Notes Susan Sontag

I/ La photographie, un art multiple

        D'un premier abord, la photographie est un objet commun car il est à la portée de n'importe qui de prendre une photographie.

        A ses début, seuls les inventeurs et les personnes passionnées pouvaient maîtriser les appareils, c'était donc une activité gratuite, de ce fait elle était « pure » donc la photographie est un art depuis son origine. Elle s'est épanouie en tant qu'art avec l'avènement de l'industrialisation et l'apparition des premiers photographes professionnels.

A cette même période, elle s'est démocratisée car elle est une proposition plastique plus ouverte que l'art classique (Cf. Tableaux de Michel-Ange). En effet, elle traduit l'ensemble du vécu en image picturale en contraste avec la peinture qui était souvent réalisée sur commande. Elle attire car elle est bon marché et facile à produire. Ainsi, il est plus facile de les collecter et les exposer (Albums, cadres, diapositives, livres et musées). Mais, le temps transforme n’importe quelle photographie en art. C'est pourquoi, Sontag parle d'art élégiaque et crépusculaire.

        Cependant, la photographie n'est pas pratiquée comme art par l'ensemble de la population. En effet, elle possède un caractère social fort. C'est devenu un rite social comme nous pouvons le constater avec les photos de mariages qui sont aussi importantes que la cérémonie en elle-même. Avec l'émergence du tourisme, la photographie a acquis une dimension de divertissement. On visite un lieu, on le prend en photo et on repart. Elle permet aussi de calmer les angoisses. La photographie représente un travail de substitution aux effets calmants pour le travailleur acharné en vacances. Il a pour « obligation » de photographier son voyage pour apporter des preuves qu'il l'a effectué.

La photographie apporte aussi du réconfort dans le sens où elle accompagne la vie de famille. Elle apporte l'immortalité à des instants précieux et aux proches disparus. Quelqu'un qui ne prendrait en photo ses enfants, serait mal vu et perçu comme indifférent. Nous pouvons donc dire que la photographie est une institution à part entière dans le rite de la vie famille.

        Dans un autre cadre, la photographie  a aussi un but informatif. Elle est utilisée dans les journaux comme illustration et par la police comme preuve. C'est une pièce à conviction qui sert à incriminer. C'est aussi un instrument de pouvoir car elle sert à pérenniser les hauts fait des individus qui ont l'impression de contrôle car ils fixent ce qui disparaît et ce qui est digne d'attention. Ils pensent ainsi participer alors que pour la plupart ils ne sont qu'observateurs.

II/ Un prédateur sensuel et pervers...

        Dans cet essais Sontag fait une analogie entre l'appareil photo et une arme à feu. En effet, on emploie des termes relatifs à la violence lorsqu'on décrit l'action de prendre une photo. On charge une pellicule, on vise, on mitraille... On arme son appareil comme on arme un pistolet. Les safari-photos ont remplacés les vrais safaris. De même, un photographe ou un paparazzi bondit de nulle part sur sa « proie » pour avoir quelques clichés. Le photographe doit capturer le plus grand nombre de sujets possibles. D'ailleurs, Sontag fait référence à un film, Le Voyeur de Michael Powell dans lequel le personnage principal est un criminel qui tue des jeunes femmes grâce à une arme dissimulée dans son appareil photo puis il se délecte des clichés de mort pour son bon plaisir.

        Cet exemple, nous permet de voir qu'il y a une ambiguïté entre l'agressivité et les plaisirs charnels dans le domaine de la photographie.

Comme nous l'avons vu précédemment, c'est un instrument de pouvoir. Elle est associée à la richesse mais aussi aux maniaques qui veulent asservir leurs fantasmes. Elle le support des désirs car elle apporte un sentiment inaccessible. Pour Sontag, la photographie se dote d'une dimension de voyeurisme érotique dans la mesure où elle montre les gens d'une manière différente qu'ils se voient. Elle pose donc la question de la moralité et du plaisir. Qu'est-ce qui est obscène ? Où débute la pornographie ?

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