Epicurisme et stoïcisme

Alaa Shanaba

Chez l’épicurisme, le bonheur s’acquiert par une vie consacrée à la satisfaction des désirs naturels, par l’oubli de la crainte de la mort et des dieux. Premièrement, un désir naturel est un besoin vital et nécessaire pour maintenir l’humain en vie. En fait, il touche tous les besoins corporels, matériels et pouvant satisfaire un besoin psychologique. Or, un désir non naturel est un faux besoin étant donné qu’il est basé sur le mental touchant l’aspect fictif comme le désir d’être populaire. Selon l’épicurisme, un désir naturel est un besoin physique important à satisfaire si l’on veut être heureux. En effet, d’après les atomistes, tout est composé de matière naturelle et ce qui est physique et également réel. En d’autres mots, les besoins physiques sont les plus importants. Donc, accomplir un besoin facile à satisfaire et sous notre contrôle, comme la santé, représente un plaisir constant. Ce qui amène la santé d’âme et le bonheur. Deuxièmement, en tant qu’humains, on a tendance à craindre la mort puisqu’elle nous est inconnu, elle représente un changement radical séparant le stade vivant au non vivant. Cependant, les épicuriens ne veulent pas qu’on la craigne, vu qu’à la mort, nous n’existons plus et on ne souffre pas. En effet, la mort engendre la privation de sentiments puisque notre corps n’est plus actif. Puis, les pensées sont des phénomènes psychologiques qui ont des effets sur notre corps comme la colère qui engendre l’automutilation. Alors, si l’on sait qu’une douleur physique provient du monde psychologique cela veut dire que rien ne peut garantir notre souffrance a la mort. De cette manière, il ne faut pas craindre la mort ni espérer l’immoralité puisqu’ils nous rendent anxieux ce qui va à l’encontre de l’idée du bonheur. Il faut vivre en ne considérant que la vie. Troisièmement, selon l’Épicurisme, les dieux ne sont que des êtres physiques n’ayant pas de pouvoirs surnaturels et ils ne sont pas divins. En effet, les hommes étant incapables d’apercevoir les causes des miracles du monde, mettent l’accent sur les dieux pour tout justifier. Cependant, selon Lucrèce, les gens se trompent sur les dieux ; les méchants les perçoivent comme étant la source des maux, alors que les gentilles les voient pour une source des plus grands biens. Or, les dieux sont matériaux, bienheureux, immortels, et ils ne vont rien faire tel que punir un individu vu qu’ils sont déjà heureux. Donc, craindre les dieux est une souffrance inutile que l’humain doit délaisser. Pour conclure, la vision du bonheur chez les épicuriens stipule que l’on doit seulement s’occuper de soi et centrer notre vie privée en visant la simplicité.[pic 1]

Chez le stoïcisme, le bonheur s’acquiert par le contrôle de nos jugements, par l’acceptation de ce qu’on ne peut pas changer et par la réalisation des plus grands biens dont on est capable. Premièrement, en ce qui concerne la pensée individuelle, il y a des jugements qui dépendent de nous, et d’autres non. Par exemple, la réalité et la nature ne dépendent pas de nous. Or, le progrès moral, nos pensées et désirs, ainsi que notre subjectivité vis-à-vis la vie, dépendent de nous. Donc, le stoïcisme défend l’idée de contrôler nos opinions et nos pensées sur la réalité afin de parvenir à un calme intérieur. Cela nous rend insensible aux émotions comme au plaisir et à la douleur et ramène la tranquillité à nos vies. Grace à l’ordre universel, on réalise que le monde est si grand et que l’on est juste une partie, c’est pour cela qu’il faut créer un ajustement entre la pensée de soi et celle de l’univers.  Donc, il faut faire des actions positives et constructeurs pour nous et l’univers sans se soucier de l’avis des autres. Deuxièmement, la réalité qu’on ne peut pas changer telle que la mort, doit être accepté par notre conscient pour être heureux. Si on essaye d’aller à l’encontre du destin, on se retrouve à être malheureux. Alors, il y a l’idée d’accepter le cours de nos événements même s’ils sont pénibles. En effet, tout événement a une raison et il faut l’accepter pour aller de l’avant. Troisièmement, pour le stoïcisme, la nature, le potentiel et l’identité profonde d’un individu s’incluent dans sa raison. Alors, il faut discerner notre place dans l’univers afin d’être libre. Pour faire cela, il est impératif de rester focalisé sur un seul domaine et de réaliser son potentiel au bout. En effet, on doit anticiper les douleurs avant de faire face à toute chose. Sinon, on court le risque de se disperser et de mettre notre futur entre les mains de quelqu’un d’autre.  Aussi, l’univers est un esprit divin où l’on doit s’assurer d’élever notre âme avec méthode et vérité. Bref, le stoïcisme défend l’idée d’aller au-delà de la vie privée ce qui s’oppose à l’épicurisme.

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