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Commentaire de texte Descartes, Lettre à Reneri pour Pollot, avril ou mai 1638

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Par   •  14 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 762 Mots (12 Pages)  •  685 Vues

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Devoir de philosophie

Au XVII ème siècle, avant la doctrine évolutionniste, deux tendances se faisaient face: le finalisme ainsi que le mécanisme dont Descartes est l’un des piliers. La théorie morte du machinisme consistait à expliquer les comportements animaux en les réduisant à des mouvements analysables à partir des lois physiques et de la vitesse. Face à cela, le philosophe français René Descartes, défini comme l’un des fondateurs de la philosophie moderne, considère les animaux tel des machines. En effet, dans son texte Lettre à Reneri pour Pollot d’avril ou mai 1638, Descartes se positionne vis-à-vis de la question du rapport entre homme et animal faisant débat dans son texte, notamment en abordant le sujet de la nature mais aussi de la position de l’homme dans celle-ci. Effectivement, la nature peut être abordée sous plusieurs angles : celui du temps et de l’espace ou bien celui des êtres vivants. Dans cette lettre, René Descartes l’aborde alors sous le second axe autour duquel la nature s’articule. Autrement dit sur la position de l’homme et des animaux au sein de celle-ci. L’être humain a alors une place importante au sein de la nature, en effet, il est un objet soumis à l’organisation de la matière, l’écoulement du temps ainsi qu’aux phénomènes biologiques. Mais c’est aussi un esprit constitué par des processus conscients et inconscients lui permettant de produire une pensée articulée par un langage. Il est aussi le seul être vivant doté de la capacité à se demander comment se comporter avec les autres animaux. Cette relation est donc radicalement originale et nous pousse à réfléchir sur le rapport qu'entretiennent l’homme et l’animal. C’est alors que, dans ce texte, l’auteur tente de répondre à une question : Comment comprendre le fonctionnement des animaux? Descartes exprime alors son point de vue sur le sujet à partir de sa thèse qu´est celle de l’animal-machine. Il est vrai que les questions de la nature et de l'animal sont en général des sujets traditionnels en philosophie, mais Descartes les innove en pensant la question d’une toute autre manière : nous pouvons naïvement penser que les animaux ont une pensée semblable à la nôtre, ou alors suivre sa doctrine soutenant qu’on doive les penser à partir de leurs ressemblances avec les machines afin de mieux les comprendre et ainsi admettre qu’ils n’ont pas d’âme et par conséquent d’esprit du tout. L’enjeu du texte est alors de nous faire prendre conscience de la similarité entre les hommes et les animaux mais aussi de montrer les limites de celles-ci. Ainsi permettant de développer l’idée que les animaux sont des automates, des machines capables d’imiter notre comportement à la perfection hormis la pensée et la parole, des caractéristiques propres à l’homme, être vivant dont les actions sont régi par un esprit, appuyant de ce fait sur les différences entre les hommes et les animaux.

C’est alors que dans un premier temps, des lignes 1 à 7, Descartes énonce un point de vu qu’il va ensuite définir comme avis commun admis dès l’enfance chez l’homme.Il nous incite d’ailleurs à nous détacher de ce fait malgré sa normalisation au sein d’une partie de la société vu comme simple d’esprit à ses yeux afin de comprendre et de suivre son cheminement de pensée qu’il nous divulgue dans la seconde partie du texte. Suite à cela, des lignes 7 à 17, il énonce sa thèse selon laquelle il compare les animaux à des machines pour atteindre ce résultat et convaincre ses lecteurs. Il leur propose donc une expérience de pensée. En effet, les animaux tels des machines est une vérité de par leurs ressemblances flagrantes aux hommes ainsi que leur manque de langage et de pensée.

Dans cet extrait, Descartes expose premièrement l'opinion commune inculquée aux hommes dans la société de manière intemporelle. Cette pensée commune admet en effet que les hommes et les animaux sont tous constitués d’une âme et par conséquent d’un esprit, sans la moindre justification. La similarité apparente des actions entre les hommes et les animaux est soulignée par  “Il est certain que la ressemblance qui est entre la plupart des actions des bêtes et les nôtres" mais la réalité est bien plus complexe que cela. Il existe une nuance, apportée par “la plupart”, il est notamment vrai que toutes les actions ne sont pas semblables, et nous avons, en guise d’exemple, la communication des hommes qui se fait par un langage articulée, ceci n'étant alors pas possible chez les animaux.

Cette précision apporte donc une limite entre les actions des hommes et celles des animaux. Cette capacité qu’est le langage à pour conséquence de permettre à l’homme, grâce à sa pensée, de se questionner sur sa position et son comportement à l’égard des animaux. A la ligne 2, Descartes ajoute “nous a donné, dès le commencement de notre vie” qui nous démontre que cet opinion n’est autre qu’un avis commun qui a été imposé aux hommes dès la naissance et dont l‘homme n’a jamais eu à remettre en question, c’est un principe acquis et admis. De plus, ce prérequis est intemporel, il est en effet présent dans la vie humaine personnelle avec l’avancée d’un nouveau né influencé par une société mais aussi à l’échelle de l’ensemble de l’humanité. Cette opinion commune nous inculque dès le plus jeune âge que les hommes et les animaux ont les mêmes principes de fonctionnement, cependant, cette opinion est infondée et demande une remise en question de la part des hommes de conscience afin de s’en défaire. Descartes transmet cette idée par “tant d’occasions de juger qu’elles agissent par un principe intérieur semblable à celui qui est en nous”. Le principe intérieur qui est abordé dans ce passage fait alors référence à l’esprit présent chez les hommes et qui montre la présence d’une âme. Descartes nous présente donc en effet l’opinion universelle et pourtant non justifiée, du modèle animal. Et par conséquent peu critique qu’il oppose d’ailleurs à sa thèse afin de la mettre en valeur.

Lors de l’énonciation des actions similaires entre les hommes et les animaux, Descartes l’introduit comme étant “le moyen d’une âme qui a des sentiments et des passions comme les notre”. Dans cet extrait, c’est le point de vue commun qui est exposé et non celui du philosophe. En effet, les hommes supposant de grandes similitudes entre toutes sortes d’être vivants, laissent sous-entendre que les animaux aussi ressentent des sentiments. Le fait d’expliquer l’avis commun lui permet d’avancer dans son cheminement vers l’exposition de sa thèse, contradictoire avec cet avis. Descartes précise sur quoi il se penche: “nous sommes tous naturellement préoccupés par cette opinion” ainsi il amorce sa thèse en mettant en lumière l’aspect qu’il va déconstruire de manière argumentée. Avec cette citation, il expose l’unanimité de la pensée commune et demande donc au lecteur de pouvoir se détacher de ce préjugé quitte à s’exposer au jugement.

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