Contexte d'émergence de la philosophie

(1) Le début de la philosophie s’est caractérise par le passage d’une société hétéronome vers une société autonome. Lorsque la société était hétéronome, l'homme ne vivait pas sous ses propres lois, mais bien sous celles qu'il se faisait dicter, principalement par la religion. Celles-ci ne pouvaient être remises en question. Avec la venue de la philosophie, les hommes ont été capables de développer leur raison, augmentant leur l’autonomie. Ainsi, ils ont développé une capacité de réflexion qui leur a servi à analyser le monde dans lequel ils vivaient de façon rationnelle.

Avant la venue de la philosophie, selon les croyances de l’époque, les Dieux, qui avaient une apparence humaine, avaient un impact direct sur la nature et donnaient un sens à la vie. L’émergence de la philosophie entraîna une perte de l’influence divine. Les Dieux n’étaient plus sur la terre, mais dans l’au-delà. Le monde perdit progressivement le caractère magique qu’il avait et se désenchanta.

Ainsi, le détachement de Dieu et l'utilisation croissante de la raison, entraîna l’apparition de la pensée critique. On cherchait à expliquer le monde à l’aide d’un discours cohérent. Par la recherche de faits et la discussion entre les individus, on construisit des réponses à des questions qui étaient jugées « bonnes ».  Celles-ci étaient justifiables et permettaient de répondre à toutes sortes de problématiques de façon raisonnée.

Au même moment, l'écriture se propagea. Ce moyen de communication donna accès à une documentation croissante qui fut soumise à la critique et à l'argumentation, assurant ainsi leur légitimité. Ces écrits servirent d’outils pour les Présocratiques. Suivirent alors les enseignements de Platon qui prônaient la logique factuelle et les faits basés sur la science et l'enseignement. Il expliquait que, pour porter enquête, le dialogue était nécessaire, puisqu’il permet d'entendre plusieurs opinions et ainsi en retirer le factuel. On découvre alors le pouvoir de la pensée.

Parallèlement, la politique passa à des régimes davantage démocratiques et inclusifs. Tous avaient un mot à dire. Les individus devinrent responsables de leur sort; ils devaient s’impliquer politiquement. On cherchait à fixer des lois et normes qui s'appliqueraient à tous pour obtenir une société égalitaire.

Ensuite, on a déduit que la philosophie était un outil essentiel à une saine démocratie favorisant le bon jugement. Comment évaluer les affirmations des différents politiciens? Comment réfléchir sur ce qui fait du sens, qui est factuel? Les enseignements de Platon étaient essentiels.

Pour conclure, en se détachant du discours religieux, les hommes se sont frayé un chemin vers la voix de la raison. Ils ont développé une multitude de façons de différencier un discours factuel d’un autre (comme le religieux ou le mythique). Simultanément, la démocratie émergea, faisant bon usage de la philosophie pour éduquer ses citoyens. Le discours raisonné permit aux hommes de bien évaluer leurs options politiques et de prendre des décisions sensées. Ceci témoigne de l’interdépendance de la démocratie et de la philosophie, puisque cette dernière forme les futurs citoyens.

(2) Depuis toujours, l’Homme se pose des questions sur le monde qui l’entoure, cherche à expliquer des choses comme les phénomènes naturels, l’origine de l’univers (cosmos) et sa place au sein de l’univers. Ainsi naquit le mythe. Ce modèle de pensée a permis d’effacer la peur du mystère/de l’inconnu en plus d’être précurseur à la science, puisque le mythe est le premier essai de l’Homme à expliquer le monde qui l’entoure.

Par ailleurs, le logos se base sur une logique. C’est un modèle de pensée qui apparut après le mythe. Le discours issu du logos était davantage raisonné, car il était basé sur des observations et une recherche qui laissaient place à une conclusion. Cette conclusion pouvait ne pas être véridique, malgré sa logique manifeste.

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