Exemple d'introduction de commentaire de texte : Sextus Empiricus, Esquisse Pyrrhoniennes
Commentaire de texte : Exemple d'introduction de commentaire de texte : Sextus Empiricus, Esquisse Pyrrhoniennes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Arcael • 5 Mai 2020 • Commentaire de texte • 542 Mots (3 Pages) • 1 525 Vues
« Ceux qui disent que les sceptiques rejettent les choses apparentes me semblent ne pas avoir écouté ce que nous disons. Ce qui nous conduit à l’assentiment sans que nous le voulions conformément à une impression passive, nous ne le refusons pas, comme nous l’avons déjà dit plus haut. Or c’est cela les choses apparentes. Mais quand nous cherchons si la réalité est telle qu’elle apparait, nous accordons qu’elle apparait, et notre recherche ne porte pas sur ce qui apparait mais ce qui est dit de ce qui apparait. Or cela est diffèrent du fait de faire une recherche sur ce qui apparait lui-même. Par exemple, le miel nous apparait avoir une action adoucissante. De cela nous sommes d’accord, car nous subissons cette action adoucissante par nos sens. Mais, de plus, s’il est doux pour autant que cela découle de l’argument précédant, nous continuons de le chercher : ce n’est pas la chose apparente mais quelque chose qui est dit de la chose apparente. Si nous proposons des arguments directement contre des choses apparentes, nous ne proposons pas ces arguments dans le but de rejeter les choses apparentes, mais pour bien montrer la précipitation des dogmatiques ; car si le raisonnement est trompeur au point qu’il s’en faille de peu qu’il ne dérobe même les choses apparentes sous nos yeux, combien ne faut-il pas se défier de lui dans le cas des choses obscures, pour que nous ne soyons pas entrainés par lui à nous précipiter ? »
Sextus Empiricus, Esquisse pyrrhoniennes, Livre 1, 10, trad. Pellegrin, Points, Seuil
Dans notre vie quotidienne, nous sommes souvent confrontés au problème de l’interprétation d’événement de l’actualité qui nous sont donnés par les médias au travers d’image ou de séquence filmés. En effet si nous passons d’un journal a un autre, nous voyons que le même événement peut être sujet a interprétation, selon l’importance ou l’orientation que le média voudra lui donner. Ainsi les journalistes sont confrontés quotidiennement à la difficulté de représenter les événements tels qu’ils se sont vraiment déroulés. Et même si les évènements sont représentés fidèlement, ils demeurent sujet à interprétation. C’est justement cette difficulté qu’abordait il y a 2000 ans le philosophe Sextus Empiricus dans ses « Esquisses Pyrrhoniennes » en se questionnant sur la difficulté d’appréhender la réalité à travers « ce qui est dit sur les choses apparentes ». En effet, l’auteur, un fervent défenseur du mouvement philosophique qu’est le scepticisme, avance la thèse que les sceptiques ne rejettent pas ce qui nous apparait des choses, mais veulent étudier « ce qui est dit de ce qui apparait » et veulent monter ainsi aux dogmatiques que leurs certitudes et leur précipitation peuvent les mener à l’erreur. A la lecture de cet extrait, nous pouvons nous demander comment l’auteur présente le scepticisme, et pourquoi selon lui, est-il préférable au dogmatisme. Dans un premier temps, nous verrons de la ligne 1 à la ligne 13 que l’auteur défend l’idée selon laquelle les sceptiques ne rejettent pas les choses apparentes, mais étudient « ce qui est dit de ce qui apparait ». Ensuite, nous verrons de la ligne 13 à la ligne 17 que le philosophe explique que la précipitation des dogmatiques à tenir pour vraies les choses apparentes peut les mener à l’erreur.
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