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Le sophiste, Platon

Commentaire de texte : Le sophiste, Platon. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 489 Mots (10 Pages)  •  2 662 Vues

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Commentaire du dialogue : « Le Sophiste »

Introduction :

Vers 370 av. J.- C, Platon traversa une longue crise intellectuelle, durant laquelle il s’interrogeait sur sa théorie des idées. Il prit conscience de la difficulté d’association non systématique des idées avec les choses sensibles, ainsi que de l’association des idées entre elles, de même la communion entre les idées et le Bien.

Avec le Gorgias, le Sophiste est le dialogue où Platon s’attaque le plus radicalement à ses adversaires, maîtres en rhétorique et en tromperie. Si le Gorgias met en scène une discussion avec trois sophistes successifs (dont on a pu dire qu’ils étaient comme trois visages, ou trois masques d’un même personnage tour à tour charmeur, hypocrite et tyrannique - Gorgias, Polos, Calliclès), le Sophiste ne met pas en scène aucun sophiste particulier. La discussion se fera cette fois-ci en son absence. Il s’agit cette fois-ci de déterminer ce qu’est un sophiste en tant que tel, de le dire dans son être, lui qui semble toujours nous échapper et nous confondre par ses ruses verbales.

Ecrit aux environs de 360 av. J-C., « le sophiste » est la suite du « Théétète » dont il prolonge la discussion.

Théodore de Cyrène et Socrate s’étaient donné rendez-vous la veille pour continuer la discussion avec Théétète d’Athènes qu’est un mathématicien et philosophe, accompagné d’un étranger qui vient d’Elée, disciple de Zénon. Socrate et Théodore écoutent dialoguer l’étranger qui interroge et, Théétète qui réponds. Comme dans les derniers écrits de Platon, Socrate n’intervient pas, car le sophiste critique la position traditionnelle que Platon donne à Socrate qui n’est autre que la « théorie des formes ».

En effet, la première partie du dialogue est consacrée à la recherche d’une définition du sophiste. Comment se définit-il ? Quels sont les problèmes qui lui sont rattachés ? Ensuite, la deuxième partie est réservée au  problème de l’être et du non-être en citant Parménide, les Fils de la Terre et les Amis des Formes.

  1. La définition du sophiste

Définir le sophiste, c’est se prémunir contre les pièges qu’il nous tend, en comprenant tout ce qui le sépare de l’authentique philosophe. C’est donc, en creux, le statut du penseur et ami de la sagesse qui est en jeu, la possibilité même que l’exercice de sa parole ne se confonde pas avec un vain bavardage. Quand, dans ce dialogue, Socrate et son interlocuteur parlent de l’être, ce n’est jamais parce ce sujet serait, en soi, « philosophique », mais parce qu’ils ont absolument besoin de résoudre un problème précis, qui leur permettra ensuite de prendre le sophiste au piège de ses mensonges. La question de l’être ne vaut pas en soi. Le philosophe ne se perd pas dans les abstractions par plaisir, au contraire du Socrate perché sur son nuage que présente Aristophane dans les Nuées.

  1. Essais d’une définition :

La première étape de la discussion est de repérer tout ce que pourrait être le Sophiste. Pour ce faire, L'étranger procède par dichotomies (c’est dans ce dialogue qu’apparaît pour la première fois, et de façon exemplaire, la méthode de division dichotomique), c'est à dire qu'il place le sophiste dans une catégorie très large, divise cette catégorie en deux nouvelles, il place le sophiste dans l'une des deux et celà jusqu'à ce que l'on ne puisse plus diviser. Ainsi, Théétète et L'étranger parviennent à six définitions : Le sophiste peut être considéré comme chasseur intéressé par les jeunes gens riches ; Comme marchand des connaissances à l’usage de l'âme ; Comme commerçant en détail des connaissances à l’usage de l’âme ; Comme un fabricant des sciences qu’il vend ; Comme un athlète au combat des paroles, en lutte des raisonnements, faisant métier de la discussion ; Comme purificateur, qui purifie l’âme de l’ignorance.

  1. Le sophiste comme « critique » :

Ayant obtenu six définitions de son art, le sophiste semble alors tout connaître mais il est impossible, d'après l'étranger, de tout connaître. Le sophiste agit donc par mimétisme. Il créé des copies de la vérité. Continuant la méthode des dichotomies, l'étranger divise les copies de la vérité en deux catégories : les copies formelles, vraies copies des choses, et les illusions, les imitations, qui elles sont fausses. Le sophiste parle donc de choses fausses, des illusions. Ce dernier nous demanderait alors : Comment est-il possible que l'on puisse dire quelque chose qui n'est pas ? Il joue la carte du Non-Être. La dialectique, la méthode par dichotomies ne fonctionne pas. 

Le sophiste se cache dans l'obscurité du non-être. Pour le débusquer, après une tentative de définition dialectique du sophiste qui n'aboutit pas, Platon critique Parménide et sa thèse sur l'être et le non-être, redéfinit la participation de l'être et du non-être et parvient finalement à définir le sophiste. Pour penser la possibilité des fausses propositions, Platon essaye de clarifier deux sources de confusion : d'une part quel sens faut-il attribuer à la conjonction « ne pas » dans « ne pas être » et d'autre part comment penser la valeur d'une proposition en termes de prédication (attribuer à quelque chose une caractéristique particulière)

  1. Difficulté de la définition de l’être et du non-être :

Penser le non-être est doublement difficile car il faut penser à la fois la négation et l'être. Après une première interrogation sur le non-être, Platon s'interroge sur l'être qui est aussi problématique que le non-être. Après avoir critiqué Parménide et sa vision de l'être, Platon revient sur la question du non-être. Ceci suppose le non-être ; or, Parménide dit qu'il faut détourner sa réflexion du non-être : le non-être, on ne peut même pas le nommer, c'est déjà un abus de langage.

  1. Le problème du non-être :

Où est le problème avec le Non-être ? Il réside dans le fait que l'on doit imaginer et l'être et sa négation. Parménide, qui sera le principal critiqué dans toute la moitié de l'œuvre, nous indique que le seul fait d'évoquer le Non-être est impossible, il s'agit d'un abus de langage. L'étranger nous indique que le Non-Être est 'imprononçable' et 'impensable'. Or comment est-il possible que le Non-être puisse être défini ? Ainsi, le Non-être détient des propriétés, une essence. Ce qui n'est pas est donc d'une certaine façon. 

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