Faut-il toujours préférer la vérité au mensonge ?

SPAËTH Marine

Terminale STLA

Dissertation de philosophie- Faut-il toujours préférer la vérité au mensonge (p.62/63 du livre)

Introduction :

"Tu ne mentiras pas" est le huitième commandement, donné par le Dieu des chrétiens aux hommes dans la Bible. Et il est traditionnel, religieusement ou dans un cadre laïc, de présenter la Vérité comme un principe supérieur, parfois même transcendant, qu'il convient à l'Homme de respecter, à travers le langage notamment. Car si la vérité, du latin "veritas", désigne bien "l'accord entre la pensée et le réel", et si le langage est bien cette faculté d'expression de ses pensées", alors il existe un lien essentiel et nécessaire entre la parole et la vérité. Oui, si vraiment la parole est support de nos pensées et donc fondement de vérité, la vérité est de droit un critère sine qua none, une exigence inévitable et profondément essentielle de l'usage du langage, et alors l'on dit vrai, ou l'on ne dit rien.

Mais de fait, l'Homme a prononcé ou prononcera toujours un jugement faux, consciemment ou inconsciemment, et ainsi que dans la Bible, un menteur, face à toutes les exigences précédentes, pourrait dire à ses détracteurs moralistes : "Que celui d'entre vous qui n'a jamais menti [me] jette la première pierre !". Et le paradoxe dépasse le simple constat, il serait en effet impossible d'accorder son jugement toujours à ce qui existe et qui est, du fait de la subjectivité des approches au réel, qui, peut-être, sont finalement moralement et humainement bénéfiques ?
En d'autres termes, dire la vérité, c'est répondre honnêtement à autrui, sans cacher ce que l'on pense ou ce que l'on sait. Ainsi, dans le film Matrix, les frères Wachowski s'appuient sur l’Allégorie de la Caverne de Platon et nous présentent un monde où deux niveaux de réalités existent. Les humains, enfermés dans un programme, la « Matrice », croient se trouver dans un monde réel alors que seuls ceux qui sont « débranchés » de ce programme s'y trouvent vraiment

Aussi est-il légitime de se demander si « Faut-il toujours préféré la vérité au mensonge ? »

    Dans un premier temps, nous verrons qu'on se doit de dire la vérité ; puis nous nous demandons si l'on ne peut tout de même pas mentir ; enfin s’il est parfois nécessaire de mentir.

Partie I) La vérité

A/ Opinion générale

S’il y a une idée communément acquise c’est que la vérité est préférable au mensonge, Elle est très souvent associée à un devoir. La vérité est un devoir que l’on peut avoir envers l’autre.  En posant la question à diverses personnes, la majorité affirme que c’est un principe moral.

Dans cette partie nous allons décrire ce principe moral de vérité. Notre problématique nous évoque une nécessité « Faut-il ? », il nous évoque également un terme « La vérité ». Pour pouvoir commencer cette dissertation il est nécessaire de bien définir ce qu’es la vérité.  La vérité est ce qui est conforme à la réalité. En d’autres termes, jugeons-nous nécessaire de préférer formuler des mots en adéquation avec la réalité ? Depuis notre plus tendre enfance ; on nous apprend à dire toujours la vérité.

Un exemple tout bête, enfant, nous testons souvent les limites de l’éducation de nos parents. Il arrive très souvent de faire une bêtise, dans ce cas-là nous sommes sollicités par eux pour raconter ce qu’il s’est passé, avouer la vérité en disant que nous sommes le fautif de notre propre erreur. En répondant à ce devoir nous sollicitons la part morale de nos parents nous inculquant cette notion de devoir. Pour Kant, connu comme le grand penseur des fondements de la morale, le devoir de vérité est un devoir absolu : sans lui, toute parole perd crédit et le fondement de tout contrat devient invalide. En ce sens, tout mensonge est une injustice commise à l'égard de l'humanité en général, puisqu'il ruine la confiance (il suffit qu'on vous mente une fois pour que vous deveniez méfiants et mettiez toutes les paroles futures en doute). Autrement dit, la vérité est un devoir corrélatif à un droit de la personne lié à la reconnaissance de sa dignité et de son autonomie de sujet : lui mentir, c'est porter atteinte à ce droit.

B/Pourquoi l’opinons générale est comme ça ?

Dans cette partie nous allons expliquer pourquoi l’opinion générale est dirigée vers une préférence à la vérité. Nous avons déjà expliqué de la vérité qu’elle est ce qui est conforme à la réalité, la réalité tant qu’à elle est la perception de ce qui est sensible à nos sens. Il est donc nécessaire de préciser que nous avons tous une réalité qui nous sont propre.  Il y a des situations où la vérité est absolument indispensable et préférable où elle est utilisée à des fin pour éclaircir des affaires, et donc à notre compréhension d’autrui. Nous pouvons citer quelques métiers qui sont dans l’obligatoire de prononcé une vérité conforme à la réalité au plus juste comme les gardiens de la paix, les juges dans tous leurs affaires traités en tribunaux (ou à différentes instances d’ailleurs)

Cependant nous pouvons constater que lorsqu’on nous dit LA vérité en ce collant parfaitement à notre propre réalité celle-ci devient très plaisante. Pourquoi est-elle plaisante ? Car elle nous conforte dans l’idée que nous nous faisions de notre réalité, ce qui est légitime mais complètement narcissique. De ce fait nous ressentons comme un sentiment de similitude, le fait d’avoir l’impression de vivre la même réalité qu’autrui. L’impression d’avoir la même perception sensorielle de l’environnement nous entourant… En nous heurtant à cette opinion générale nous devons l’illustrer à l’aide d’un exemple pour mieux la comprendre. Imaginons une situation très simple reprenant les principes vu plus haut. Cela fait un moment que tu te trouves en compagnie d’une belle et douce femme en qui tu as une entière confiance, mais cela fait un petit moment que tu commences à douter de sa fidélité. Dans cette démarche tu lui demande naturellement de te dire la vérité et entend une réponse. Celle-ci colle parfaitement à la réalité que tu vis : «  Non elle est très fidèle », en effet cela colle à ce qui s’offre à tes perceptions. Cette femme est là à cet instant, tu perçois sa voix, sens son odeur, la voit en face de toi. La vérité annoncée est donc rassurante. Il est donc naturel que le commun préfère entendre une vérité, mais en pensant de cette manière nous trouvons là une limite particulière à ces termes.

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