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Raison Et réel

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Par   •  7 Avril 2014  •  576 Mots (3 Pages)  •  640 Vues

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Est-il possible d’envisager une connaissance de soi-même par soi-même (ce que l’on peut

appeler « introspection ») ?

Sans doute, est-il possible d’envisager une connaissance de soi-même par soi-même (ce qu’on peut appeler « introspection »),

dans une certaine mesure ; mais elle est très problématique, reconnaît-on d’habitude, de nos jours, en psychologie, précisément

parce qu’il est très difficile de prendre une attitude de distance par rapport à soi-même et de séparer, en soi-même, la part qui

observe et la part qui est observée, ce qui est sujet et ce qui devrait être objet. Cela reviendrait à pouvoir se traiter soi-même

comme un autre, comme un objet extérieur à soi-même. C’est très difficile précisément sans l’aide d’un autre (le psychologue,

par exemple). La sagesse la plus partagée considère qu’on ne peut guère tenir pour fiables et objectives les observations que

l’on fait directement sur soi-même (où il est difficile, au moins de distinguer entre ce que l’on est, ce que l’on pense être, ce que

l’on voudrait être). On ne peut donc guère avoir une connaissance objective de soi, de son esprit et de ses opérations (comme,

apercevoir, penser, douter, croire, raisonner, connaître, vouloir, etc.), par l’expérience intérieure qu’on en a (contrairement à ce que

peut espérer en produire la psychologie moderne qui cherche à les étudier en les objectivant, comme font les sciences expérimentales

en général) ; mais si l’on peut douter que ces opérations soient effectuées par nous véritablement de la manière dont nous

en avons conscience, nous ne pouvons douter du fait que nous les effectuons, car ces opérations, qui sont les diverses formes

de la pensée, impliquent qu’on en ait conscience : quand on pense que l’on pense, on pense nécessairement (même si cela ne se

fait pas en nous comme nous le croyons). Locke appelle « réflexion » cette conscience des opérations de l’esprit par lui-même,

et il dit que cela constitue une expérience aussi distincte que l’expérience des objets extérieurs par nos sens externes. C’est la

raison pour laquelle on peut considérer cette réflexion comme un « sens interne » et considérer que c’est cette réflexion qui nous

fournit les seules connaissances qui ne viendraient pas des sens. Mais on voit ici que, lorsque l’empiriste reconnaît qu’il y a des

connaissances qui ne viennent pas des sens, cela ne veut cependant pas dire que toutes ne viennent pas de l’expérience, ni d’une

expérience des sens (moyen de réception passif de l’existence d’un objet) mais qu’il reconnaît que l’expérience où l’objet perçu

(la

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