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Vértité Partie I

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Par   •  25 Septembre 2016  •  Cours  •  9 889 Mots (40 Pages)  •  885 Vues

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La vérité :

        I – La recherche de la vérité :

Il faut se mettre à la recherche du vraie pour retrouver la vérité perdue. C'est la mission du philosophe. On dit souvent que quelque chose de vrai est réel, il faut alors analyser le liens entre les deux termes.

A) Vérité et Réalité :

  1. La vérité comme correspondance (de l'esprit du réel) :

Heidegger, «De l'essence de la vérité », Question 1 : Ce que l'on entend par vérité c'est ce qui constitue le vrai comme vrai. Le vrai c'est la qualité de la chose et la vérité c'est la substance par laquelle coule le vrai. Pour l'opinion commune, lorsque nous disons que quelque chose est vraie, nous voulons dire que c'est authentique. L'or faux se distingue du vrai or par le fait qu'il n'est qu'une apparence, il est irréel, il n'est pas réellement ce qu'il prétend être. La réalité et vérité seraient dans l'opinion commune quelque chose en commun. Pourtant, le cuivre doré, il est lui aussi réellement quelque chose, il est aussi authentiquement cuivre doré que l'or est vrai. L'un et l'autre ne sont en eux-même ni vrai ni faux. Nous disons que quelque chose est vrai lorsqu'il est en accord avec ce que nous avons en vue lorsque nous parlons de cette chose, mais aussi ce sont nos discours à propos de la chose que nous considérons comme vrai ; Un faux billet est un objet réel dont on a allégué à tort dont il avait les qualités d'un billet authentique, explicitement ou non. Ce qui est faux dans un faux billet c'est de l'avoir utilisé, et continué à l'utiliser, le discours qui dit que ce billet vaut quelque chose, ce n'est donc pas tant la chose que le jugement que le discours que l'on tient à son propos qui est caractérisé comme vrai ou faux. Le vrai dans l'opinion courante est de l'ordre d'un accord, de l'ordre de ce qui concorde d'une double façon : d'abord l'accord entre la chose et ce que l'on présume d'elle. L'autre, concordance entre ce qui est dit de la chose et ce qu'elle est. Cette façon courante de définir la vérité comme concordance est telle qu'elle a été définie au XIIIème siècle par S. Thomas d'Aquin :

La vérité est l'adéquation de la chose et de l'intelligence. Cette définition de la vérité repose sur un postulat qui est l'existence de Dieu. Si la vérité peut être cette concordance, c'est qu'initialement ces choses sont vraies, car elles ont été créées par un intellect divin, qui garantit leurs essences de façon incontestables. Il faut penser qu'il existe une réalité première. Il admet (l'esprit) que le réel  existe et qu'il apparaît tel qu'il est pour arriver à l'idée que lorsque l'esprit s'accorde avec lui, nous sommes en présence de la vérité. Dans la vérité chrétienne, Saint Thomas d'Aquin fait garantir par Dieu, elle est objective. A l'opposé, c'est le logos, esprit logique qui garantit la liberté ; Comme l'homme est crée par Dieu, sa pensée doit également être conforme à son idée divine en étant coordonnée à la réalité. La vérité chez Thomas c'est la convenance, l'harmonie déterminée par l'ordre de la création divine.

Pour Aristote, Dieu est le « premier moteur non mû de l'univers ». Chaque mû tient sa motion d'un moteur, chaque effet a une cause, le mouvement ce n'est pas seulement la translation, c'est tout changement, quelque chose en devenir, quelque chose qui se transforme. Dieu a son propre moteur en lui même. Dieu est un principe, on ne peut pas dire que cela soit un être, il est « un acte pur ».

L'être en puissance c'est le possible, tout ce que l'on peut être.

Le passage de la puissance à l'acte c'est un achèvement, voire un parachèvement nécessaire, conditionné de l'essence de la chose. L'essence d'une chose va déterminer ce que la chose va être. Chaque chose tend à la réalisation de son essence. La totalité de l'univers va vers son essence, du fait même qu'elle existe. Il y a donc un mouvement dans la nature. Dieu étant entièrement réalisé, il est le principe parfait de l'univers et c'est sa perfection qui implique nécessairement le processus général d'actualisation des choses. Dieu est le but, la fin et l'origine de toute chose. (Dieu est l'alpha et l'omega). Il est le principe. Aristote est finaliste, la nature poursuit des fins, poursuit des buts. Les choses sont faites en vue de quelque chose ; on explique la nature selon Aristote pour ses raisons finales.

Cette idée de la conformité du monde et de l'esprit se retrouvant dans le logos. L'univers est logique (logos) ; si on comprend cette logique, on peut tout comprendre.

Chez Hegel, c'est l'esprit qui s'incarne dans le monde. La raison ne peut pas faire autrement que de s'intégrer dans l'histoire. Tout ce qui existe est nécessairement rationnel. La réalité est logique. On retrouve dans cet idéalisme absolu de Hegel, la même idée d'une correspondance exacte entre les lois de l'univers et la logique humaine. On ne trouve que l'esprit, c'est à la fois la substance de l'être et la nature. Le monde est de parts en parts compréhensible, mesurable et calculable par l'homme du commun et non pas seulement les savants ; la vérité est accessible pour tout le monde, il n'y a pas d'homme plus intelligent, tout le monde peut être pris au départ et ensuite accéder à la vérité. Il faut seulement une bonne méthode. Avoir accès au réel c'est avoir accès à la vérité.

Galilée remarquait avant que le grand livre de la nature était écrit dans le langage mathématiques. L'univers parle le même logos que l'homme, il y a adéquation entre notre vérité et celle du monde.

        Dans cette perspective, donc la vérité est l'évènement de la coïncidence de l'esprit rationnel et du réel objectif. D'une certaines façon on pourrait dire comme St Augustin : « le vrai est ce qui est ». Ou encore avec Aristote dans Le traité de l'âme : lorsqu'elle connait « l'âme est d'une certaine façon toutes les autres choses ».

St Thomas d'Aquin, Vingt-neuf questions disputées sur la vérité : il explique que l'organe de la vue va être disposé différemment selon les couleurs qu'il reçoit. «  L'entité de la réalité précède la réalité ». Trois définitions de la vérité : le vrai est définit par la réalité ; le vrai est l'adéquation de l'intelligence et de la réalité ; le vrai se définit selon l'effet consécutif, la connaissance. On peut définir la vérité par son effet, c'est ce qui dévoile l'être.

La réalité est première, elle n'est pas productrice de la vérité, elle en est un effet. La vérité suppose la réalité, parce qu'elle est dérivée de la définition même du réel. Aristote cite : « ce n'est pas parce que nous disons la vérité en t'appelant blanc que tu l'es, mais c'est parce que tu es blanc qu'en le disant c'est la vérité ». Tout le moyen âge et la philosophie occidentale ont hérité de cette conception de la vérité comme conséquence de la réalité, et conception de la connaissance comme effet de la réalité. 

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