Les Sens

Dissert philo Les Sens

Introduction :

Les sens semblent être la fonction la plus simple et la plus universelle de notre rapport au monde et à nous-même. Dès la sortie du ventre de notre mère, les sens sont notre premier contact avec le monde extérieur et c’est grâce à eux que nous acquérons nos connaissances. Les « sens » sont une fonction relevant de l’esprit, qui permet de fournir des connaissances naturellement et objectivement, sans que nous n’ayons d’efforts à fournir. Alors que la « connaissance » peut être définie comme l’ensemble des choses que nous n’ignorons pas.

D’après les dires, les sens nous fourniraient nos connaissances, mais peut-on affirmer qu’ils nous les fourniraient toutes ? Nos connaissances viendraient-elles toutes de nos sens et cela pendant toute une vie ? Autrement dit, Les sens sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Afin de répondre à ces questionnements, il faut d’abord prendre en compte différents facteurs, comme dans quelle mesure, de quelle manière ces connaissances nous sont fournies ainsi que la nature de celles-ci. Il faut également prendre en compte les différentes sortes de connaissances, c'est-à-dire les connaissances qu’on ne peut acquérir uniquement que par la « raison » ou « l’entendement » et donc sans les « sens ». Si c’est le cas, cela voudrait alors dire que les sens ne nous fournissent pas toutes nos connaissances, et seraient alors insuffisants.

Notre première partie montrera dans quelle mesure et comment nos sens nous fournissent des connaissances tandis que la deuxième partie montrera les limites qu’on les sens pour nous fournir d’autres sortes de connaissances.

Partie I : Les sens, la condition nécessaire de la connaissance objective.

Les sens semblent être la seule voie d’accès à la connaissance objective, mais ne sont peut-être pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances.  Toutes les données envoyées par l’esprit passent vers le canal sensoriel, qu’elles soient assimilées par immersion, par « oui-dire », par enseignement ou autre, ceci ne prouve en rien qu’il s’agisse de connaissances objectives. Car si elles n’ont pas étés confrontées à la réalité, nous ne pouvons les considérées comme des vérités vraies. C’est la réceptivité et la passivité pures de la sensibilité, de l’expérience perceptive qui reçoit la réalité telle quelle se donne et qui semble en faire la condition indispensable d’une connaissance objective. En effet, il est très difficile, comme l’écrit Lucrèce, de « distinguer la vérité (celle de la sensation) des hypothèses (les interprétations) que notre esprit y ajoute de son propre fond ».

Transition

Croire que les sens sont suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances est compréhensif dans la mesure où il s’agit d’une condition nécessaire, mais peut-être pas pour toutes nos connaissances.

Partie II : Les sens ne peuvent suffirent à nous fournir toutes nos connaissances objectives

[II-1] Les vérités mathématiques ne sont pas tirées des sens mais de la seule raison

Les mathématiques sont une science qui ne tire pas ses connaissances de l’expérience car il s’agit là d’une science cherchant à établir des vérités nécessaire. Qui dit nécessaire dit universelle. Et cela ne se base pas sur l’expérience sensible mais sur la raison et l’entendement. L’expérience est ce qui procède cas par cas, et ne donne que des suites d’exemples, ne faisantt que répéter l’exercice. On peut donc répéter l’expérience autant de fois qu’on veut mais on aura toujours que du général et pas de l’universel. Leibniz dit qu’en mathématiques nous obtenons l’universel et non le général. En effet, les mathématiques ont un statut ambigu, puisqu’il s’agit d’une science adoptant un raisonnement mais dont la démonstration physique n’est pas nécessaire puisque les mathématiques n’étudient pas le réel mais des objets définis et construits, purement rationnellement. Les mathématiques se basent sur une méthode scientifique, une méthode hypothético-déductive, établissant sa propre cohérence.

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