Le Mal Du Siècle
Commentaires Composés : Le Mal Du Siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fanoche • 5 Décembre 2012 • 2 623 Mots (11 Pages) • 4 733 Vues
Le mal du siècle:
Le mal du siècle caractérise l'état d'esprit des auteurs romantiques au début du XIXème siècle. Ce mal du siècle se représente par un état de malaise, de mélancolie, un sentiment d'impuissance et d'instabilité qui résulte du décalage entre les espoirs et la réalité historique. Cette expression dénote un sentiment de nostalgie, l'idée que c'était mieux avant, une sorte de mélancolie généralisée.
Pour Chateaubriand cela concerne plutôt le mal de vivre: un problème personnel et existentiel. Il ne peut pas incarner ses rêves et en est malade. Il doit se supporter comme il est, non pas le personnage qu'il devrait être.
Il se base sur des exemples, qui selon lui, tout le monde a sous ses yeux:
- Il reste encore des désirs, et l'on a plus d'illusions;
- On est détrompé sans avoir joui;
- L'imagination est riche, abondante et merveilleuse alors que l'existence est pauvre, sèche et désenchantée;
- Sans avoir usé de rien on est désabusé de tout.
On retrouve dans le mal du siècle, une frustration du vouloir-vivre de la génération d'après 1815, un conflit entre les obstacles sociaux et les aspirations des individus. Et en effet, cette déréliction se retrouve dans la confession d'un enfant du siècle où Musset attend désespérément le retour de "César" pour réveiller la France.
Enfant du siècle, poète de la jeunesse, poète de l’amour, poète de la débauche, voici l’image que laisse Musset.
Ses vers respirent l’innocence ou le scepticisme, la nostalgie ou le cynisme, le badinage ou le désespoir.
La Confession d'un enfant du siècle transpose également l'itinéraire personnel en aventure d'une génération : la jeunesse d'après l'Empire est minée par un « sentiment de malaise inexprimable », par le « mal du siècle », formule vouée à expliquer un peu vite les caractéristiques esthétiques essentielles du romantisme français. La souffrance amoureuse est donnée comme la conséquence de l'orphelinat moral de ceux qui, venus au monde après la Révolution, entrèrent dans le monde nouveau de la politique, de l'argent, et de la mort de toutes les valeurs, et sont ainsi condamnés au désespoir.
Le romantisme:
Dès la seconde moitié du XVIIème siècle, nombreux sont les écrivains qui rejettent le rationalisme des Lumières en invoquant l'exploration des passions et la communion avec une nature riche et mystérieuse. Comme tous les grands mouvements culturels, le romantisme est étroitement lié à des circonstances historiques, mais il n'atteint pas tous les pays en même temps. Se développant en Allemagne à travers Goethe et Novalis, en Angleterre (avec Shelly et Keats) puis en France en partie lorsque les exilés qui avaient fui la Révolution revinrent à Paris en y apportant une sensibilité nouvelle, le mouvement romantique manifeste au XIXème siècle le triomphe de la sensibilité et le rejet de l'ordre classique au profit de la liberté de création.
> Une société en permanente évolution
D'un pays avant tout agricole et artisanal, la France devient une grande puissance industrielle. Les premières lignes de chemin de fer sont le symbole du dynamisme économique de la France. De la même manière, l'essor de la presse maintenant plus accessible et populaire conduit au développement de l'opinion publique, qui refuse la censure et réclame toujours plus de liberté. Cette évolution renforce le pouvoir politique et économique de la bourgeoisie Cependant de nombreuses tensions partagent la société, entre les nostalgiques de la monarchie absolue, les partisans du libéralisme et les défenseurs de l'administration impériale.
> La politique à l'origine du romantisme
La première moitié du XIXème siècle représente l'une des périodes le plus tourmenté de l'histoire de France. C'est ainsi que se succèdent le Consulat, l'Empire, la restauration de la monarchie et le retour de la République. Cette instabilité politique n'empêche pas la société industrielle de se mettre en place. Le mouvement romantique naît de ces profondes transformations politiques et sociales qui bouleversent toute l'Europe. Il marquera également l'histoire, la politique, les arts, mais plus particulièrement la poésie lyrique et les genres narratifs avec le triomphe du roman.
> Etymologie et évolution du terme
L'adjectif « romantique » est apparu très tôt. Les anglais notent, au XVIIème siècle, que romantic vient de l'Italien romanzesco et désigne l'art médiéval, tout ce qui flatte l'imagination, comme le paysage ou les ruines. Il est alors synonyme de « romanesque » pour désigner des sentiments et des aventures propres au roman. A la fin du XVIIIème siècle, il correspond à l'évocation de paysages mélancoliques. Avant sa naissance officielle, le romantisme parait avoir être lié avec l'irrationnel, le sentimental. C'est à partir de 1820, après la défaite de Napoléon Bonaparte, que le mot « romantisme » désigne un mouvement littéraire et culturel qui rassemble les artistes se réclament d'une sensibilité nouvelle : le romantique exprime alors un sentiment de révolte contre l'ordre établi, auquel il oppose l'exaltation d'un moi intime et lyrique. Tous les jeunes gens qui avaient fondé leur réussite et placé leurs ambitions dans la gloire militaire se trouvent brusquement frustrés : plus d'avenir, un présent incertain. En effet, tout ce qui fondait les certitudes, foi religieuse, confiance dans un pouvoir consolidé pendant des siècles de centralisation, traditions, a disparu ou s'est modifié avec les événements révolutionnaires. La volonté d'échapper à cette société décevante, déstabilisée par la perte de ses ancrages traditionnels et prenant difficilement conscience de ses mutations, explique les élans romantiques et les aspirations à la liberté. Il y a alors ce goût du rêve, cette fascination pour l'irréel, c'est la nostalgie du sujet pensant.
Développement
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