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Vraisemblance comme imitation du monde

Fiche : Vraisemblance comme imitation du monde. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2018  •  Fiche  •  878 Mots (4 Pages)  •  577 Vues

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CONCLUSION :

La vraisemblance tente d’apporter au théâtre une légitimité faite de conventions rationnelles communément admises censée compenser la fausseté inhérente à l’illusion théâtrale. Ces codes, en lien avec les normes sociales, garantissent la fiabilité de l’illusion : même si le moyen est fallacieux, il véhicule des idées justes, vraies ; c’est pourquoi l’on peut croire à l’illusion, à double titre : on accepte d’y croire, alors que c’est faux, et on peut apporter du crédit à ce qui nous est montré par l’illusion

Néanmoins, les Romantiques ont dénoncé l’artificialité de cette vraisemblance présentée comme une reconstruction inauthentique et simplificatrice de la réalité : la réalité est complexe, si bien qu’elle est parfois irrationnelle voire contradictoire. Le théâtre se doit de refléter cette complexité, ces contradictions. Néanmoins force est de constater que les Romantiques ne remettent pas en cause la nécessité de l’illusion théâtrale, bien au contraire : s’il faut remettre en cause la vraisemblance classique c’est bien parce qu’elle n’est plus crédible, elle n’est plus adaptée à la civilisation moderne. Si le matériau du drame romantique est bien hétérogène, telle la vie, il doit bien évidemment rester cohérent pour emporter l’adhésion du spectateur.

La conséquence de cette remise en question de la vraisemblance classique est, bien évidemment de remettre en cause la dichotomie classique tragédie/comédie et, au-delà les principes de la mimésis aristotélicienne : il ne s’agit plus d’imiter la réalité suivant des modes, supérieur ou inférieur, mais de tenter de rendre compte de cette réalité d’une manière authentique, sans hiérarchisation des éléments : tout devient complémentaire et c’est l’authenticité qui guide l’artistique, non la recherche d’une harmonie artificiellement reconstruite en sélectionnant des éléments de « nature » (noble ou vile) identique : d’une esthétique homogène, on passe à une esthétique de l’hétérogène.

Mais les conséquences d’une telle remise en cause ne sont pas simplement esthétiques, formelles, tant il est vrai que le sens n’est jamais dissociable de la forme en littérature : on s’est aperçu à travers la production de Musset que cette hétérogénéité esthétique avait directement pour conséquence une redéfinition du tragique et de l’héroïsme : le tragique ne réside plus dans une fatalité toute puissante qu’elle soit extérieure (dieux, honneur, patriotisme, devoir familial) ou intérieure (passions), qui est adéquate à l’esthétique du « mode élevé » ou « supérieur ». Dans le théâtre de Hugo, la fatalité est souvent incarnée par des personnages malveillants (tels Don Salluste, Ruy Blas ou Don Ruy Gomez, Hernani); c’est un peu le cas chez Musset aussi : Claudio, juge malveillant et jaloux dans Les Caprices de Marianne, ou le Cardinal, homme de l’ombre, dans Lorenzaccio ; mais plus que de la malveillance, c’est surtout l’attitude inconsidérée, voire désinvolte, des hommes qui pose problème : les caprices de la belle Marianne, le jeu amoureux irresponsable de Camille et Perdican dans On ne badine pas avec l’amour, et la lâcheté du peuple dans son ensemble (en particulier

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