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Vérité et esthétique

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Par   •  16 Février 2016  •  Fiche  •  1 565 Mots (7 Pages)  •  941 Vues

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Vérité et esthétique

Préambule

L’art manifeste le désir humain de créer du beau. Quel est alors le sens de l’expérience esthétique ?

  • Point de départ : L’Esthétique, Hegel

L’art a pour vocation de permettre une contemplation sensible de la vérité, car cette vérité est en adéquation totale avec l’objectivité et le sensible dans notre esprit. Pour Hegel dans L’Esthétique, l’art est assigné à l’esprit absolu, son contenu est identique à celui de la religion et de la philosophie. On peut donc penser l’art de façon philosophique en considérant son rapport à la vérité, en reconnaissant son concept comme forme sensible du vrai (esthétique de contenu chez Hegel).

Mais dans ce cas si l’essentiel est le contenu, l’Idée, la forme sensible est peu importante en art, car déforme la réalité. Il faut plutôt appréhender l’œuvre telle qu’elle est en elle-même (chercher l’intelligible derrière le sensible).

  • L’œuvre d’art nous présente-t-elle une vérité impossible à atteindre autrement ?
  • C’est-à-dire impuissance de la science (théorie et expérimentation), de la philosophie
  • Nous mettrait en présence du monde perçu, en train de naître
  • Que nous révèle cette œuvre de la réalité ?
  • Une vérité parmi d’autres ?

Si l’œuvre d’art nous met bien en présence d’une vérité, alors nous dépassons la définition de la vérité comme un ajustement parfait d’un discours à la réalité, et adhérons à la théorie de l’objectivité kantienne (une connaissance vraie est une connaissance ajustée à son objet et non pas à la réalité de l’être : elle est vraie pour nous, car le sujet retrouve dans l’objet ce qu’il y a mis). Il convient donc de distinguer l’objet en question de la réalité. Se pose ensuite la question du caractère de l’œuvre d’art.

On pourrait ajouter David Hume « La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente. »

  • Quelques citations pour amorcer la réflexion :
  • « Toute peinture peint la naissance des choses, la venue à soi du visible » Merleau-Ponty
  • « Le tableau nest spectacle de quelque chose quen étant spectacle de rien, en crevant la peau des choses pour montrer comment les choses se font choses et le monde mondeune présentation sans concept de l’être universel » Merleau-Ponty, L’œil et l’esprit
  • « Lart vole autour de la vérité, mais avec la volonté bien arrêtée de ne pas se brûler » Franz Kafka
  • « L’œuvre dart est un avènement de la vérité » Heidegger, L’origine de l’œuvre d’art
  • « Lart na pas la vérité pour objet. Il faut demander la vérité aux sciences parce quelle est leur objet » Anatole France, Le Jardin d’Epicure
  • « La vérité cest lacte de liberté. Elle nexiste pour lindividu quen tant quil la produit par son acte » Kierkegaard

Réflexion

  • Hegel, la vérité esthétique du superficiel

L’œuvre d’art est matérielle, mais elle semble renvoyer à une réalité spirituelle : sa signification dépasse le sensible, il y a une sorte de spiritualisation de la matière. L’extériorité exprime une intériorité, une pensée. L’art est « une manifestation sensible d’une idée » pour Hegel, Cours d’Esthétique. 

Cependant l’art ne peut être que superficiel, car il ne se résume qu’à sa surface, à son apparence. Cette surface est la frontière entre matière et spirituel, où ces deux réalités se côtoient sans prédominance de l’une ou l’autre. L’art les réconcilie. La superficialité est alors une supériorité (et non un manque ou un défaut).

Attention : Hegel critique sévèrement l’imitation, car elle assujetti l’art à la nature.

  • Kant, jugement esthétique et humanité

L’esthétique est une saisie immédiate et intuitive d’un contenu. Kant élabore une théorie de la sensibilité, comprise non comme une faculté inférieure à l’intelligence, mais comme une faculté digne et essentielle à la construction d’une pensée conceptuelle. Le jugement esthétique se fonde sur les catégories de l’entendement (quantité, qualité, relation), et n’est pas un jugement de connaissance mais de goût (il ordonne le monde).

Nous jugeons un objet beau pour sa représentation et non l’objet en lui-même. Pour formuler un jugement de goût, il faut être indifférent à l’existence de l’objet (sa matérialité) et s’attacher uniquement à sa représentation. Ainsi l’agréable (plaisir des sens) n’est pas le beau (satisfaction désintéressée). Dans la contemplation esthétique, aucun intérêt n’entre en jeu : c’est un plaisir libre. Le jugement esthétique/de goût est universel. C’est un état d’esprit qui est communiqué par l’œuvre, grâce à l’entendement et  à l’imagination qui interagissent librement. « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept ». Distinguer beauté de la nature (désintéressement est donc + significatif pour Kant)) et beauté de la culture (= art, parfois pour briller en société).

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