La majorité a-t-elle toujours raison ?
Dissertation : La majorité a-t-elle toujours raison ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tota wak • 13 Février 2017 • Dissertation • 1 565 Mots (7 Pages) • 5 308 Vues
Sujet : La majorité a-t-elle toujours raison ?
La philosophie repose sur un concept fondamental : la raison, ou rationalité. C'est sur cette notion que se fonde sa prétention à parvenir au Vrai. La majorité est un concept quantitatif tandis que la raison exprime un concept qualitatif. Dès lors nous pouvons observer que la question se situe au carrefour de champs de réflexion concomitants : la politique et la science. C'est bien là que se pose le problème puisque la vérité n'est pas choisie, elle est évidente par elle-même et dispose d'une clarté tandis que la majorité a pour principe la discussion, le débat et le vote. «Avoir raison», logiquement, au sens premier, signifie que ce que l’on dit coïncide bien avec la réalité, peut également vouloir dire «paraître avoir raison», « gagner », ou encore « imposer une situation ».
Nous pouvons donc appliquer ce questionnement à différents domaines qui sont en quête de raison, et ainsi poser les problématiques suivantes : La majorité a-t-elle toujours raison ? La raison de la majorité est-elle toujours juste ? Autrement dit, être minoritaire, est-ce forcément avoir tort ? Nous verrons les relations qu'entretiennent la majorité et la science. Puis, en quoi cette majorité est représentative de notre démocratie.
Tout d'abord, la majorité est un concept qui appartient à la science statistique et aux mathématiques. Cependant, elle peut s'opposer à la recherche de la vérité et du Vrai.
La science, contrairement à la majorité, est un moyen universel d'accéder à la vérité. La géométrie d'Euclide, par exemple, impose un idéal de rationalité que sont les mathématiques. En effet, elle propose des vérités qui sont applicables quels que soient les objets de la connaissance. Cette approche peut conduire l'esprit, par déduction, à toutes les vérités mathématiques. C'est aussi l'idée de Descartes et de sa « mathématique universelle ». La démonstration est un moyen de découvrir de nouvelles vérités et ne sert pas seulement un raisonnement pur. Descartes se base sur des principes premiers qu'il appelle « évidences », ce sont des vérités connues de façon immédiate par la perception. La majorité, elle, ne peut se baser à priori que sur des impressions, parfois trompeuses. Durant un débat, la majorité prétend avoir raison mais ne peut affirmer qu'elle possède le Vrai, elle va à l'encontre d'un raisonnement scientifique qui lui peut affirmer avec certitude la vérité. Si la notion de majorité se confronte au raisonnement scientifique, c'est parce qu'elle peut reposer sur la subjectivité humaine plus que sur l'objectivité scientifique. La prétention de la détention de la vérité par une majorité est troublée par des facteurs qui touchent chaque être, chaque groupe humain, même si celui-ci est majoritaire : l'influence des autres personnes inclues dans la majorité, ses intérêts personnels. Un des plus grands exemples de cette confrontation est la thèse de Galilée au XVIIe siècle. En effet, l'Église défendait la théorie du géocentrisme (idée selon laquelle le soleil tournait autour de la terre, elle-même au centre de l'univers), alors que Galilée défendait l'héliocentrisme (affirmation que la terre tourne autour du soleil, centre de l'univers.). Galilée étant minoritaire face à l'église, son raisonnement scientifiquement prouvé et démontré fut rejeté et cela lui coûta la vie. Si l’Église de l'époque le condamna, c'était uniquement dans le but de servir ses intérêts politiques, stratégiques, par peur de perdre son influence. La majorité prétendait donc détenir la vérité, « avait raison », sans aucune vérification scientifique, tandis qu'un seul homme, minoritaire, la possédait vraiment grâce à des démonstrations. On aperçoit ici que le savoir scientifique et la majorité sont deux concepts qui sont loin d'avoir des rapports évidents entre eux.
Même si la majorité ne peut détenir une vérité absolue par une démonstration scientifique, elle cherche cependant une certaine forme de vérité. D'après Rousseau :
si "la volonté générale est toujours droite", malheureusement "elle n'est pas toujours éclairée". Autrement dit, Rousseau nous explique que même si les intentions de la majorité sont bonnes, elle ne reposent pas toujours sur la vérité. Par exemple, lors de manifestations contre une mesure politique, les manifestants pensent avoir raison, persuadés de leur engagement. Cependant, il n'est pas évident que ce qu'ils défendent soit juste et bon pour l'ensemble de la population. Pourtant, la majorité peut aussi être source de raison. En imposant ses idées, elle a permis des progrès et des évolutions au sein de la société. Comme le disait Paulo Coelho, écrivain Brésilien : « La réalité est ce que la majorité considère qu'elle est. Ce n'est pas nécessairement le meilleur, ni le plus logique, mais ce qui s'est adapté au désir collectif. ». En effet, parfois, la majorité agit dans le but du bien et du désir commun que ce soit au niveau d'un groupe d'individus ou d'un
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