Peut-on dire à chacun sa vérité ?

CACHEUX

Emmanuel                                                                                        TS4

Peut-on dire à chacun sa vérité ?

Nous pouvons distinguer trois types de vérités : la vérité personnelle, la vérité scientifique et la vérité absolue. La vérité personnelle s’acquiert avec l’expérience et le vécu, la vérité scientifique se démontre et la vérité absolue est unanime.

Par exemple, dire que « L’eau mouille » est une vérité absolue, puisque personne ne peut la contredire, par contre dire que l’Homme vit notamment grâce à la respiration est une vérité scientifique puisque parfaitement démontrable. La vérité personnelle est construite par la raison, l’expérience, les réflexions, les émotions et c’est que ce qui fait que chaque vérité personnelle est unique

Alors peut-on dire à chacun sa vérité ?

« Chacun » représente l’interlocuteur, qu’il soit une connaissance ou un parfait étranger dans un échange individuel et en ce sens le sujet ne s’étend pas jusqu’au partage d’idée à un groupe ou à une société, mais plus dans un échange pour dévoiler et construire son identité. Dans ce sens, nous pourrions reformuler la question en « Peut-on dire sa vérité à un quelconque interlocuteur ? »

Le « Peut-on » nous induit vers un raisonnement hypothétique. En effet, il ne s’agit pas d’un devoir mais d’un choix que nous avons, ce qui ne propose pas deux solutions soit « Oui on doit » et « Non on ne doit pas ».

Dans un premier temps, nous étudierons les aspects et les intérêts d’une énonciation de sa vérité, puis nous poursuivrons sur le besoin, la nécessité que nous avons, parfois,  à dissimuler la vérité et enfin nous verrons pourquoi la connaissance de la vérité est un droit de tout un chacun.

Nous parlons ici de vérité personnelle puisque qu’il faut étudier « sa vérité ».

La vérité personnelle peut-être très intime, et parler de sa vérité est une preuve de confiance et d’honnêteté absolue puisque dans ces moments l’Homme s’ouvre entièrement à son interlocuteur et partage une partie de sa vie privée, mais pas tout le temps ! La vérité personnelle est aussi composée des connaissances souvent acquises via les vérités absolues et scientifiques, mais aussi de pensées ou d’idées. Et on peut donc distinguer plusieurs niveaux, allant de la simple idée à la révélation d’un fait sur soi. Sa vérité c’est aussi ce que l’on ressent à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose. L’expression de sa vérité est ce qui différencie les gens. On peut séparer les médisants, les naïfs, les honnêtes, les hypocrites, les gens intelligents, les gens d’expérience etc. Ce qui est intéressants c’est qu’il n’y à pas qu’une seule vérité et que ceci ouvre facilement au débat. La vérité personnelle définie notre identité.

Exprimer sa vérité peut-être avantageux puisque si notre interlocuteur comprends que l’on ne lui ment pas, les relations en seront meilleurs, au détriment d’autres. D’un autre côté, la vérité personnelle permet aussi de convaincre, ou même d’exprimer sa suprématie vis à vis de l’autre. D’un certain point de vue, exprimer sa vérité peut-être égoïste puisque on peut chercher à convaincre quelqu’un que notre idée est meilleure que la sienne. Le problème étant que l’on peut vite considérer un aspect de sa vérité personnelle comme une vérité absolue, et la encore ce critère permet de nous différentier. Par exemple, votre interlocuteur vous parle d’une personne qu’il déteste tandis que vous l’appréciez,  si vous maintenez votre points de vue, vous allez ouvrir au débat dans le meilleur des cas, et c’est une preuve d’intelligence. Nous avons la possibilité d’exprimer notre vérité personnelle, et c’est de la liberté d’expression.

Nous avons aussi la possibilité de ne pas dire notre vérité personnelle, et encore moins avec chacun, ici c’est le Logos qui nous permettra d’en décider après avoir pesé le pour et le contre ainsi que les conséquences.

Ne pas dire sa vérité personnelle à plusieurs causes : méfiance de la part du locuteur, ou encore volonté de manipuler son interlocuteur. « L’unique moyen de gouverner les hommes est de faire taire la vérité » Roger Mondoloni. Il s’agit de ne pas exprimer ce que l’on pense ou ce que l’on a vu. Ne pas dire sa vérité est légitime puisqu’il dépend de la relation entre les deux membres du dialogue et puis nous sommes libre d’exprimer ce que nous voulons exprimer. Le mensonge est un raccourci.Il est le fruit de l’imagination et l’Homme en est parfaitement capable. Se créer une vie, imaginer des événements, créer une illusion du réel, tout cela est à sa portée, c’est surtout à ce moment une question d’éloquence. Ce comportement est évidemment problématique à moyen ou long terme. Il s’agira ensuite d’un problème de conscience mais c’est un autre sujet. Dans tout les cas, mentir est intéressant puisque le mensonge est facile, efficace, et supprime les problèmes à court terme. Donc on peut ne pas vouloir dire à chacun sa vérité et c’est normal. Dans ces moments deux solutions s’offrent à nous : « la fuite » ou arrêter la discussion, mettre un terme à l’échange, ou « le débat » qui débouche sur une conversation sans réel fin puisque la réalité personnelle est subjective. Il s’agira surtout d’un affrontement pour convaincre. Dire sa vérité est aussi à risque, notamment avec la question de confiance, puisque toutes les informations données peuvent être réutilisées, surtout dans le domaine de la vie privée. « La connaissance des secrets d’autrui est un pouvoir enivrant » Michael Connelly. Malgré ça on ne peut pas dire sa vérité ou ce que l’on pense à n’importe qui, notamment parce que l’intérêt de l’interlocuteur pourrait être autre. Prenons par exemple la politesse : on ne dit pas ce que l’on pense, on est quelque peu hypocrite mais tout le monde le veut, et ici on ne peut pas dire sa vérité ! On ne peut pas vraiment dire sa vérité car elle est très relative et pas forcément pertinent et beaucoup plus critiquable que la vérité scientifique.

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