St Augustin : « la mémoire est l’avenir du passé »
Commentaire de texte : St Augustin : « la mémoire est l’avenir du passé ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laureght • 16 Février 2022 • Commentaire de texte • 1 521 Mots (7 Pages) • 631 Vues
COMMENTAIRE DE TEXTE DES CONFESSIONS DE SAINT AUGUSTIN SUR LE TEMPS : PREMIER PARAGRAPHE
« la mémoire est l’avenir du passé »
Nous pouvons affirmer, que si rien ne passait, il n’y aurait point de temps passé ; que si rien n’advenait, il n’y aurait point de temps à venir, et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent.
Or, ces deux temps, le passé et l’avenir, comment sont-ils, puisque le passé n’est plus, et que l’avenir n’est pas encore ?
Pour le présent, s’il était toujours présent sans passer au passé, il ne serait plus dans le temps : il serait suspendu hors du temps, comme un éternel présent. Il serait plus éternel que présent car le présent passe et donc il est du passé. Et s’il est du passé, le présent n’est plus.
De plus, une chose qui est, s’en va au passé. Donc, elle n’est plus.
Comment peut- on dire qu’une chose est alors que sa condition est de n’être plus ?
Plus grave encore, on ne peut peut- être plus dire qu’il y a du temps, si le temps tend à n’être pas.
Il est patent que toute l’argumentation de Saint Augustin dans ce texte est non pas d’effacer le temps présent parce qu’il est la seule dimension du temps qui existe pour nous, mais de rejeter l’instant afin de consolider le passé et d’immortaliser le futur .
Ce n’est pas du tout ce que pense l’opinion commune : elle rejette le passé pour adorer le présent, le présent de l’instant.
L’instant est adulé comme temps du divertissement, le temps où l’on ne prend pas la peine de se soucier de soi, pour ne soucier que des choses de son temps et des affaires du monde, alors que selon Saint Augustin, le temps présent, est un médium entre le passé et le futur et probablement le déclencheur du futur.
Ce texte de Saint Augustin est extrait du livre XI des Confessions, consacré, au temps, et non pas à l’instant, au temps et à l’éternité : le temps du Créateur, le temps de Dieu et le temps des hommes, créatures divines et par l’immortalité de l’âme créature aussi éternelles.
C’est pourquoi le thème de texte n’est pas le temps, mais Quel est l’essence du temps ?
En analysant le temps comme être instable, où les instants se succèdent sans cesse, qui ne s’appréhende qu’au passé ou qu’au futur, en dépit des 3 instances (passé, présent, futur) par lesquelles nous le divisons, et qui n’a d’existence que dans notre esprit ou dans notre conscience. La raison en est que le temps, en effet, suppose une incessante succession d’instants, c’est-à-dire un changement permanent. Son être s’évanouit donc dès qu’on cherche à le saisir. Il n’y a donc de temps véritable pour la conscience que le passé du présent et l’attente du futur.
On comprend la problématique suivante :
Comment le temps peut -il être un passé qui n’est plus ou un futur qui n’est pas encore ?
Développement
Mis en face de l’argument sceptique, selon lequel le temps n’existe pas, comment affirmer que le temps est, puisque le passé n’est plus, l’avenir n’est pas encore, alors que le présent « est » de n’être plus, c’est-à-dire nous échappe sans cesse ?
D’où un paradoxe : le temps existe dans la mesure où son « être » consiste à s’évanouir, à n’être plus.
A cet argument, Saint Augustin oppose celui-ci. Nous parlons d’un temps long ce qui veut dire que nous pourrions parler d’un temps court. Le langage courant offre une première certitude. Il existe trois présents dans l’esprit. En effet, passé et futur existent : on peut raconter des événements du passé, on peut aussi de projeter dans l’avenir.
Mais ils existent d’une manière très particulière.
Le futur comme « futur qui n’est pas encore ( L17) » surgit du présent.
Et le passé est le lieu où s’engloutit le présent.
Mais, le futur existe aussi, parce qu’il précède le présent et rend possible le présent : en nous projetant nous transformons le présent. Le futur préexiste dans notre imagination pour faire jaillir un nouveau présent.
Quant au passé, il n’est pas ce qui est passé, mais ce qui suit le présent puisque c’est le lieu où se retire le présent. Quand nous nous souvenons, ce que nous avons en nous, ce que nous nous représentons, ce sont des images du passé présentes en nous.
Le présent est alors le mode d’existence du passé dans la mémoire et nous pouvons même dire que le présent se réfugie dans le passé.
Certes, cette représentation du présent dans le passé prend souvent une forme nouvelle- une présentation nouvelle d’un passé qui n’est plus- ( même si Saint Augustin ne nous le dit pas nommément) lorsqu’il âgé, nous nous souvenons du passé. Le contenu du Passé est projeté dans le futur, ce qui constitue notre présent, pour que dans le présent, sans rien attendre de l’avenir puisque nous sommes âgés, nous embellissons le passé en le remémorant une forme nouvelle.
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