le décalage dû au ballon qui n’a rien à faire dans cette situation de chaos.
La photographie est construite selon une ligne de construction horizontale au centre de l'image qui délimite deux espaces : un espace plus sombre pour le sol humide et un espace plus éclairé avec les flammes de l'incendie. La photo est ainsi clairement délimitée en deux parties mais en même temps, le reflet des flammes dans le sol humide donne l'impression qu'on aurait plié la photo en deux pour créer ce reflet.
Au premier plan se dresse l'homme avec un ballon devant lui sur le sol humide, au deuxième plan on distingue un trottoir bicolore jaune et vert sur le bas du bunker et l'arrière-plan correspond aux flammes qui s'élèvent dans le ciel. Le premier plan se caractérise par une impression de calme dégagée par l'attitude de l'homme qui semble marcher tranquillement en plus du ballon qui renvoie à une dimension ludique, puis le deuxième plan laisse apparaître les premiers signes de désordre avec quelques débris, cartons au sol et enfin l'arrière-plan percute par une atmosphère chaotique avec les flammes qui envahissent tout le haut de l'image.
Le plan large permet de donner une vision d'ensemble de cette situation apocalyptique. Le cadrage est construit, structuré selon des lignes quasi géométriques verticales et horizontales qui soulignent le chaos de l'incendie et la posture verticale de l'homme toujours pour opposer le chaos au calme du combattant qui est au centre de la photographie.
Le contraste est aussi mis en évidence par le mélange entre couleurs chaudes et couleurs froides : chaudes pour les flammes rouges, orangées, jaunes et froides pour le sol gris, le vert du trottoir, le bleu du ballon. La djellaba du combattant est de couleur a priori sable, dans l'ombre sur l'arrière et dans la lumière des flammes sur le devant. [La lumière des flammes vient éclairer le visage de l'homme pour mieux mettre en valeur son expression qui paraît ambiguë puisqu'on peut l'interpréter à la fois comme un plissement des yeux et de la bouche à cause des flammes ou comme un sourire de satisfaction suite à la chute du dictateur Kadhafi.]
La première intention du photographe est liée à la finalité référentielle de l'image puisqu'il cherche à rendre compte de la réalité du chaos après l'assaut du bunker de Kadhafi. Il cherche aussi à dénoncer les ravages de cette dictature tout autant que le chaos qui règne encore après cette chute de son empire. Enfin le photographe a aussi travaillé l'esthétique de son image pour lui donner une force émotionnelle et suggestive. Face à une telle photographie, le spectateur est stupéfait de voir ce chaos avec l'immensité des flammes qui visuellement sont impressionnantes. On est aussi étonné, surpris, incrédule face au calme dégagé par l'homme ainsi que par la présence du ballon de volley- ball qui crée un décalage par rapport à une réalité guerrière : le ton devient alors ironique puisqu'il existe ce décalage entre la réalité et la manière de la présenter. L'image génère aussi un sentiment tragique dans le sens où le destin semble implacable puisque pour mettre un terme à une dictature, il faut en passer par une situation chaotique.
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