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A quoi servent les sciences ?

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Par   •  24 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 795 Mots (8 Pages)  •  1 943 Vues

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A quoi servent les sciences ?

Depuis l’Homo erectus maitrisant la puissance du feu jusqu’à l’Homo sapiens sapiens, l’Homme a toujours eu à cœur de comprendre son environnement afin de le maitriser. Il a pour cela inventé un concept : les sciences. Elles sont la recherche du savoir ultime, de la connaissance absolue ; soit par l’empirisme (sciences physiques, biologie), soit par le calcul formel et incontestable qui décrit notre environnement (mathématiques), soit enfin par la recherche de la connaissance de l’homme de par l’expérience sociale (sciences humaines). Mais si les sciences ont vues le jour, quel but servent-elles ? Cette question anodine est pourtant primordiale dans la société actuelle centrée sur les sciences et le progrès. Il s’agit en fait de comprendre dans quel but l’Homme veut-il dominer son environnement. Au fond, que serait le but des hommes si ce n’est atteindre un certain bonheur ? Cela nous amène à nous poser la problématique suivante : Les sciences servent-elles le bonheur ? Nous tacherons d’abord de montrer que les sciences peuvent être une vraie source de bonheur avant de voir qu’elles peuvent également créer de la cruauté et répandre le malheur. Cela nous amènera alors à nous interroger sur les limites des sciences.

Les sciences servent-elles le bonheur des hommes ? Question intéressante qui nous fait remonter loin dans l’histoire de l’humanité. En effet, un aspect du bonheur peut être matériel et être lier au confort. Prenons l’exemple des meuniers pendant l’antiquité. Au début, ceux-ci doivent moudre leur grain manuellement ou en utilisant des bêtes ; un travail harassant et particulièrement pénible et inconfortable. Ainsi, les meuniers cherchent une solution scientifique, technique à ce problème : comment pourrions-nous inventer une machine qui pourrait moudre notre grain sans efforts t de manière efficace ? Ils cherchent, expérimentent et observent – jetant ainsi les bases de la démarche scientifique – et finissent par se rendre compte de l’existence d’une énergie naturelle : l’eau. Ainsi, après plusieurs tentatives infructueuses, naissent les premiers moulins à eau. Ceux-ci permettent alors un changement radical dans la vie des meuniers : ceux-ci produisent plus et avec moins d’effort, ce qui leur permet de rapidement s’enrichir. Cela leur permet donc de gagner doublement en confort : leur travail devint moins éprouvant et leur nouvel enrichissement leur permet de vivre dans un plus grand confort matériel ce qui leur permet de vivre de manière plus heureuse (même si comme le dit le célèbre dicton populaire : l’argent ne fait pas le bonheur). Cette petite histoire nous permet de constater comment une réalisation permise par les sciences peut contribuer pour partie au bonheur humain. Bien-sûr, ce n’est pas ici une science dure telle que les mathématiques qui permet ce gain en bonheur, mais une application de celle-ci. Ainsi les connaissances scientifiques appliquées par les hommes permettent-elles de rendre ceux-ci plus heureux.

  Continuons notre questionnement sur la relation entre le bonheur et les hommes en réalisant un bond dans le temps. Je vous emmène en effet au XVIIème siècle à la rencontre du philosophe français René Descartes et de son Discours de la méthode. Dans la partie VI de cet ouvrage, il écrit que les sciences doivent nous rendre « maîtres et possesseurs de la Nature » et ainsi, elles pourraient nous procurer plus de sécurité et de liberté. Ces deux principes ne sont-ils pas des acteurs du bonheur ? Nul doute qu’un individu vivant dans un milieu où il ne court aucun risque et dans lequel il est libre de ses décisions et de ses actions sera plus heureux et épanoui qu’un autre qui se trouverait constamment sous une épée de Damoclès et qui verrait ses choix et ses actions, systématiquement imposées. En réalité, le quotidien de ce dernier pourrait plus tendre vers la survie que vers une vie heureuse. En outre, dominer la Nature, c’est aussi vaincre les maladies qui se déclarent chez les hommes, les animaux et les plantes. Descartes remarque d’ailleurs – toujours dans le Discours de la méthode – que le bon fonctionnement d’un esprit est en partie conditionné par le bon fonctionnement du corps qui l’accueil : c’est en fait le célèbre man sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain). Cela nous ammène donc à l’autre aspect du bonheur : son côté quelque peu spirituel. En effet, si nous avons vus que les sciences peuvent être à la source d’un certain bonheur matériel, elles peuvent aussi, même indirectement, causer un bonheur plus spirituel. Pour le montrer, continuons un peu notre petit voyage à travers les âges pour arriver au XVIIIème siècle : le siècle des lumières. A cette époque, les sciences engrangent une grande sympathie et une vraie confiance de la part du public. Celui-ci est optimistes quant à la capacité des sciences à sortir l’Homme des ténèbres et des superstitions morales afin d’élever celui-ci vers un renouveau de lui-même à tous les plans. En effet, on pense à l’époque que les sciences vont apporter de grands progrès dans tous les domaines, ce qui conduira au bonheur de l’Humanité toute entière. En fait, pour certains scientifiques ou philosophes actuels, cela est encore vrai et il ne fait aucun doute, si les sciences sont vues sous un angle optimiste et positif, que celle-ci peuvent réellement contribuer à l’émergence d’un bonheur collectif, tant matériel que spirituel. Malgré tout, l’Histoire récente prouve que les sciences peuvent également servir à créer une vraie cruauté.

Cela provoque donc la réaction suivante : Et si les sciences, au lieu de le servir, allaient en fait contre le bonheur recherché par les hommes ? En effet, ce doute trouve tout son sens lorsque l’on observe les débouchés des recherches en physique nucléaire. Alors que celles-ci pourraient tout à fait ne trouver qu’un sens mélioratif et profitable à l’ensemble de l’humanité en lui offrant une énergie peu onéreuse et disponible en grande quantité, les physiciens nucléaires ont, avant d’entrevoir le potentiel constructif de l’atome, vu son côté militaire et destructeur. Serions-nous heureux si demain nous étions frappés par une bombe H ? Bien évidemment non ! Mais là se trouve la vraie aberration des sciences : elles peuvent créer le plus terrible des malheurs, semer la mort et la désolation. De plus, les sciences peuvent tout à fait rendre une personne parfaitement malheureuse : les nouvelles technologies d’influence du comportement pourraient permettre à un scientifique de semer la noirceur en un individu.

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