Peut-on résister à la vérité?

PHILOSOPHIE : « PEUT-ON RÉSISTER À LA VERITÉ ? »

Tout d’abord il faut définir la ‘’vérité’’. La vérité est la correspondance entre ce que je dis et ce qui est. La vérité est donc l’opposé du mensonge, dans le sens de fausseté. Préserver la vérité, c'est donc formuler un discours objectif qui correspond à la réalité. Donc, pour trouver la vérité, nous sommes confrontés au défi de transcender la subjectivité. Cela inclut donc non seulement les croyances, les préjugés et les opinions qui composent notre personnalité, mais aussi les sensibilités que nous percevons. Ensuite nous devons définir le terme ‘’résistance’’ qui pourrait avoir plusieurs sens. Dans ce cas, résister à la vérité serait continuer dans l’erreur malgré la présence de l’idée vraie ; par exemple refuser admettre que deux et deux font quatre lorsque l'on connaît les bases de l'arithmétique.

Est-il possible de vivre en ignorant volontairement toute vérité ? Est-il possible de ne jamais accepter une idée vraie ?
Dans un premier temps nous verrons que l’homme peut vraiment résister à la vérité, cependant dans un deuxième temps nous verrons comme c’est difficile de vivre et avoir un milieu social en résistant à la vérité.

Tout d’abord la vérité est toujours établie par des êtres humains qui sont des êtres imparfaits et errants. L’Homme à sa propre nature, a l’habitude de s'accrocher à ses propres fantasmes, s'accrocher aux idées acquises, rejetant ainsi la vérité parce qu'elle dérange tout ce qu’il croit (par exemple les personnes qui disent que la Terre est plane tandis que plusieurs études ont été déjà faits et qui ont prouvé que la Terre est ronde). Au-delà d'une certaine limite, le refus de reconnaître la nouvelle réalité, la vérité, est une faute morale et se traduit par la méchanceté car dire la vérité est une bonne chose et la nier est une méchante. Mais cette résistance de la vérité peut-être à cause de l’ignorance qui est un caractère inné. De plus, le fait de rejeter et de résister à la vérité est parfois un état d'esprit car la vérité peut blesser ou décevoir, c'est pourquoi nous voulons leur résister. Inconsciemment, dans un mouvement de protection, l'être humain reste ignorant à des faits réels, hors de toute réalité, et donc protégé mentalement par des illusions et des mensonges. Dans ce cas, peut-on voir la vérité mais la rejeter ?  La vérité est aussi étroitement liée aux réalités qui limitent notre liberté, par exemple le réchauffement climatique est une vérité, par correspondance, la réalité, cette vérité devrait nous empêcher de conduire des voitures polluantes, mais nous pouvons réfuter cette vérité comme plusieurs personnes le font car elle nous rend malheureux, et restreint notre liberté. En fait, la volonté de l'homme est si infinie qu'il peut aussi choisir l'erreur, même s'il n'est pas indifférent à la vérité. Descartes le précise dans sa Lettre au Père Mesland : “non seulement le libre-arbitre permet de choisir en dehors de tout motif et de toute préférence, mais il permet aussi d’aller contre les motifs qui nous animent”. C'est parce que nous sommes dotés du libre arbitre que nous pouvons volontairement faire le mal, tout en sachant parfaitement ce qui est bien et tout en étant convaincu qu'il faut faire le bien. Ce qui marche pour la morale marche aussi pour la connaissance : tout en sachant ce qui est vrai et ce qui est faux, on peut volontairement arbitrer en faveur du mensonge. Nous pouvons consciemment valoriser la vérité par rapport à l'erreur et continuer à faire des erreurs simplement parce que nous le voulons. C’est ce qu’on appelle la mauvaise foi, et non seulement tout le monde en est capable, mais chacun la pratique à l’occasion. Et on sait qu’elle consiste à se détourner toujours d’une vérité qu’on connaît, à la renoncer. Enfin, on peut simplement noter ceci : le mot ignorance a deux sens : Il peut s'agir du simple fait de ne pas savoir quelque chose ou de n'avoir aucune connaissance ; cette ignorance est involontaire, peut-être même inconsciente. Mais l'ignorance peut aussi être un acte volontaire, tout comme nous ignorons les gens que nous rencontrons dans la rue, nous pouvons également ignorer les connaissances que nous savons être vraies. Évidemment, si la seule raison d'abandonner la vérité vient de la malveillance, alors il est certain qu'un tel abandon est certes possible, mais il ne semble ni légitime ni intéressant de le pratiquer.

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