La vérité
Compte Rendu : La vérité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 12 Mai 2012 • 3 126 Mots (13 Pages) • 1 135 Vues
LA VÉRITÉ
Première définition : La vérité c'est la conformité ou adéquation entre un énoncé (une phrase, un discours) et la réalité. Cette définition implique que la vérité se distingue de la réalité : la vérité, c'est ce qui est dit et la réalité, c'est ce qui est. Bien sûr la vérité a un objet, ce qui est dit se rapporte à ce qui est, mais ne se confond pas avec ce qui est, la réalité. Nous pouvons dénombrer les caractéristiques logiques de la vérité :
* LA NÉCESSITÉ : Nous n'avons pas de pouvoir sur la vérité ; elle s'impose à nous ; nous ne pouvons pas la changer ; la vérité nous ne pouvons que la reconnaître ou tricher. On ne décide pas de la vérité d'un théorème ou de la réalité d'un fait.
* L'UNICITÉ : L'expression « à chacun sa vérité » revendiquée par le relativisme est vide de sens. « Chacun son opinion », oui ; « chacun sa croyance », oui, mais de deux croyances ou de deux opinions contradictoires, si l'une est vraie l'autre est nécessairement fausse. en vertu du principe de contradiction qui veut qu'une chose ne puisse être elle-même et son contraire en même temps et sous le même rapport.
* L'UNIVERSALITÉ : Si la vérité est unique et s'impose à tous les esprits, elle est universelle. Il n'y a pas de vérité propre à un individu ou à un groupe, à une culture. Si un individu, un groupe, une culture découvrent une vérité, celle-ci est nécessairement vraie pour tous. Il faut donc s'interdire l'usage de formule telles que « vrai pour x » au sens de « x croit que » car le mot de vérité perd alors son sens.
* L'ACCORD DES ESPRITS : Ce n'est pas parce qu'une croyance est universellement partagée qu'elle est vraie, mais, si elle est vraie, alors elle doit devenir universellement partagée. La vérité ne se décide pas aux voix, lle suppose un acte personnel d'assentiment. Mais si un énoncé est vrai, il doit logiquement trouver l'assentiment universel.
Problématique fondamentale : Qu'est-ce que la vérité ? Ce singulier pose problème ; s'il semble évident, de prime abord, qu'il existe des vérités (il est vrai que ceci est un cours, que 2 et 2 égalent 4, que nous réfléchissons sur la notion de vérité, etc.), on saisit mal toutefois ce que peut signifier la vérité. N'y aurait-il pas des vérités si bien que le concept de vérité au singulier serait une simple façon de parler, une appellation commode, mais en un sens illusoire, car sans réalité autre que linguistique ? Mais inversement, quel sens y aurait-il alors à distinguer propositions vraies et propositions fausses s'il est impossible de les référer à une vérité unifiant et fondant ces appellations ? Toute vérité est-elle relative ? (Si oui, alors il n'y aurait pas une vérité, mais des vérités ou pas de vérité du tout)
Nous sommes donc ici confrontés à un problème: pour reconnaître ce qui est vrai, il faut déjà posséder une définition vraie de la vérité, savoir ce qu'elle est. Et pour pouvoir dire qu'une définition de la vérité est vraie, il faut bien que nous sachions déjà ce qu'est la vérité. D'où l'urgence de trouver un critère du vrai qui permette de le reconnaître infailliblement.
C'est donc bien la recherche de la vérité qui pose problème. Peut-on connaître la vérité – et si oui comment – ou n'est-elle qu'un leurre, une fiction ?
I / EN QUEL SENS PARLONS-NOUS DE VÉRITÉ ?
A) QU'EST-CE QUE DIRE VRAI ?
La vérité désigne le plus souvent la conformité des paroles dites ou des récits entendusavec ce que nous savons ou croyons savoir. « La première signification de vrai et de fauxsemble avoir tiré son origine des récits ; et on a dit vrai un récit quand le fait était réellement arrivé ; faux quand le fait raconté n'était arrivé nulle part. Plus tard les philosophesont employé ce mot pour désigner l'accord ou le non-accord d'une idée avec son objetainsi, on appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-mêmefausse celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité », remarque SpinozaOn dit « c'est vrai », « c'est faux » à propos de paroles, de récits. Et l'obligation de dire la vérité est ce qui rend possible les rapports de confiance entre les hommes.
Une parole ne se contente pas d'être un constat véridique de ce qui est. Il peut aussis'agir d'une promesse qui engage pour l'avenir. La vérité d'une parole est alors une exigence éthique : elle s'oppose au mensonge. C'est dans un sens dérivé qu'on peut qualifierde « vraies » des idées, et il ne convient que par métaphore de parler de vérité à proposdes choses : ainsi, « nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or présenté racontait quelque chose sur lui-même », poursuit Spinoza.
La vérité d'une idée signifie sa conformité avec la réalité. Mais qu'entend-on par réalité ?
B) VÉRITÉ ET RÉALITÉ
Dire qu'une chose est vraie signifie souvent qu'elle a eu lieu, que c'est un fait avéré,Mais doit-on concevoir la réalité seulement comme ce qui relève de l'expérience sensible?La définition de la vérité dépend de la conception qu'on se fait de la réalité. Platon considère que la réalité est le propre des Idées que seul l'esprit peut atteindre, et refused'accorder de la réalité aux choses sensibles, changeantes et temporelles. La vraie réalité étant alors immuable, éternelle, nécessaire.
On peut distinguer deux types de vérité : les vérités de raison qui renvoient aux idées,objets de la pensée; les vérités de fait qui peuvent faire l'objet d'une expérience sensible.Le soleil se lève tous les matins : c'est une réalité que l'on constate avant de pouvoir l'expliquer par la raison. Le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deuxautres côtés : voilà une vérité que la raison doit démontrer.
La vérité des faits et des idées se distingue encore de la vérité « sensible au cœur »(Pascal) dévoilée par Dieu au croyant. Tout ce qui est vrai est-il rationnel ?
C) RÉVÉLATION ET RAISON
L'opposition de la vérité révélée et de la vérité rationnelle est représentée dans deuxfresques peintes par Raphaël au Vatican. D'un côté, la vérité révélée
...