Dissertation sur le désir
Dissertation : Dissertation sur le désir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar paupau123 • 21 Novembre 2012 • Dissertation • 3 690 Mots (15 Pages) • 1 027 Vues
I Définition initiale du désir
Le désir est d’emblée relatif. Il est désir de quelque chose. Comme tel, le désir est tension vers un objet, il est par consèquent principe d’action. Le désir pousse à agir, c’est-à-dire mettre en œuvre des moyens en vue de la possession de son objet. Le désir à une fin et cette fin est la possession de son objet. Cette fin est ce qui constitue le moment de la satisfaction.
Seulement, si le désir est cette visée, il faut admettre qu’initialement, désirer est être séparé de son objet en sorte que l’épreuve première du désir, c’est le manque. Désirer, c’est faire l’épreuve de la diffèrence : La diffèrence entre l’objet et soi-même mais aussi la diffèrence de soi à soi( désirer est ne plus être tout à fait soi-même. Le désir produit de la confusion, voire du trouble. Mais le sujet se restaure dans son identité en s’assimilant l’objet du désir ). Le désir est donc initialement désir d’un objet hors de soi, un objet transcendant.
Le sujet désirant ne possède pas et n’a pas encore l’objet. Ce pourquoi l’épreuve première est le manque, la souffrance ou la douleur comme si possèder l’objet conduisait evidement au plaisir. En est-il vraiment ainsi ? Est-ce que le point de départ du désir est necessairement la souffrance ? Est-ce que possèder l’objet est effectivement ce qui comble ?
II Le désir et la souffrance
Est-ce que la douleur est déterminante du désir et sa condition ? On peut discuter ce problème à partir d’une définition du désir donnée par John Locke dans «L’essai sur l’entendement humain» : « Le malaise que ressent en lui un homme en l’absence de quelque chose dont la jouissance actuelle entraine l’idée de joie, est ce que nous appelons désir, plus ou moins grand selon que le malaise est plus ou moins fort. » Le malaise est lié à l’absence de plaisir ou de bien-être et on suppose que c’est évidement le plaisir ou le bien-être que l’on recherche. Aussi, le désir pour autant qu’il est d’abord un malaise, est moteur. Or la définition de Locke reste discutable, elle suppose que le malaise est une condition indispensable du désir, comme si on ne pouvait pas désirer sans souffrance, sans manque.
D’autre part, le manque n’est compris qu’en fonction d’une éxperience du plaisir ou de la joie. Pour éprouver le malaise, il faut déjà avoir vécu le plaisir et la joie. On ne pourrait pas désirer ce qu’on ne connait pas, un objet dont on ne sait pas qu’il peut nous apporter du plaisir. Pour Locke, le désir de ce qui est inconnu n’existe pas
De plus, Locke admet des degrés de malaise et il est clair que le désir devient moteur lorsque le malaise est suffisament fort. Il faudrait se rendre compte du malaise pour désirer de manière consciente. En outre, tout désir ne se suit pas à un acte et ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’acte que le désir est faible. On peut désirer ce qu’on a pas le moyen de possèder. Le désir est alors un rêve ou un souhait.
Le malaise peut être fort sans aucune action ce qui correspondrait à du masochisme, c’est-à-dire le fait de désirer la souffrance. Le contraire est le sadisme. On peut aussi s’habituer à la souffrance lorsqu’elle se répête. La souffrance devient moins intense et donc le désir avec. Pour continuer de désirer, il faudrait encore plus de souffrance pour maintenir le plaisir constament. Cet état ne montre pas un homme saint mais malade.
Le problème posé par la définition de Locke tient à ce que le désir est en réalité toujours fonction d’une perception suffisament nette de la douleur. Il faudrait toujours s’apercevoir de ce qui cause de la peine ou en avoir conscience. Or, on peut très bien désirer sans atendre d’avoir une conscience vive de la souffrance. Toutes les perceptions n’ont pas la même intensité.et il peut y avoir des perceptions pour ainsi dire inconsciente ou ce que Leibniz apelle des « petites perceptions » (Nouveaux essais sur l’entendement humain). Leibniz écrit : « J’aimerais mieux dire que dans le désir lui-même, il y a une disposition et préparation à la douleur que de la douleur même »
Il peut y avoir une anticipation de la souffrance qui permet de surmonter à l’avance une souffrance manifeste. Leibniz propose alors de traduire le terme de Locke « uneasiness » traduit par malaise plutôt par le mot d’inquiètude. L’attention de Leibniz est de conserver au désir toute son extension puisqu’il y a des perceptions confuses, presque insensibles pouvants être motrices. Dès lors, le désir est effectivement moteur d’absolument toutes nos actions car il n’y a rien à quoi on puisse être indiffèrent.
Il y a donc une multitude de déterminations confuses qui nous font déjà agir.Il y a des désirs inconscients, on ne sait pas vraiment ce qu’on désire et pourquoi. De sorte que le désir pose inévitablement un problème : celui de la libre détermination du sujet. Est-ce moi qui détermine le désir ou est ce que le désir est déjà déterminé et me détermine ?
III Le désir et la liberté
Texte : Kant, Anthropologie, paragraphes 73,74,80,81
Le désir est la détermination autonome du pouvoir d’un sujet par la représentation d’une chose à venir qui en serait le sujet. Le désir est compris comme une détermination tenant au sujet lui-même en sorte que la détermination est autonome. Cette définition suscite le questionement : Est-ce qu’on ne désire que ce qu’on peut ?Est ce que toute détermination du sujet est autonome ? A quelle condition la determination est-elle autonome et quel role joue la représentation d’objet dans la détermination ? La représentation devrait servir la détermination mais quel raport entre celle-ci et la réalité ? La représentation peut-elle absolument fonder le désir ? Est-ce que la représentation n’est pas affaire d’imagination ? Est-ce que la représentation ne fait pas manquer l’inconnu ? Est-ce que par ailleurs tout désir s’accompagne d’action en sorte qu’on possède réellement ce qu’on se représente ?
En fait à partir d’une définition du désir, Kant procède à une variation sur les formes du désir. Kant semble faire primer l’action dans la définition du désir. Or, il admet que tout désir ne s’accompagne pas d’acte. On parlera alors de souhait. Le souhait est un désir qui n’implique pas les efforts et les moyens indispensables pour se procurer son objet. Si le souhait est ainsi défini, alors sa satisfaction ne dépend pas de nous. On peut donc viser ce sur quoi on n’a pas de prise, ce qui est hors
...