« Le train en direction de ... »
Fiche : « Le train en direction de ... ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julie4812 • 7 Juin 2018 • Fiche • 409 Mots (2 Pages) • 605 Vues
« Le train en direction de … »
Toujours les mêmes phrases longues et inutiles. Toujours les mêmes types de personnes aux abords du quai. Et toujours cette ultime larme qui roulait pour venir s’écraser à la commissure de ses lèvres.
Il était parti. Encore une fois, mais quelque chose lui disait que c’était la dernière.
Elle n’y pouvait rien et pourtant tout ce qu’elle voulait faire, à cet instant, c’était s’élancer derrière ce train qui s’éloignait à toute vitesse comme s’il tentait de lui échapper. Mais elle n’en faisait rien. Cela ne serait être que satisfaction pour les éventuels spectateurs de cette scène, qui trouveraient enfin quelqu’un de plus faible et plus misérable qu’eux. Elle était loin d’être ce genre de femme. Du moins c’est ce qu’elle voulait croire.
Elle inspira profondément, releva le menton et sortit de cet endroit morose. Elle évita tout contact visuel avec quiconque comme elle savait très bien le faire. Et se retrouva enfin à l’extérieur sous un ciel de suie. Une bourrasque de vent vint emmêler sa chevelure ébène.
D’après son estimation, d’ici une dizaine de minutes une brise brestoise viendrait s’abattre sur les lieux. Elle avait fini par s’y habituer à ce maudit crachin.
Elle le savait, cette fois-ci il ne reviendrait pas. Il y avait eu quelque chose de diffèrent entre eux. C’était évident il s’en tapait une autre, plus jeune et sans doute plus mince aussi. Elle aurait dû s’en douter. Mais elle avait eu envie de lui laisser sa chance, se laisser aller. Elle avait voulu jouer et elle avait lamentablement perdu.
(Frôlant la quarantaine, elle sentait sa jeunesse s’en aller et surtout son goût pour l’aventure. Elle, qui avait toujours voulu parcourir le monde à la recherche de quelque chose dont elle-même ne connaitrait pas le nom. Mais les temps avaient changé. Elle s’en voulait.)
En un clin d’œil elle était passée d’étudiante d’une vingtaine d’années à ce que la société d’aujourd’hui appelle ‘femme mûre’. Il fallait accepter son âge. Sa mère lui dirait que 40 ans ce n’est rien à côté de ses 70 qu’elle commence à trainer derrière elle. Ce n’est que la vie.
En attendant, elle se retrouvait encore une fois seule après une histoire de plusieurs mois. Et ce n’était pas juste. Enfant, elle avait rêvé d’un mariage en blanc, d’une famille nombreuse et qui sait peut-être même d’un chien. Mais la vie en avait décidé autrement, l’idée d’un grand mariage avait fané, et l’image d’une famille parfaite avait complétement brûlée.
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