Reste-t-il Des Sauvages ?
Dissertations Gratuits : Reste-t-il Des Sauvages ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Octobre 2014 • 1 124 Mots (5 Pages) • 934 Vues
Reste-t-il des sauvages ?
Introduction : Se demander s’il reste des sauvages encore aujourd’hui suppose évidemment qu’il y en a eu dans le passé. Le problème consiste par conséquent à se demander pour quelles raisons ils auraient disparu s’il n’y en a plus ou pourquoi auraient-ils perduré dans un monde moderne largement technologique. Il y a donc trois hypothèses possibles : soit les sauvages existent encore parce qu’ils n’ont pas connu la modernité scientifique, soit ils existent encore parce qu’ils l’ont refusée, soit ils n’existent plus parce qu’ils sont devenus modernes et ont abandonné leur mode de vie ancestral. Mais avant de répondre à la question, il nous faut évidemment disposer d’une définition claire de ce qu’est un sauvage, tel sera notre point de départ obligé.
Développement : Un animal sauvage se distingue d’un animal domestique par le fait que l’un, le sauvage, vit dans la nature et l’autre, le domestique, vit au contact de l’homme. On en déduirait facilement que le sauvage est l’homme qui vit dans la nature alors que l’homme civilisé est celui qui vit dans la culture. L’image la plus adéquate serait alors le bon sauvage de Rousseau. Sauf qu’à bien regarder les choses, on s’aperçoit que l’homme n’a jamais vécu dans la nature brute. Depuis l’apparition du genre « homo », aucun hominidé n’a vécu « nu dans la nature ». L’homme de Neandertal, et à plus forte raison Cro-Magnon, c’est-à-dire nous, possédaient une langue, une hiérarchie sociale, des techniques de chasse et de survie, des mœurs et probablement une spiritualité et/ou une vision du monde. Une culture, donc ! Archaïque, certes, mais une culture, indéniablement. Et par conséquent, si le sauvage se définit comme celui qui vit dans la nature, la réponse est claire, il n’y a plus de sauvages parce qu’il n’y en a jamais eu !
Les sauvages seraient-ils alors ceux qui vivent encore très proches de la nature, comme les cultures traditionnelles, par exemple. Est-on en droit d’appeler sauvages les pygmées, les aborigènes, les amérindiens ? Là aussi, à regarder de plus près, on constaterait que tous ces êtres humains parlent, ont des principes moraux, vivent dans des constructions spécifiques, disposent d’une médecine…c’est-à-dire qu’ils sont tous devenus humains par cette culture, ce qui n’aurait pas été possible sans cela. On sait que les enfants sauvages, retrouvés dans l’Aveyron, le fameux Victor et son frère, n’ont jamais pu être humanisés. N’ayant pas vécu dans une culture, il fut trop tard, lorsqu’on les découvrit, pour leur inculquer une humanité véritable. Rien à voir avec les cultures traditionnelles. Vivre au contact de la nature n’est pas vivre dans la nature. Tous les peuples qui composent ce que l’on appelle des cultures traditionnelles appartiennent à une culture maternelle qui a fait d’eux des humains véritables, capables de penser, de parler et d’agir selon des valeurs. En ce sens, puisque toutes les cultures arrivent à humaniser leurs membres, on est en droit de dire que toutes les cultures se valent. Il n’y a donc pas de sauvages de ce côté-là non plus.
Il est donc clair que l’appellation « sauvage » est plus une dénomination dégradante qu’une réalité effective. L’occident colonisateur et dispensateur de la technologie mondiale a passé son temps à traiter de sauvages les peuples qu’il a visités. On considère comme des sauvages ceux qui n’ont pas notre niveau de vie, notre avancée technologique, bref, c’est de la différence entre deux cultures
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