Raisonne-t-on bien lorsqu'on veut avoir raison à tous prix ?

De nos jours, nous vivons dans une société où chacun cherche à affirmer sa propre vérité. Nous sommes constamment soumis un grand nombre d'informations, nous avons donc besoin de déterminer les différentes formes de la raison. Du grec « logos », la raison possède une idée qui dérive de celle de la logique, de la rationalité et de l'art de la pensée verbale juste. Elle est difficile à cerner précisément car lorsqu'on veut avoir raison à tout prix, on ne cherche pas la vérité, on cherche simplement à faire admettre à nos locuteurs que l'on détient une vérité qu'elle soit juste ou non. On veut juste qu'ils pensent de la même façon que nous. Face à cela nous comprenons qu'il n'y a pas une raison mais qu'il en existe une multitude propre à chacun. Cela oppose donc le fait de « bien raisonner » et le fait « d'avoir raison à tout prix ». « Bien raisonner » revient à utiliser sa raison et de décider de la véracité ou non d'un jugement mais on peut également « mal raisonner ». « Avoir raison à tout prix » exprime une volonté de mettre tous les moyens en place pour affirmer son point de vue et le défendre. Nous allons donc nous demander si nous raisonnons de manière correcte quand nous avons dans l'idée d'imposer la nôtre/notre propre raison.

D’une part, nous pouvons avancer que le souci de bien raisonner implique un intérêt pour le fait d’avoir raison. Il faut en quelque sorte être animé d’une volonté de l’emporter pour élaborer les meilleurs raisonnements. L’action de bien raisonner est entreprise quand on poursuit un but, dans notre cas, celui d’avoir raison. Nous savons que pour cela, le meilleur moyen c’est de bien raisonner mais cela demande un effort considérable qui va donc nous mener à une volonté d’avoir raison. La correction d’une réflexion exige des efforts, de la rigueur, un intérêt pour la démarche rationnelle et la vérité qui est son terme. Cela mène à une démarche difficile qui peut nous tenter d’imposer notre vérité qu’elle soit juste au fausse. Face à cela, cette volonté d’avoir raison est essentielle pour tenir un raisonnement correct. Lorsque nous prenons l’exemple de mouvements tel que « Black Lives Matter », qui a fait beaucoup parler cette année suite aux violences policiers menées aux Etats-Unis contre les minorités afro-américaines, nous comprenons qu’une partie de la population souhaite faire entendre leur incompréhension et leur révolte face à ces actes. Ces militants vont donc tenter de mener un raisonnement avec les personnes justifiants ses actes pour leur faire entendre leur opinion. Ces personnes ont donc la volonté de mettre fin à ces violences pour cela, elles vont mettre tous les moyens en place pour crédibiliser leurs actions et réussir à faire une place à leur parole dans la société. Le fait de bien raisonner et de défendre son opinion à un prix et il faut être prêt à y faire face. Les partisans du mouvement évoqué plus tôt, ont payé le prix de vouloir bien raisonner en devant faire face aux forces de l’ordre durant des manifestations pacifistes. Nous pouvons en retirer que lorsqu’on défend une idée dans un raisonnement, il faut être animé par une volonté d’avoir raison et de la faire entendre. Nous pouvons d’ailleurs transposer cette situation actuelle à celle de Socrate lorsqu’il dialoguait avec un sophiste pour lui faire entendre que son raisonnement n’était pas nourri de volonté. Sans volonté, il n’y a pas de motivation et il n’y a donc aucun intérêt à obtenir raison face à autrui. Cette absence de volonté de l’emporter serait à l’inverse la marque d’une fragilité des raisonnements. On ne raisonne pas pour rien, mais pour avoir raison. Cela nous permet de comprendre que grâce à la volonté d’avoir raison, nous parvenons à faire des efforts pour proposer un raisonnement le plus juste possible pour permettre à notre vérité de devenir LA vérité sans l’imposer.

D’une autre part, nous avons précédemment montré qu’il faut être animé d’une volonté de l’emporter pour élaborer les meilleurs raisonnements mais maintenant nous allons tenter de chercher à opposer ces tendances. Le fait de vouloir avoir raison sera alors la cause d’un usage incorrect du raisonnement. Nous pouvons raisonner de la mauvaise manière mais cela peut être volontaire ou involontaire. Si nous étudions le cas d’avoir la volonté de mal raisonner mais de faire paraitre l’inverse, nous pouvons prendre « les sophistes » comme point de départ. Leur nom peut

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