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Le désir doit-il être supprimé pour être heureux ?

Dissertation : Le désir doit-il être supprimé pour être heureux ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2020  •  Dissertation  •  2 905 Mots (12 Pages)  •  517 Vues

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La notion de désir est importante pour tous et apparait dans de nombreuses histoires. Don Quichotte de Cervantes en est un bon exemple : Don Quichotte, désireux d’aventures palpitantes depuis toujours, va devenir sénile avec l’âge. Accompagné par sa folie, il va partir pour vivre ses aventures. Au long de son voyage, il confondra une aubergiste avec une princesse ou va voir des géants à la place des moulins. Ses désirs l’ont mené a la folie en remplaçant sa réalité. Il finira malheureux, enfermé a cause de sa folie. Les désirs semblent causer de nombreux tourments, alors ne devrions-nous pas nous en débarrasser ? Mais on peut aussi penser que sans eux, il est impossible d’atteindre le bonheur, cet état de satisfaction pleine et durable. Cette satisfaction serait peut-être impossible sans désirs à satisfaire ? La barrière entre désirs et bonheur semble floue et pose problème. Le désir peut-il être source de tourment tout en sachant que la satisfaction des désirs est nécessaire au bonheur ? Et devons-nous donc le supprimer pour pouvoir être heureux, libéré de tout souci ? La réponse à la question posée nous permettra de déterminer si désirs et bonheur sont compatibles.

Dans un premier temps, nous allons voir que le désir ne doit pas être supprimé pour être heureux. En effet, ressentir du bonheur et être heureux, cela signifie aussi être dans un état de satisfaction pleine et durable. Il est donc légitime de penser que les désirs sont nécessaires pour être heureux, puisque ce sont eux qui nous permettent d’être satisfaits. Le désir est une tension qui naît d’un manque et qui vise la satisfaction, qui elle pourra nous rapporter du plaisir pour être heureux. Un exemple simple le prouve : J’ai faim, alors je ressens un manque. De là nait le désir de manger, qui une fois satisfait, nous rends heureux. Si on ne réalise pas ce désir, il se peux que l’on reste seul avec son malheur et son manque. Une figure importante montre sa vision sur le désir et le fait qu’il est essentiel : Calliclès. Dans le Gorgias de Platon, il écrit un dialogue entre son maître Socrate et un disciple de Gorgias (un sophiste), Calliclès. Calliclès a une vie palpitante, il est beau et fortuné. Lorsque Socrate va le voir et lui demande « Qu’est-ce que le bonheur ? » Calliclès répond que pour connaitre le bonheur, il faut réaliser le plus de désirs possibles. Plus il désire, plus il a de la satisfaction, donc plus il ressent du plaisir et deviens heureux. On voit donc que le désir et sa satisfaction son nécessaires pour être heureux, il ne faut pas que le désir soit supprimé pour être heureux.

On peut également penser que le désir donne du sens à notre vie. En effet, comme nous pouvons le voir dans le mythe d’Icare, le désir permet d’avoir une vie plus palpitante. Icare et son père Dédale sont enfermés dans le labyrinthe du Minotaure. Ils décident de se créer des ailes de cires et de plumes pour s’envoler et pouvoir partir. Dédale prévient son fils et lui dit de ne pas voler trop haut, car le soleil pourrait brûler ses ailes. Mais Icar, plein de fougue et ivre de hauteur et de vitesse va voler de plus en plus haut. Ses ailes brûlent et il tombe. Icar a peut-être eu une fin tragique, mais ses désirs ont offert de l’intensité a son existence. Icare est mort satisfait, en pleine jouissance, heureux. Sans désirs, nos vies ne sont-elles pas trop monotones et ennuyeuses, et donc ne nous apportent aucun plaisir et bonheur ? Avec le désir, nous avons la capacité de vivre une existence trépidente, et donc de nous procurer du bonheur. Le désir me donne le sentiment que ma vie à un sens, et cela me pousse même a progresser. C’est comme cela que Icare a pu voler si haut et si vite. Kant parle de cette idée : certains désirs permettent de donner un sens à ma vie en progressant. Les désirs me poussant vers une valeur universelle, qui est valable pour tous en tout temps en tout lieux, me permettent de progresser, même si ces désirs sont irréalisables. Par exemple, le désir de voler peut permettre aux humains de créer des avions. Si le désir permet de progresser, de donner un sens a notre vie, de vivre une existence trépidante et donc de ressentir du bonheur, on ne devrait pas le supprimer. On voit donc que désirer permet d’être heureux en vivant une vie intéressante, en progressant et en donnant un sens a notre vécu, donc il ne faut pas que le désir soit supprimé pour être heureux.

De plus, le fait de désirer, d’avoir certains désirs particuliers, ont des effets positifs sur soi et sur autrui. Par définition, autrui est l’être le plus proche et semblable de moi. Autrui est comme moi, c’est-à-dire un sujet. Donc apporter du bonheur a autrui serait logiquement une bonne action. Spinoza, philosophe du 17ème siècle, défends cette thèse : pour lui, nos désirs définissent notre essence. L’essence est notre nature profonde, donc le désir est ma nature profonde. Il appelle ce désir le conatus. D’après Spinoza, il ne faut pas supprimer le désir car le désir même est mon essence, ma force propre. Pour lui le bonheur ne peux être atteint que lorsque l’on connait bien ses désirs. Spinoza appelle les meilleurs désirs les « Passions joyeuses ». En cultivant ses désirs, qui m’augmentent, indirectement je travaille a bien me comporter vis-à-vis de moi-même et aussi vis-à-vis d’autrui. En étant joyeux grâce à mes désirs, je deviens ce qu’il appelle un « conatus rayonnant » qui inspire les autres à qui j’inspire alors du bonheur. Ne pas ignorer ses désirs et en cherchant a cultiver certains d’entre eux me permet de faire un travail utile pour soi et pour les autres, et d’être heureux. Le désir ne doit pas être supprimé car il permet de connaitre le bonheur pour soi et pour les autres.

Si on ne doit pas supprimer ses désirs, c’est car le désir nous apporte de la satisfaction nécessaire au bonheur, ce qui est montré par Calliclès, mais aussi car il donne du sens a notre vie, nous permet de progresser et d’avoir une vie palpitante, et donc d’être heureux. Ce même désir nous permet également de rendre autrui heureux en même temps que soi. Donc, il ne faut pas supprimer le désir pour être heureux. Mais un problème reste : le désir semble créer un cercle vicieux. Lorsque l’on satisfait un désir, il se pose sur un nouvel objet. Ainsi, ne crée-t-il pas du tourment ?

Dans un second temps, nous allons voir que le désir doit être supprimé pour être heureux. Le désir crée un cercle vicieux. En effet, ressentir du bonheur et être heureux, cela signifie aussi être dans un état de satisfaction pleine et durable. Il est donc légitime de penser que les désirs sont nécessaires pour être heureux, puisque ce sont eux qui nous permettent d’être satisfaits. Mais

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