Qu’est-ce qui caractérise l’attitude religieuse ?

Qu’est-ce qui caractérise l’attitude religieuse ?

Si on définit la religion comme un genre de pratiques rituelles liées à des croyances, par exemple en l’au-delà, par exemple les pratiques de la sépulture des morts, on peut en trouver la trace depuis plus de 100.000 ans (l’existence des homos sapiens, et même chez l’homme de Neandertal). Dans l’usage courant, elle désigne aujourd’hui surtout des systèmes de croyances en des êtres ou des esprits, parfois fondées sur la base de textes sacrés, comme pour les trois grands monothéismes ou religions du Livre (judaïsme, christianisme, islam). Elle concerne également des croyances polythéistes. Enfin le mot religion est parfois attribué à des sagesses qui impliquent des modes de vie et des comportements moraux, mais pas nécessairement une référence à un ou des dieux, comme le bouddhisme et le taoïsme chinois. La notion de religion est problématique parce qu’elle réunit sous son nom des phénomènes très divers : croyance en un dieu (Judaïsme, Christianisme, Islam), des dieux (Indouisme), pas de dieu (le Bouddhisme), des esprits (l’animisme), avec des textes ou sans textes, avec une institution régulatrice (L’Église pour les catholiques) ou pas (L’Islam).

Remarque : Chrétiens : 2,3 milliards, Musulmans : 1,5 milliards, Juifs : 17 millions, Hindous : 900 millions, Bouddhistes : 400 millions, Agnostiques : 770 millions, Athées : 150 millions.

Trois problèmes se posent à propos de la religion :

•  Peut-on définir la religion sans nier la diversité des religions ? Peut-on isoler des catégories qui permettent d’unifier sous une définition commune des « faits religieux » qui semblent très divers ?
• Quelles sont la nature et l’origine de la foi religieuse ? L’attitude religieuse est-elle incompatible avec les exigences de la raison, notamment la science ?
•  Comment penser les rapports des religions entre elles ? Quel rôle joue l’interprétation des textes dans les conflits inter religieux ? A quelles conditions la religion est-elle compatible avec l’idée de démocratie ?

I. Quels sont les points communs entre les religions ?

1. La religion désigne un lien sacré

« Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées », Emile Durkheim. Selon Durkheim, une religion est un ensemble de :

• croyances en des êtres, des événements, des puissances surnaturelles ou extraordinaires (un dieu, des dieux, une vie après la mort, le jugement dernier, etc.)
• pratiques individuelles et collectives (prières, cérémonies, rituels)

Peut-on trouver d’autres points communs aux faits religieux ? Malgré son origine chrétienne, l’étymologie du mot « religion » permet peut-être de préciser l’essence de toute attitude religieuse. D’origine latine1 (religio signifie « attention scrupuleuse, respect »), le mot « religion » désigne deux choses :

• un lien (religare signifie « relier ») entre les hommes et une puissance supérieure, entre les hommes qui partagent les mêmes croyances.
• le respect d’un domaine sacré dont il faut « prendre soin » (relegere signifie « prendre soin »).

2. En quoi consiste ce domaine sacré ?

Le domaine du sacré est constitué d’êtres, d’objets, d’actions, de lieux, de moments auxquels on reconnaît une valeur absolue (et qui sont considérés comme purs, saints, pieux) parce qu’ils sont la manifestation de la divinité ou d’une puissance supérieure. Ce qui n’est pas sacré est dit profane. Par opposition, le domaine du profane est celui de l’usage commun et non valorisé, le domaine des gestes qu’on peut effectuer sans précaution, sans soin (« profaner » une tombe, c’est traiter sans respect un lieu sacré).

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