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La vérité de bergson, le jugement vrai (1e et 2e parties)

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Par   •  3 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  1 566 Mots (7 Pages)  •  2 251 Vues

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Tout d'abord, dans la première partie de son texte, Bergson commence par présenter le thème abordé dans cette réflexion : il expose en effet le problème dès la première phrase, grâce à une question rhétorique courte, donc percutante et introductive, qui est la suivante : « Qu'est-ce que le jugement vrai ? ».

S'ensuit alors une définition des termes « jugement vrai » : « Nous appelons vraie l'affirmation qui concorde avec la réalité ».

L'homme lierait ainsi 2 notions complexes et portant à confusion : il existerait une relation de ressemblance entre la vérité, désignée par Bergson avec «la copie », et la réalité, appelée « le modèle ».

On remarque alors une sorte de comparaison avec la peinture, dans le domaine de l'art : « nous aimons à y voir quelque chose comme la ressemblance du portrait au modèle » : on peut penser en effet à un artiste qui dessine le portrait d'une personne, et que l'on va reconnaître sur le papier par sa ressemblance la plus exacte possible avec le modèle originel.

Ainsi, plus il y a de similitudes, de conformité entre une affirmation, un discours (soit un « jugement ») et la réalité, le fait concret, plus on pourrait parler de « jugement vrai ».

On pourrait donc dire, selon cette définition donnée, que la vérité se définit comme étant la relation entre un jugement fait par notre esprit, et ce à quoi il se réfère dans le réel.

Cependant, on remarque dès la première ligne que cette définition proposée semble être un préjugé, une idée commune.

En effet, le pronom personnel « nous » fait référence aux hommes en général, et donc, la définition, à celle donnée dans la vie courante.

La suite du texte confirme alors cette impression, puisque l'auteur est allé plus loin dans sa réflexion, en continuant d'écrire, et s'interrogeant d'avantage ; c'est donc qu'il y  a encore besoin de réfléchir à la chose : « Mais en quoi peut consister cette concordance ? », « réfléchissons » .

On comprend également par l'expression « nous aimons à y voir », que l'auteur suggère ici une attitude peu rationnelle de la part de l'homme ; cette définition du vrai proviendrait alors  d'une vision égocentrique, sentimentale et subjective (« aimons »), de la fierté de l'homme, qui désire obtenir la vérité depuis toujours (les sciences sont étudiées dans ce but de recherche de vérité par exemple).

Cette « concordance de l'affirmation vraie avec la réalité » apparaîtrait alors comme une explication simpliste communément admise, plutôt que le résultat d'une réflexion pensée et construite.

De même, Bergson utilise le conditionnel présent dans ce paragraphe : « l'affirmation vraie serait celle qui copierait la réalité » ; on comprend ainsi que le philosophe ne partage pas cette conception de la vérité. L’expression «  quelque chose comme » montre que même l'homme qui utilise cette définition de la « vérité » n'est pas sûr de ce qu'il veut dire, et se révèle donc approximatif, avec une réflexion quelque peu bancale.

   Ainsi, dans cette première partie, Bergson a donc énoncé ce que les hommes en général appellent « l'affirmation vraie » : ce serait celle qui copie parfaitement la réalité.

Cependant, bien que cette théorie paraisse communément admise (« nous appelons »), elle semble impossible en pratique, car applicable, selon l'auteur, seulement dans de rares cas.

Peut-on alors vraiment considérer cette définition comme juste, précise et appropriée, alors qu'elle n'est même pas applicable à toutes les situations ?...

Ainsi, dans un second axe, Bergson remet en cause  cette définition du vrai présentée précédemment,  et propose d'y réfléchir plus en détails ; il va alors en soulever une incohérence qu'il critique : ce que l'on appelle « vrai » dans le langage courant n'est que très rarement conforme au réel.

Ce mot qu'est la « vérité » serait donc un abus de langage dans de nombreux cas, et donc un préjugé , une idée reçue.

Or, le philosophe est un homme insoumis, qui se refuse aux opinions communes, s'en méfie, et en doute ; c'est pourquoi Bergson ici va tenter de définir à nouveau, et plus justement, le « jugement vrai ».

Tout d'abord, il propose une définition du « réel » : « c'est tel ou tel fait déterminé s’accomplissant en tel ou tel point de l'espace et du temps ».

Ce qui est réel se passe donc à un moment, et à endroit précis, mais n'est pas figé dans le temps ; Bergson dit alors que l'objet est  « singulier » et « changeant », car il ne demeure pas identique : la réalité, chose concrète, est donc en mouvement, évoluant sans cesse d'un état à un autre.

L'auteur oppose alors cette définition de ce qui est réel  à celle de ce qui est vrai, selon les hommes: la « plupart de nos affirmations sont générales et impliquent une certaine stabilité de l'objet ».

Ainsi, lorsque l'homme affirme quelque chose comme vrai, il fixe cet objet dans une certaine généralité, ce qui est contraire à la définition même du réel ; donc, malgré que nous soyons vraiment désireux de rechercher la vérité universelle, il semble que nous dénaturions nous même cette réalité : alors qu'elle est changeante, on la fausse en la présentant comme stable, immobile.

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