La Science A-t-elle Le Monopole De La vérité
Recherche de Documents : La Science A-t-elle Le Monopole De La vérité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hono95 • 7 Avril 2013 • 1 521 Mots (7 Pages) • 19 035 Vues
LA SCIENCE A-T-ELLE LE MONOPOLE DE LA VÉRITÉ ?
Nous avons spontanément tendance à penser que les sciences sont la source unique d’accès à des connaissances vraies de manière assurée. Bien sûr, il existe bien, au sein de chaque science particulière (science de la nature ou science humaine) des questions auxquelles des réponses sont données, mais sont-elles fiable : Y a t-il réellement de la vie sur Mars ? Quelle est l’origine de l’univers ? Comment la vie est-t-elle apparue sur Terre ? Ces questions sont toujours en débat au sein de la communauté scientifique. Néanmoins, l’opinion commune pensent que le progrès scientifique permettra d’y répondre tôt ou tard, de sorte qu’un jour, toutes ses questions pourront recevoir une réponse scientifique.
Cependant, la science peut-elle prétendre à une vérité indubitable ? La science propose une pensée rationnelle de la réalité tout en en dégageant les lois, c’est le rationalisme. Mais la pensée rationnelle n’est pas le privilège des scientifiques, bien au contraire : les philosophes et les artistes conceptuels le font, c’est donc qu’il n’y a pas de monopole de l’usage de la raison, c’est-à-dire, que personne n’a « l’exclusivité » de la vérité.
De plus, n’existe-t-il pas des questions qui échappent par nature au pouvoir d’investigation scientifique ? Certaines questions ne se posent-elles pas à nous dont les réponses ne sauraient relever du régime de la preuve ou de la démonstration ? Les questions métaphysiques, concernant l’existence de Dieu ou l’immortalité de l’âme sont-elles justifiables des mêmes modes de connaissance que la Nature ou le comportement social humain ? Nous nous demanderons donc si la science a le monopole de la vérité ou s’il existe d’autres moyens d’accéder à la vérité.
Pour cela nous nous interrogerons d’abord sur l’idéal classique d’une science universelle, puis nous analyserons les limites de cet idéal qui fait de la science le modèle de toute connaissance vraie, afin, dans un dernier temps, de nous interroger sur les manières non scientifiques mais légitimes de répondre à certaines questions métaphysiques ou existentielles.
1- Les sciences sont-elles l’unique mode de réponse aux questions que l’Homme se pose ?
a - Partons de l’idée commune selon laquelle la pensée scientifique est le seul moyen d’atteindre la vérité. Bien sûr, il est toujours possible de donner une réponse à toute question. Mais encore faut-il que cette réponse soit correcte, valide, vraie, c’est-à-dire acceptable pour tous les esprits qui l’examinent, et non pas une simple opinion. Qu’est-ce donc, que répondre à une question de manière scientifique ? Il s’agit d’utiliser des méthodes « sûres d’accès à une vérité » que sont la démonstration et la preuve expérimentale. Moyennant l’utilisation de ces méthodes, la vérité d’une connaissance est garantie, établie, la réponse obtenue serait de l’ordre de la certitude selon les rationalistes.
La démonstration est un processus de l’esprit rationnel qui permet de s’assurer de la vérité d’une idée par la liaison déductive établie avec d’autres idées mieux connues. Aristote la définit ainsi : « un discours dans lequel certaines choses étant posées, quelque chose d’autre s’en suit nécessairement. » (Analytiques I). Une vérité démontrée est nécessaire car déduite logiquement d’autres vérités qui la fondent. Le syllogisme est la forme canonique de la démonstration étudiée par Aristote. La science où les démonstrations sont les plus parfaites sont les sciences formelles, logique et mathématiques.
c - La puissance de conviction de la démonstration a conduit les penseurs modernes à vouloir l’ériger en modèle de toute science. Ainsi, on la retrouve au niveau des sciences expérimentales. En effet, les sciences de la nature tentent de déduire la connaissance de certains événements à partir de lois de la nature qu’elles ont établies grâce à l’expérimentation inductive. Mais les penseurs modernes ont également tenu pour possible de répondre de manière scientifique aux questions métaphysiques, d’ordinaire réservées à la méditation philosophique et à la religion, concernant des objets inaccessibles à l’expérience sensible (Dieu, l’âme, la liberté). L’idéal d’une métaphysique scientifique se retrouve ainsi chez Descartes par exemple, dans l’usage qu’il fait de la preuve ontologique de l’existence de Dieu. Preuve, a priori, qui ne met pas en jeu une expérience de la divinité et qui s’appuie uniquement
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