Un Monde En Proie à L'injustice
Dissertations Gratuits : Un Monde En Proie à L'injustice. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hadiayoub • 4 Juin 2012 • 386 Mots (2 Pages) • 1 705 Vues
« Justice contre l’injustice » (Ch) ; « s’il n’y avait pas d’injustice, on ignorerait jusqu’au nom de la justice » (Héraclite). En effet, l’injustice, 1ère, prend la forme immédiate du sentiment. Elle relève d’un rapport intuitif à l’imperfection du monde qui nous entoure. Nous n’avons alors pas nécessairement besoin de posséder une définition claire de la justice pour constater son absence. Si la pensée s’échine depuis des millénaires à définir le juste, tout homme perçoit immédiatement l’absence de ce qu’il estime lui être dû : « pourquoi me tuez-vous », s’interroge, incrédule, la victime pascalienne d’un ordre non conforme à la loi naturelle inscrite dans l’un des dix commandements (« tu ne tueras point), tandis que l’inculture scolaire des Okies n’obère pas leur lucidité sur l’absence totale de justice dans le sort qui leur est réservé. La justice se donne d’abord dans le sentiment de son absence : « j’errais et je vis toutes les injustices commises sous le soleil et je vis les larmes des victimes de l’injustice et ils sont venus sans consolation, et du côté de l’injustice il y avait la force, et ils sont sans consolation. Alors je louais les morts qui étaient déjà morts, + que les vivants qui étaient encore en vie ; et + heureux que les deux autres celui qui n’a pas encore été, et qui n’a pas vu l’iniquité qui se commet sous le soleil » (Ecclésiaste, IV, 1-3). L’évidence de la justice apparaît donc le + souvent sous sa forme négative : ce qui est ne devrait pas être, si bien que l’injustice apparaît comme la forme la + moderne et la + douloureuse du mal, « inadéquation entre l’être et le devoir-être » selon Hegel (Encyclopédie). L’injustice, criante, fait scandale, est scandale, pierre d’achoppement qui se dresse sur le chemin sans qu’il soit possible d’en contester la réalité. Car l’injustice fait partie de la condition humaine, qu’on voie dans le mal dont souffrent les hommes le sceau d’un destin inscrit sous le signe de la fatalité, de la malédiction ou du châtiment divins, qu’on impute à la violence de la nature, voire à la vie elle-même et par essence l’origine d’une destruction par-delà le juste et l’injuste, ou qu’on voie dans la nature même de l’homme la racine de l’injustice sociale et politique.
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