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Vérité

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Par   •  27 Novembre 2021  •  Cours  •  3 254 Mots (14 Pages)  •  452 Vues

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La vérité

Qu’est-ce que la vérité ?

A la fois idéal philosophique et exigence morale, la vérité s’oppose à l’illusion et ne doit pas être confondue avec le réel. Elle désigne une correspondance de la pensée avec le réel ou avec certaines règles logiques.

Ce qu'il faut retenir :

  1. Être certain, est-ce être dans le vrai ?

Le philosophe et l’expérience commune de la désillusion nous invitent à nous méfier de nos certitudes : ce n’est pas parce que nous éprouvons le sentiment d'être dans le vrai que nous le sommes réellement. Mais cette sagesse de l'incertitude peut rapidement se transformer en folie, lorsque le doute nous conduit à douter de tout (doute hyperbolique). C'est pourquoi il faut douter avec prudence, afin de parvenir à une certitude qui s'est appuyée sur un travail de réflexion.

  1. L’expression : « à chacun sa vérité » a-t-elle un sens ?

Le relativisme est l'ennemi de la vérité, puisqu'il prétend qu'elle n'existe pas de manière universelle mais particulière : cependant, il est absurde car il se contredit lui-même. La vérité doit être pensée comme étant commune à tous les hommes. Néanmoins, croire qu'on possède la vérité absolue peut mener à un dogmatisme intolérant. C'est pourquoi il faut penser à un relativisme cohérent, qui favorise la vérité au lieu de lui nuire.

  1. Toute vérité est-elle bonne à dire ?

Si la vérité peut paraître à première vue, un idéal absolu qu'il serait de notre devoir de toujours dire, l'expérience montre que les hommes lui préfèrent souvent le mensonge, lorsque celui-ci leur est bénéfique. C'est pourquoi il faut faire attention à la manière dont on dit la vérité, car une vérité ne peut être dite qu'à condition d'être entendu.

  1. Être certain, est-ce être dans le vrai ?

La certitude, sentiment de conviction qui s'oppose à l'incertitude et au doute, est censé indiquer le fait que je détiens la vérité : quand je suis dans le vrai – par exemple en disant « 2+2=4 » - j’éprouve une certitude. Toutefois, l'expérience montre que la certitude ne conduit pas toujours à la vérité: un enfant peut être certain que le Père Noël existe. Tout le problème est de savoir si la certitude est le reflet de la vérité ou de notre ignorance

  1. La certitude immédiate ne garantit pas la vérité

Nous avons tous des préjugés, c'est à dire des opinions que nous tenons pour vraies sans les avoir examinées. Or, ses certitudes peuvent être trompeuses, comme le montre l'expérience courante de la désillusion. De plus, l'homme est sujet à l'erreur ou à l’illusion lorsqu'il est trompé par ses sens où victime de ses désirs.

Dans l'apologie de Socrate de Platon, l’oracle de Delphes dit à Socrate qu'il est l'homme le plus sage de la ville. Plutôt que d'admettre aveuglément cette information, le philosophe en doute et décide de la mettre à l'épreuve en se rendant chez un politicien connu pour sa grande sagesse. Après avoir discuté avec lui, il apparaît à Socrate que ce dernier n'est sage en rien car tout ce qu'il pense savoir, mais en fait qu'un ensemble de croyances et d'opinions non vérifiées.

Socrate, lui, n'ignore pas qu'il ne possède pas la vérité : « je sais que je ne sais rien ». La vérité n'est ni donnée ni reçue passivement, mais elle se conquiert activement par l'intermédiaire d'une enquête rationnelle. Elle se dévoile à celui qui fait l'effort d'écarter les apparences et les opinions, en doutant de ses certitudes : douter, c'est faire preuve de sagesse.

Mais, n'est-il pas dangereux de tout remettre en question, d'affirmer qu'aucune vérité est indiscutable, qu’on ne peut se reposer sur rien ? comment vivre dans une telle situation ?

  1. Le doute peut nous faire rater la vérité

Pour accéder à la vérité, il faut donc douter. Mais jusqu’où doit-on le faire ? un doute radical et absolu emporte tout sur son passage. J’ai une opinion ; je cherche à la vérifier (à la rendre vraie) par une preuve. Mais faut-il encore que je prouve la preuve ! Est-on, dès lors, sûr de parvenir un jour à une vérité ? Dans la quête de la vérité, la menace d'une régression à l'infini et réelle.

Le scepticisme, courant philosophique de l'Antiquité, soutient qu'il est vain d'espérer atteindre la vérité et refuse toutes les évidences. Pour le courant septique, la recherche de la vérité est parsemée d'inquiétudes ; pour parvenir à la tranquillité de l'âme, il faut suspendre son jugement et abandonner tout espoir de vérité au terme d'un examen contradictoire de nos opinions plutôt que d’épuiser à la chercher. Cratyle, septique radical, fini par rester chez lui en ne bougeant plus que le petit doigt pour communiquer avec les autres. Car s’il doute de tout, de l'existence du sol, des ravins, des rocher, des autres, il ne peut plus que rester chez lui, c'est le seul moyen d'être en sûreté. Le doute peut nous paralyser.

  1. On parvient à la certitude par la réflexion

Le doute radical- c'est à dire le fait de douter de tout sauf de douter- est absurde. Au contraire, pour accéder à la vérité, il faut sortir de ce doute qui paralyse la pensée et adopter un doute cohérent ou modéré. C’est ce qu'entreprend René Descartes dans ces Médiations métaphysiques. Après avoir douté de ces croyances, de l'expérience sensible parfois trompeuse (un bâton plongé dans l'eau apparaît brisé alors qu'il est droit) et des mathématiques, il parvient à une idée dont il ne peut douter : lui, qui pense que rien n'existe, ne pourrait pas penser cela s'il n'existait pas.

Pendant ses réflexions, il était en train de penser. Même lorsqu'il doutait, il pensait, donc il lui était impossible de remettre sa pensée en cause. Il parvint donc à la conclusion qu'il existait bel et bien sa première vérité indiscutable en découle : « je pense donc je suis ». C’est ce qui le fit sortir du doute hyperbolique. La certitude qui témoigne d'une vérité, à la différence de l'évidence vulgaire, ne se donne pas immédiatement mais s'impose par la médiation d'une réflexion : cette après avoir rejeté de nombreuses sources d'erreurs (les préjugés de son temps, les sens, les mathématiques, etc.) que Descartes parviens à l'évidence qu'il existe.

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