Pouvons-nous expliquer l'esprit

Disserter sur l’esprit conduit à réfléchir sur la nature de ce dernier. L’esprit est une substance insaisissable et abstraite qui est le siège de toute activité pensante, il réside dans la faculté de penser, de raisonner et de s’interroger en vue de distinguer le vrai du faux. Cependant aborder le concept de l’esprit ne peut se faire sans poser la matière, soit pour l’exclure ou pour l’intégrer. Il s’agit grâce à la relation matière-esprit d’établir quelles sont les lois de causalités qui déterminentl’esprit. Se pourrait-il que l’esprit ne se résolve uniquement par des lois et des principes de la physique ? Ou au contraire qu’il ne puisse être relié à toute forme de matérialité et ainsi être une forme indépendante ?

En chaque d’être humain est présent l’esprit, c’est lui qui caractérise l’activité pensante de l’homme. Cependant tout Homme est constitué de chair, c’est-à-dire de matière divisible en molécules, elles-mêmes divisée en atomes. Il en résulterait que les lois et les principes permettant la cohésion du corps soit réductibles à de simples lois et principes physiques ; c’est le matérialisme. Dans de telles conditions il est crucial de se demander si l’esprit lui-même peut être appréhendé sous la forme de matière. Les explications matérialistes de l’esprit peuvent être divisées en deux approches générales. Tout d’abord, l’Homme est une machine biologique, un être fait de chair, d’os et de sang. Ainsi, l’Homme à l’instar des animaux est soumis à des processus chimiques et ne fait que répondre à des stimuli. L’esprit serait alors partie intégrante de l’homme ce qui expliquerait que les sens perçut puissent provoquer une idée comme les odeurs qui « remettent à l’esprit » par association, l’apparence visuelle à une chose. Il est apparu que les comportements et les pensées mentales pouvaient être modeléspar un environnement physique tel qu’un arrangement complexes de stimuli, c’est ce qu’a démontré Skinner avec l’expérience des rats soumis à des décharges électriques. Le cerveau apparait alors comme le siège de l’activité pensante, ainsi Holbach a affirmé « le cerveau est le centre commun où viennent aboutir et se confondre tous les nerfs […] c’est à l’aide de cet organe que se font toutes les opérations que l’on attribue à l’âme ; […] il agit sur lui-même et devient capable de produire une grande variété de mouvement, que l’on a désigné comme faculté mentales »qui s’explique d’après Changeux par le fonctionnement de ses organisations neuronales. Par ailleurs la connaissance plus fine de la structure du cerveau a permis de repenser le fonctionnement de l’esprit sous une forme architecturale où chaque partie de la pensée se localiserait dans une partie (une « pièce ») du cerveau. Toutefois, l’esprit humain peut aussi être assimilé à un automate logique dont le fonctionnement obéi à des règles strictes. L’esprit humain est alors comparé à des réseaux, connections, programmes comme le sont composés les ordinateurs. Cette hypothèse cognitiviste supprime alors l’idée de conscience et l’assimilerai à un état physique au même titre que les sentiments… On peut voir que cette approche a été employée dans le film 2001 l’Odyssée de l’espace dans lequel un ordinateur nommé Al a la faculté de penser, de voir et surtout d’éprouver des sentiments comme la peur et la colère et manifester des comportements. Bien que ce ne soit qu’un film de science-fiction, la dissection programme après programme d’Al a montré de le lieu de son esprit n’est pas localisable car il ne disparait qu’après le dernier programme enlevé. Considérer l’esprit humain à de simples phénomènes biologiques et physiques réduirait la pensée à des mécanismes logiques et traductibles. Or l’esprit peut prendre diverses formes comme l’intuition, une idée, une sensation. Par ailleurs même si les actions de l’esprit peuvent être explicables par la physique, la biologie, il n’en reste pas moins que la localité de celui-ci dans toute région du corps reste inconnu. L’esprit ne peut donc pas être expliquéuniquement par l’observation de phénomènesmatériels car la pensée à partir d’une observation est un événement de l’ordre du sens et non pas d’une explication mécanique. Nous nous déterminons donc en fonction de ce qui a du sens pour nous et non pas en fonction des effets mécaniques d’une perception.

D’un point de vue cartésien, l’esprit n’a pas d’étendue dans l’espace et n’obéit pas aux lois de la physique, alors, si l’esprit ne peut être uniquement assimilé directement à la matière il convient alors de déterminer si au contraire si l’esprit est indépendant à toute forme de matérialité. En premier lieu, d’un point de vue matérialiste, si l’esprit était matière, il serait composé d’éléments appartenant à cette matière. C’est de cette idée que part St Augustin dans La genèse au sens littéral pour démontrer que l’esprit, incorporel, ne peut naître de la matière car il ne s’assimile en rien aux éléments de celle-ci. Par ailleurs, l’étymologie en latin de l’esprit signifie quelque chose qui ne peut être saisissable. Celui-ci se présente sous différentes formes notamment la pensée, la morale, la religion ou la liberté. Or, ces concepts ne peuvent

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