La rencontre amoureuse, scène fondatrice du roman
Lettre type : La rencontre amoureuse, scène fondatrice du roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kiykiiiy • 14 Avril 2024 • Lettre type • 2 441 Mots (10 Pages) • 136 Vues
Séance 2 – La rencontre amoureuse, scène fondatrice du roman
Objectifs
- Élaborer un projet de lecture
- Développer l’analyse au fil du texte.
- Établir des liens entre les textes.
Supports et activités
- Explication linéaire 1, Première partie, p. 35-37, l. 219 à 273
INTRODUCTION
AUTEUR et ŒUVRE : voir la séance 1
EXTRAIT : prise de notes en classe
LECTURE
PROBLÉMATIQUES POSSIBLES
Comment Des Grieux fait-il de sa rencontre avec Manon un événement fondateur ?
Proposition des élèves.
PLAN
I Une apparition angélique et décisive (l. 219-236)
1. La description de Manon : un portrait subjectif
2. Des Grieux métamorphosé par Manon
II Le premier duo amoureux (l. 237-258)
1. Le dialogue entre Manon et Des Grieux
2. Des Grieux déjà follement amoureux de Manon
3. Le caractère de Manon se dessine
III La folle décision de Des Grieux : le début du romanesque (l. 259-273)
1. Des Grieux un preux chevalier ?
2. Une dimension rétrospective
3. La dimension romanesque du passage
DÉVELOPPEMENT
I Une apparition angélique et décisive (l. 219-236)
1. Pourquoi peut-on dire que la description de Manon est un portrait subjectif ?
- Des indices révèlent que Manon est vue à travers les yeux de Des Grieux (focalisation interne).
« Elle me parut » : si les indications sur l’âge de Manon fort jeune par rapport à l’« âge avancé » de son chaperon, sont assez neutres, le verbe « paraître », dans la phrase suivante, indique l’impression visuelle sur Des Grieux.
«si charmante»: l’adverbe intensif «si» et le choix de l’adjectif «charmante» indiquent la subjectivité de la perception. L’adjectif a une valeur convenue de la langue galante dans la bouche de Des Grieux, mais Prévost lui donne peut-être ici un sens fort, concret : la vision de Manon opère comme un charme.
- Un phénomène de coup de foudre.
« Elle me parut... transport » : la phrase est marquée par une longue proposition subordonnée consécutive, amplifiée par deux propositions relatives enchâssées. Elle mime le phénomène du coup de foudre : une vision subite (la proposition principale attributive), une conséquence immédiate, forte, qui modifie profondément l’individu. Le choix de la métaphore du feu amoureux (« je me trouvai enflammé ») dit donc le rapport de causalité entre la vision et le sentiment amoureux.
C’est le phénomène du ravissement (qui correspond bien au mot « transport » employé par Prévost) décrit par Roland Barthes (Fragments d’un discours amoureux, 1977) ou celui de la scène de rencontre archétypale analysée par Jean Rousset (Leurs yeux se rencontrèrent, 1981).
- La description physique de Manon.
Le roman n’offre aucune description physique précise de Manon, hormis des indications hyperboliques qui soulignent sa beauté (« si charmante ») ou son âge (« fort jeune »). La beauté de Manon restera donc très abstraite. Elle apparaît surtout par les effets qu’elle produit sur Des Grieux.
2. Comment voit-on que Des Grieux est complètement métamorphosé par Manon ?
- Un avant et un après la rencontre.
Une opposition est faite entre les plus-que-parfaits (« n’avais jamais pensé... ni regardé »), imparfaits («admirait», «j’avais») qui marquent l’avant; et les passés simples («je me trouvai», «je m’avançai ») qui marquent l’après.
- Des Grieux avant la rencontre ? après la rencontre ?
Avant : Des Grieux est insensible à l’amour qu’il ne connaît pas (« moi qui n’avais jamais pensé... ni regardé») et il est considéré comme ayant de la «sagesse» et de la «retenue». Il se dit « excessivement timide et facile à déconcerter ». Autrement dit, un jeune homme ignorant en matière d’amour, timide, raisonnable, prudent, même un peu fragile.
Après : Des Grieux se révèle audacieux, entreprenant puisqu’il s’avance avec assurance vers Manon pour lui parler : « je m’avançais vers la maîtresse de mon cœur. »
- l’expression « maîtresse de mon cœur ».
Le terme « maîtresse » est emprunté à l’amour courtois. La dame est la suzeraine, l’amant le vassal. Mais ce qui est remarquable, c’est l’évidence et la certitude qui se dégagent de cette remarque de Des Grieux. Le coup de foudre est tellement fort, que Des Grieux se sait amoureux et pris dans l’étau de la passion. Cependant, est-ce le Des Grieux de dix-sept ans qui a cette impression, ou le Des Grieux narrateur, qui, un an après, analyse l’événement ? L’ambiguïté demeure.
II Le premier duo amoureux (l. 237-258)
1. Quelles sont les caractéristiques du dialogue entre Manon et Des Grieux ?
- Des passages au discours indirect et au discours narrativisé.
• Discours narrativisé : « elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. »
> Discours direct (reconstitution suggérée) : Des Grieux : « Mademoiselle, je me permets de me présenter à vous, je suis le chevalier des Grieux, je vous prie de recevoir mes respectueux hommages... » Manon : « Merci Monsieur. »
• Discours indirect : Des Grieux : « Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens et si elle y avait quelques personnes de connaissance. » Manon : « Elle me répondit... »
> Discours direct (reconstitution suggérée) : Des Grieux : « Qu’est-ce qui vous amène à Amiens ? Avez- vous des connaissances ici ? » Manon : « Je suis envoyée à Amiens par mes parents pour être religieuse. »
• Discours narrativisé : « je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments. »
> Discours direct (reconstitution suggérée) : « Je suis, Mademoiselle, ébloui par tant de beauté et absolument ravi de vous rencontrer... »
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