Que vaut l'opposition entre le travail matériel et intellectuel
Dissertation : Que vaut l'opposition entre le travail matériel et intellectuel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aurelia17 • 7 Mars 2022 • Dissertation • 2 310 Mots (10 Pages) • 316 Vues
Que vaut l’opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel ?
Le travail est un outil mis à la disposition de l’Homme pour lui permettre d’accomplir quelque chose de sa vie de constructif selon certains et d’aliénant selon d’autres. Nous pouvons distinguer le travail manuel et le travail intellectuel, ces deux branches du travail n'apportent pas le même résultat et ne permettent pas de faire la même chose socialement par exemple. En outre, le travail conduit les Hommes à avoir un but précis vers lequel tendre. Cela leur permet de se réinventer ou de s’accomplir en tant qu’êtres humains. Nous nous demanderons pourquoi est ce qu’il y a une remise en cause de la valeur de l’opposition entre le travail manuel et intellectuel. Néanmoins, travailler n’est pas qu’un objectif en soi. Il est subordonné à une fin extérieure: la satisfaction des besoins. C’est parce qu’on a des besoins ; et parce que le réel résiste à leur satisfaction qu’il faut travailler. L’être humain est donc contraint de travailler. Le travail n’est pas recherché pour lui-même, mais pour autre chose. Il est dit « productif », dans la mesure où il a un résultat, un produit qui se distingue du travail comme activité. Nous verrons dans une première partie qu’il existe bel et bien une véritable opposition entre le travail manuel et le travail intellectuel et dans une seconde partie, nous verrons que finalement, le travail manuel et le travail intellectuel ne peuvent que se rejoindre.
Tout d’abord, le travail a une connotation très négative parce qu’il est synonyme de souffrance. Nous pouvons voir cet aspect dans la Bible, Dieu avait créé un jardin magnifique pour Adam et Eve dans lequel ils étaient libres. Adam a été tenté par la voix de sa femme qui avait été tenté elle par le serpent. Finalement Adam goûta au fruit défendu Dieu condamna Adam à gagner son pain à la sueur de son front et à Eve d’enfanter dans la souffrance. Le travail a donc une connotation de châtiment divin qui oblige l’Homme à quitter son paradis pour suivre l’exemple d’Adam qui doit maintenant gagner sa vie de manière rude dans le seul but de survivre. Cet exemple est tiré de la Genèse ce qui n’est pas très récent. Donc déjà, le travail a une connotation extrêmement négative. Un vrai travail, doit donc être un travail ou se mêle presque intrinsèquement l’effort et la souffrance. En outre, nous verrons qu’il existe bien une opposition entre le travail manuel et le travail intellectuel. Dans l’imaginaire collectif, le travail intellectuel est plus valorisé que le travail manuel. En effet, le travail intellectuel peut permettre d’avoir un un meilleur salaire et donc d’avoir un meilleur rang social et une meilleure liberté d’action. Le travail manuel n’est pas considéré comme le travail pouvant rapporter un salaire permettant à l’individu qui l'exerce d’avoir juste de quoi survivre et même pas encore de quoi vivre dignement. De plus, le travail intellectuel est signe d’éducation et de longues études tandis que le travail manuel n’est considéré que comme un outil pour accomplir le travail intellectuel mais n’a pas une véritable place reconnue et notamment socialement. Nous ne nous intéressons qu’à des personnes ayant de l’éducation et exerçant un travail intellectuel parce qu’avec eux, nous pouvons parler de sujets divers et complexes qui nécessitent une accumulation de connaissances que ne peut pas avoir un individu exerçant un travail manuel par définition. Le travail manuel est souvent vu au sein de la société comme une excentricité ou comme une originalité qui n’a pas forcément de but précis et qui ne mène à rien de constructif et qui ne permet pas comme dit précédemment de vivre décemment. La vie des individus exerçant un travail manuel n’est pas toujours facile et enviable pour les classes supérieures donc très désapprouvée dans le schéma social normal et “conseillé”. Enfin, le travail le plus important est celui qui va apporter quelque chose à la société. Par exemple, dans l’Antiquité, le travail plus manuel était laissé aux esclaves qui exerçaient donc toutes les tâches ingrates et ménagères.. Avec du recul, leur rôle est fondamental, parce qu’il permet aux classes dominantes d’avoir assez d’espace pour effectuer des tâches citoyennes et politiques à l’Agora qui vont permettre à la société antique de fonctionner correctement et au-delà de cela normalement. En outre, dans la définition du travail, celui-ci est en premier lieu ce par quoi l’être humain transforme ce qui l’entoure. C’est-à-dire qu’il y a une transformation du réel dans le but de subvenir à ses besoins fondamentaux.
De fait, les esclaves avaient donc une meilleure vision du coût de la vie, du temps passé à cuisiner...donc du réel. Hegel défend notamment ce principe dans Phénoménologie de l'esprit où il explique qu’en réalité, c’est l’esclave qui est le plus libre parce qu’il travaille et donc qu’il contribue au fait d’avoir un but dans sa vie et de tendre vers quelque chose même si c’est une tâche qui peut être pénible, au moins il produit quelque chose et ne vit pas d’oisiveté. Hegel expose dans une expérience de pensée des esclaves travaillant dans une exploitation. Par le travail qu’ils effectuent, ils savent tout faire tandis que le maître qui exploite cette exploitation ne sait pas en réalité comment celle-ci fonctionne. Un jour, un esclave se rebelle et arrive à convaincre les autres esclaves d’arrêter de travailler parce qu’il n’ont rien en retour. Ni reconnaissance et noblesse de la part du maître et à travers lui de la part de la société. Les esclaves deviennent alors le maître parce que sans les esclaves pour faire tourner l’exploitation, celle-ci ne produit plus rien. Ainsi, et cela montre bien la supériorité que peut avoir le travail intellectuel, le maître propose aux esclaves de devenir salarié et d’avoir une rémunération en échange de leurs travaux dans l’exploitation. Le maître a ainsi trouvé une solution de manière intellectuelle et non manuelle. Le fait que les esclaves perdent leur statut d’esclave en devenant ainsi des salariés leur permet une meilleure insertion sociale.
Cette définition du travail et cette expérience de pensée à propos du travail nous permet de nous interroger sur la nature des visées du travail intellectuel et manuel qui ne sont pas les mêmes. En effet, entre construire une maison et faire une grande découverte scientifique qui pourrait permettre d’améliorer beaucoup de choses comme la santé de milliers de personnes, ce sont-là deux choses différentes parce qu’elles n’offrent pas les mêmes opportunités
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