Faut-il vouloir être heureux ?

Mathilde                                                                                                                                        Term 04

TORRES                                                                                        09/01/17

Devoir de philosophie

Faut-il vouloir être heureux ?

La recherche du bonheur et la volonté d’être heureux sont innés chez l’homme. Dans ces conditions, il est légitime de se demander s’il est nécessaire de vouloir être heureux ? Le sentiment que l’on ressent en étant heureux renvoie directement au bonheur. Ce dernier est un état de bien-être physique et mental qui est complet et durable. Il se différencie de la joie et du plaisir qui sont éphémères et qui sont généralement générés par la satisfaction d’un simple désir. Le désir se différencie par ailleurs du bonheur car il renvoie à une sensation instantanée et momentané. Ainsi, il est difficile d’atteindre le bonheur car la définition qu’on en a est trop exigeante : c’est un état difficilement atteignable. On peut donc se demander s’il faut désirer le bonheur et faire tout ce qui est en notre possible pour être heureux ? Pour cela, nous verrons d’abord les raisons pour lesquelles il faut vouloir être heureux et comment y parvenir, puis que la volonté d’être heureux peut nous rendre malheureux en nous faisant souffrir. Enfin, nous verrons quelle est la solution qui nous permet d’être réellement heureux.

La recherche du bonheur est une source de motivation chez tous les hommes. Effectivement, tout le monde souhaite atteindre un état de bien-être inégalable. Une expérience de pensée proposée par Robert Nozick dans Anarchie, Etat et Utopie montre que les hommes sont à la recherche perpétuelle du bonheur et souhaitent agir par eux même pour l’atteindre. L’expérience de Nozick propose de créer une machine permettant de satisfaire tous nos désirs pendant deux années entières en vivant l’expérience qu’on souhaite de façon virtuelle. La majorité des individus ne souhaiterait pas se brancher à cette machine car il s’agirait d’un bonheur artificiel qui nous coupe de notre vie réelle pendant deux années complètes. De plus, les hommes préfèrent faire des choix par eux même en choisissant ce qui les rend heureux pour ressentir le sentiment d’ « être actif ». En d’autres termes, ils souhaitent rencontrer de l’adversité (c’est le fait que le monde nous résiste). De plus, comme nous le montre Pascal dans Pensées, les hommes ne supportent pas le repos et préfèrent le divertissement en agissant par eux-mêmes. C’est pourquoi, cela nous montre que les hommes veulent atteindre le bonheur en faisant leurs propres choix et en choisissant ce qui va les rendre heureux par leurs propres actions.

Pour atteindre le bonheur en faisant tout ce qui est en notre pouvoir il existe la méthode épicurienne. Cette méthode a été mise en avant par le philosophe Epicure dans Lettre à Mécénée. Il différencie trois types de désirs. Premièrement ceux qui sont naturels et nécessaires, c’est-à-dire nos besoins : manger, dormir et se reproduire. Deuxièmement, les désirs qui sont naturels et non nécessaires, c’est-à-dire une préférence au sujet de nos besoins : manger un plat qui est épicé. Enfin, les désirs vains et futiles, par exemple vouloir aller sur la Lune. Ainsi, pour atteindre le bonheur, Epicure propose de différencier ces trois types de désirs. Les désirs naturels et nécessaires nous rendent heureux mais pas les autres types de désirs, or on souhaite tous être heureux donc on applique uniquement nos désirs naturels et nécessaires (nos besoins). En effet, les autres types de désirs ne nous rendraient pas heureux : les désirs vains sont inaccessibles et les désirs naturels et non nécessaires nous font souffrir. Il faudrait donc uniquement se concentrer sur nos besoins car on peut les satisfaire simplement et ils nous permettent d’être heureux. Cette méthode nous permet de vouloir être heureux en nous permettant de choisir ce qui nous fait accéder au bonheur.

Il semblerait que pour être heureux la solution soit de désirer le bonheur et de faire tout ce qui est en notre possible pour l’atteindre : cette méthode est-elle réellement idéale ?

Le désir est un sentiment de manque qui est personnel, superficiel et contingent. Il peut nous faire souffrir étant donné qu’il existe des désirs irréalisables et fantasmés qui nous mènent à la déception. Par exemple, si on souhaite partir en voyage quelque part mais qu’on n’a pas les moyens financiers pour satisfaire ce désir cela nous mène à la déception car on ne réalise pas un désir qui était important pour nous. Ainsi, nous voyons que désirer le bonheur n’est peut-être pas la solution pour être heureux car si on ne satisfait pas un désir on souffre inévitablement. Pour ne pas souffrir de nos désirs nous pouvons tenter de les contrôler grâce à notre connaissance comme le propose Spinoza dans l’Ethique. Selon lui, pour ne pas souffrir de nos désirs il faudrait apprendre à connaître les causes de nos désirs et leurs conséquences. C’est-à-dire il ne faudrait pas y renoncer mais seulement mieux les connaître pour ne pas en souffrir. Cette solution demanderait donc beaucoup de réflexion et ne nous mènerait donc peut-être pas au bonheur car elle nous obligerait à « vouloir être heureux » en réfléchissant.

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