Radical Pouding, Fred Dubé
Étude de cas : Radical Pouding, Fred Dubé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathieu Vaillancourt • 11 Juin 2020 • Étude de cas • 2 395 Mots (10 Pages) • 527 Vues
Question obligatoire : Dans son spectacle « Radical Pouding », Fred Dubé nous partage un conseil qu'il a entendu d’une personnalité d'ʼhumour importante au Québec du milieu de l’humour : « Fred, le public ne veut pas réfléchir, il veut être diverti ». Partant de cette citation, mais également du spectacle en entier sur les élections et la discussion (Colin Boudrias, Charles Deschamps, Jules Falardeau et Dom Massi), l’humoriste est-il un acteur politique? De quelles manières l’est-il ou ne l'est-il pas? Pour répondre à ces questions, vous devez amener deux ou trois principaux arguments. Chaque argument doit être accompagné d’un exemple du spectacle ou de la discussion.
Nous baserons notre réflexion sur la notion d’acteur politique tel que défini dans Lexique de science politique de Philippe Boudreau et Claude Perron[1], où les éléments de base sont l’intentionnalité de défendre des convictions puis influencer le débat. Selon mon analyse, l’humoriste n’est pas un acteur politique. Toutefois, il peut l’être, comme peuvent l’être les conférenciers de la discussion en classe.
Il semble que les conférenciers que nous avons rencontrés tenaient un consensus comme quoi le rire et la réflexion sont indissociables pour qu’il y ait humour, car s’il n’y a pas réflexion, il n’y a pas d’élément permettant le rire. Suivant donc cette logique, par nature même, l’humoriste fait réfléchir pour ceux-ci. Nous avons toutefois vu avec le texte de Choquette que le premier objectif universel du discours humoristique est de faire rire.
De plus, de par son omniprésence dans la scène culturelle, il est nécessaire qu’il ait un impact dans la société dans une relation d’interinfluence. Toutefois il spécifie que l’humoriste engagé, lui, a une intentionnalité d’expression politique derrière son discours humoristique qui le distingue des autres humoristes le faisant accidentellement, créant une catégorisation pour ceux désirant exprimer volontairement leurs idées[2]. Certains conférenciers confirment cela dans la discussion : ceux-ci commettent intentionnellement un acte politique par l’expression du discours humoristique. Cependant, ils reconnaissent que ce n’est pas l’ensemble des humoristes qui ne le font pas (et s’ils le font de manière délibérée). Dans ces cas ils dénotent une certaine médiocrité de leur part (qui toutefois est très populaire) et avouent eux-mêmes que par ces raisons ils sont stigmatisés comme humoristes engagés. Puisqu’ils soulignent eux-mêmes cette distinction, la différenciation entre l’humoriste qu’on peut qualifier de médiocre ou d’engagé est un premier élément pour démontrer que tous les humoristes ne sont pas des acteurs politiques, car ils n’agissent pas tous pour exprimer délibérément leurs convictions, car nombreux ne s’en tiennent qu’à faire rire le publique.
Secondement, l’acteur politique doit vouloir tenter d’influencer et provoquer un changement. Ainsi, les conférenciers admettent qu’ils veulent faire mentir la citation énoncée dans la question. Ceux-ci se sont même dits réjouis et heureux en se disant "mission accomplie" lorsqu’après des spectacles ils reçoivent des commentaires du public comme quoi le discours les avaient menés à une réflexion, une prise de conscience, et avait ainsi provoqué un changement. Cela s’inscrit dans la pensée de Choquette lorsqu’il avance que lorsque l’humour est utilisé avec une visée politique dans son expression, le discours a alors clairement un objectif de changement et transformation dans la société[3].
Ainsi donc, c’est par l’intentionnalité même de l’expression de leurs idées politique et par cette volonté d’influencer les gens en vue d’un changement qu’on peut qualifier l’humoriste d’acteur politique. Or, comme nous l’avons vu, ce n’est pas le cas d’une majorité.
Question 2 : Nous avons discuté en classe de la controverse récente entre Mike Ward et Jérémy Gabriel. Selon vous, est-ce qu’il s’agit davantage d’une blague ou d’un commentaire politique ? Après avoir brièvement expliqué la théorie des jeux de langage de Wittgenstein, expliquez deux à quatre règles du jeu de langage de l'ʼhumour ou du politique qui appuient votre propos.
Wittgenstein définit sa théorie du jeu et du langage comme un ensemble formé par le langage et des activités auxquelles elle peut être entrelacée, c’est-à-dire que l’être humain est en mesure de voir et d’agir de façon à ce que ses semblables puissent reconnaitre et comprendre ce qu’il fait. Cet ensemble est formé de règles qui ne sont toutefois pas immuables.[4] L’humour évoluerait donc dans ce contexte.
Afin de montrer que les propos de Mike Ward sur Jérémy Gabriel sont davantage une blague qu’un commentaire politique, nous allons souligner les différences radicales entre des règles du jeu de langage de l’humour et de la politique.
Dans l’humour, le rire est l’effet généralement recherché et l’humour est un des seuls jeux de langage entrainant un effet physique transmis. Considérant que le métier de Mike Ward est humoriste, qu’il est diplômé de l’école nationale de l’humour, qu’il vit donc de l’humour en faisant des spectacle d’humour où il tient des discours humoristiques afin de faire rire et alors avoir du succès pour continuer cette carrière humoristique l’ayant mené à dire de tel propos dans un spectacle d’humour, nous pouvons présumer de manière assez légitime que l’intention de Mike Ward était de faire rire afin de permettre la reproduction de ce système. Ainsi, le fait qu’il y a volonté de faire rire et qu’il y a effectivement des rires, cela appuie notre thèse.
De plus, une autre règle du jeu de langage politique est de jouer sur l’ambiguïté issue de l’incongruité et de la congruité. Je vous encourage à consulter la prochaine question afin de mieux comprendre la notion d’incongruité en humour. Ainsi, Mike Ward nous présente la situation de Jérémy Gabriel de façon à nous étonner en nous annonçant sa mort imminente et soudainement renverser la situation comme quoi longtemps après, il était toujours vivant et en pleine forme, renversant même la raison qui nous aurait portés à croire qu’il y avait possibilité de mourir. De ce fait, l’inattendu de la situation rend la situation incongrue alors que la congruence des propos formulés nous laissait présumer une fin congrue. Ce qui vient confirmer que les propos de Mike Ward étaient une blague.
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