Terminale STMG
Documents Gratuits : Terminale STMG. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CocaZeero • 19 Décembre 2013 • 2 874 Mots (12 Pages) • 2 902 Vues
Explication du texte de Malebranche(a)
« Je vois, par exemple, que deux fois deux font quatre, et qu’il faut préférer son ami à son chien, et je suis persuadé qu’il n’y a
point d’homme au monde qui ne le puisse voir aussi bien que moi. Or, je ne vois point ces vérités dans l’esprit des autres,
comme les autres ne les voient point dans le mien. Il est donc nécessaire qu’il y ait une raison universelle qui m’éclaire sur tout
ce qu’il y a d’intelligence. Car si la raison que je consulte n’était pas la même qui répond aux Chinois, il est évident que je ne
saurais être aussi assuré que je le suis, que les Chinois voient les mêmes vérités que je vois. Ainsi la raison que nous
consultons quand nous rentrons en nous-même, est une raison universelle. Je dis quand nous rentrons en nous-même, car je
ne parle pas ici de la raison que suit un homme passionné. Lorsqu’un homme préfère la vie de son cheval à celle de son
cocher, il a ses raisons, mais ce sont des raisons particulières dont tout homme raisonnable a horreur. Ce sont des raisons qui
dans le fond ne sont pas raisonnables, parce qu’elles ne sont pas conformes à la souveraine raison, ou à la raison universelle
que tous les hommes consultent. »
Malebranche
De la recherche de la vérité, 10e éclaircissement
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre
rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son
ensemble.
Questions :
Dégagez l’idée principale du texte.
Quelles sont les différentes étapes de son argumentation ?
Les affirmations « deux fois deux font quatre » et « il faut préférer son ami à son chien » sont-elles des vérités du même
domaine et de même nature ?
- Que faut-il en conclure, d’après Malebranche, sur la nature de la raison ? (Comparez notamment le sens du mot « raison »
dans les deux expressions « la raison que nous consultons » et « il a ses raisons ».)
Peut-on admettre qu’il existe une raison universelle, c’est-à-dire valant en tout lieu et dans tous les domaines ?
(a) Les titres et les numéros des parties entre crochets ne sont indiqués que pour faciliter la lecture du corrigé ; une explication de
texte, à l’épreuve écrite de philosophie du baccalauréat, ne doit pas en comporter.
Cned – 7PH50CTPA0512 2/4
Dégagez l'idée principale du texte. Quelles sont les différentes étapes de son argumentation ?
L’idée principale du texte peut s’énoncer ainsi : dans ce texte, l'auteur expose l'idée qu'une raison universelle, en éclairant
l’esprit de chaque homme, lui enseigne ce qu'il faut penser et ce qu'il doit faire. C’est ce qui explique l'accord de tous les
hommes sur les vérités qu'ils reconnaissent et sur les règles morales qu'ils respectent, lorsqu’ils suivent cette raison.
Dans la première partie du texte, il expose sa démonstration :
Il propose d’abord l'exemple de deux affirmations évidentes pour tous et que chacun sait aussi certaines pour lui que pour tous
les autres hommes.
Cependant (2e phrase) ce n'est pas en consultant l'esprit des autres que chacun a ces certitudes.
C'est donc (3e phrase) qu'une même raison universelle éclaire tous les esprits. (« tout ce qu'il y a d'intelligence »)
Pour renforcer son argumentation, il examine ensuite (4e phrase) l'hypothèse inverse et montre que sa conséquence est
inacceptable.
Il conclut la première partie (« Ainsi... » 5e phrase) en affirmant que lorsque l'homme use de sa raison, en rentrant en soi-même,
il consulte une raison universelle.
Dans la seconde partie, (« Je dis… ») il précise ce qu’implique ce retour en soi-même que l’homme doit effectuer pour consulter
la raison.
Les affirmations « deux fois deux font quatre » et « il faut préférer son ami à son chien » sont-elles des
vérités de même nature et du même domaine ?
La première affirmation expose une vérité mathématique et vaut ici comme exemple des vérités appartenant au domaine de la
connaissance, du savoir, vérités que l'homme doit reconnaître s'il veut penser rationnellement.
La seconde est un exemple de vérité pratique relevant du domaine de l'action et de la morale. C'est une maxime, un précepte
renvoyant au domaine des valeurs morales sur lesquelles chacun doit régler sa conduite, s'il veut agir raisonnablement.
Malgré leurs différences, ce sont deux vérités rationnelles et c’est de façon semblable que ces affirmations s’imposent comme
évidences incontestables à l’esprit qui, de plus, a la certitude immédiate qu’elles sont communes à tous les hommes. L’esprit
reconnaît ainsi l’objectivité de ces idées en étant certain d’avoir raison.
– Que faut-il en penser sur la nature de la raison selon Malebranche ? (Comparez notamment le sens du
mot « raison
...