Dissertation philosophique : S’il est vrai que dire la vérité sans conditions répond à un impératif catégorique, ne serait-il pas plutôt raisonnable de mentir parfois ?
Dissertation : Dissertation philosophique : S’il est vrai que dire la vérité sans conditions répond à un impératif catégorique, ne serait-il pas plutôt raisonnable de mentir parfois ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Stitchi • 30 Mars 2020 • Dissertation • 1 328 Mots (6 Pages) • 952 Vues
Le mensonge est bien souvent considéré comme la faute morale par excellence, notamment par la Religion qui expulse le mensonge. Un passage de la Bible mentionne les 10 commandements, dont l’un précise “ Tu ne mentiras point.” . Ce commandement met en avant l’impératif moral de toujours dire la vérité et de mépriser le mensonge. Cet impératif catégorique indique que la vérité est considérée telle une vertue, contrairement au mensonge caractérisable de vice condamnable. C’est pour cette raison qu’il faut toujours dire la vérité. Cependant cette préférence absolue de la vérité au dépend du mensonge demeure problématique. En effet, l’idéal moral de dire la vérité est durement remis en cause dans les faits par la tendance au mensonge. Mais pourquoi faudrait-il toujours dire la vérité ? Ne dit-on pas, au contraire, que « toute vérité n’est pas bonne à dire » ? La préférence absolue de la vérité au détriment du mensonge pourrait être déraisonnable au regard des conséquences qui en découlent. Ainsi, s’il est vrai que dire la vérité sans conditions répond à un impératif catégorique, ne serait-il pas plutôt raisonnable de mentir parfois ?
En première analyse, c’est un impératif catégorique qui commande sans conditions, de dire la vérité. Pour bien comprendre cela, il est nécessaire de connaître la signification de dire la vérité. Dire c’est énoncer ou exprimer quelque chose à quelqu’un. Ce verbe a donc pour visée la communication entre plusieurs personnes. Autrement dit, il inclut une relation dont le but est de transmettre par la parole diverses informations. Celles-ci peuvent être représentées sous la forme de conviction, c’est-à-dire évoquer ce dont on est convaincu de la validité morale. Elle peut aussi avoir un caractère scientifique puisqu’elle désigne un fait réel. Dans les deux cas, il est question de la vérité, sous-entendue la qualité de ce qui exprime pleinement la réalité de quelque chose. On parle en l’occurrence de vérité matérielle, qui signifie la cohérence entre un discours et ce qu’il énonce. Ainsi, dire la vérité, c’est énoncer les faits et les décrire tels qu’ils sont, tout en excluant la déformation des propos; c’est-à-dire, éviter toute forme de paroles mensongères. Dans ce cas, l’énonciateur fait part de sincérité, d’honnêteté lors de la communication. Il met alors autrui en confiance. La vérité est alors une attitude moralement idéale et est considérée telle une vertue. D’où l’exigence morale de dire la vérité. Mais que signifie cette exigence ? Étant un impératif catégorique, l’exigence morale s’applique sans conditions. Le nom impératif désigne quelque chose d’obligatoire. Autrement dit, il est impossible de contester cette exigence. De plus, l’adjectif catégorique insiste sur la notion d’absolu, de quelque chose d’incontestable. En d’autres termes, l’impératif catégorique de dire la vérité commande de ne mentir sous aucun prétexte peu importe les circonstances. Étant une valeur absolue, la vérité doit donc être dite en toutes situations et en tous lieux. Elle n’est donc pas hypothétique et ne laisse aucune conditions qui ouvriraient la possibilité de détourner la vérité.
Cependant, nous sommes ici dans le domaine moral qui fait appel à la conscience de
l’individu, c’est-à-dire à l’autonomie même de sa volonté. Cette dernière représente le fondement de la loi morale puisqu’elle suppose un sujet libre. Or un sujet libre est doté du libre arbitre, ce qui lui laisse le choix de ses actions. Si bien qu’il peut parfois préférer le vice à la vertue. Cependant, la norme sociale rend la vertue favorable à la difformité de la vérité. Cela explique pourquoi le fait de dire la vérité se manifeste comme une attitude valorisante et est érigée en une prescription morale. De ce fait, dire la vérité devient un devoir qui maintient la vertu. Malgré le fondement de la notion de vérité, cette exigence peut poser problème dans la relation avec autrui. C’est ce problème que la formule “ doit-on ” met en avant. En effet, cette expression mentionne le verbe “ devoir ” qui est un synonyme “ d’obligation”. Or par opposition à la nécessité qui contraint,
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