La maîtrise du désir
Dissertation : La maîtrise du désir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Avril 2013 • Dissertation • 887 Mots (4 Pages) • 1 134 Vues
La maîtrise du désir
« Lorsque cela s’accomplit en nous, les orages de l’âme se dispersent, le vivant ne chemine plus vers ce qui lui fait défaut et ne vise plus quelque supplément au bien de l’âme et du corps. En effet, noud ne sommes en quête du plaisir que lorsque nous souffrons de son absence. Or maintenant nous ne sommes plus dans le manque du plaisir » Épicure, Lettre à Ménécée.
Selon Platon, la seule chose éminemment désirable est la vérité. Mais ce désir qui est à la source de la connaissance ne partage absolument rien avec ces mauvais désirs qui naissent de l’union de l’âme avec le corps. Or, tout ce qui assaille le corps, les maladies, les désirs, les craintes, etc. nous « remplissent » dit Platon, à tel point qu’aucune pensée ne devient plus possible. Ce qu’exige de nous notre corps (qui nous tient par là en esclavage), c’est la possession de biens. Or ceux-ci étant l’objet de nombreuses convoitises entraînent des guerres et des batailles sans fin. Mais même si nous parvenons à un certain état de tranquillité, même si plus rien d’extérieur à nous semble pouvoir entraver notre recherche du vrai, il semble que les désirs du corps ne puissent se taire. C’est ainsi que Platon en vient à conclure, et tel est le thème du célèbre mythe de la caverne, que le seul moyen pour l’homme de parvenir à la vérité, à la contemplation des Idées qui n’ont rien de sensible est de se séparer du corps pour « regarder avec l’âme en elle-même les choses en elles-mêmes ».
Ce qui intéresse en premier lieu la philosophie antique dans sa période hellénistique, c’est de donner lieu à une morale du désir. Épicure entend catégoriser les différentes sortes de désirs. Il faut d’abord distinguer les désirs naturels et les désirs vains. Ensuite on peut différencier dans les premiers ceux qui sont nécessaires au bonheur, ceux qui le sont pour le bien-être du corps, ceux encore qui sont strictement vitaux. Seule une connaissance des catégories du désir peut, écrit Épicure, permettre de sélectionner les désirs, de les approuver ou les refuser, en ayant une juste conception de leurs effets. Le critère de choix est le plaisir, qui est le bien premier. On se méprend souvent sur la conception épicurienne ; il ne s’agit en aucun cas d’une recherche effrénée du plaisir quelles qu’en soient les conditions et conséquences. Au contraire, Épicure nous apprend qu’il faut parfois renoncer à des plaisirs si nous savons qu’ils seront suivis par des douleurs plus grandes et, inversement, qu’il faut parfois accepter la douleur si elle se trouve sur le chemin qui mène à un plaisir qui la surpasse.
Les stoïciens donnent lieu à une formulation sensiblement différente. Épictète affirme ainsi qu’il faut distinguer les choses qui dépendent de nous de celles qui ne dépendent pas de nous. Il faut détourner son désir des secondes et accepter les vicissitudes ce sur quoi nous ne pouvons rien, quand bien même ce serait la maladie ou la mort qui nous affligerait. La pensée de Descartes est proche de la morale stoïcienne. Il affirme
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