Pourquoi l'Etat est-il nécessaire, voire indispensable, dans une société ?
Dissertation : Pourquoi l'Etat est-il nécessaire, voire indispensable, dans une société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vachize39 • 5 Janvier 2013 • Dissertation • 1 642 Mots (7 Pages) • 2 462 Vues
L’Etat, en tant que personne morale, est le cadre institutionnel à l’intérieur duquel s’exerce le pouvoir politique dans les sociétés complexes d’aujourd’hui. Normalement, l’Etat ne se confond pas avec le gouvernement, c’est-à-dire qu’il dépasse, en théorie, les volontés individuelles de ceux qui gouvernent. Cependant il faut admettre que l’Etat ne peut être complètement indépendant des relations de puissance et de domination à l’intérieur d’une société. Le paradoxe rencontré dans un tel constat invite à se demander si l’Etat n’est, dans une société, qu’un instrument au service de la domination des puissants ou bien s’il peut également exercer d’autres fonctions. Le problème philosophique soulevé ici est celui de déterminer quelles sont les fins pour lesquelles les hommes créent des états : l’Etat n’est-il qu’un masque pour légitimer la domination d’une seule classe sociale ou bien permet-il réellement d’assurer l’intérêt général ? L’enjeu et l’intérêt est donc de mieux cerner le rôle de l’Etat. Pour conduire notre réflexion, nous examinerons successivement les points suivants : pourquoi peut-on dire que l’Etat est au service de la classe dominante ? Cependant, en quoi reste-t-il le corps politique qui harmonise les intérêts particuliers divergents ? Enfin, pourquoi l’Etat est-il nécessaire voire indispensable dans une société ?
Dans son livre L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat Engels développe l’hypothèse que l’Etat est en réalité l’instrument de la classe dominante pour écraser la classe des dominés. En effet, cet auteur s’oppose au fait que l’Etat serait un pouvoir défini de l’extérieur. Le rôle de celui-ci est alors d’opprimer la classe déjà opprimée afin d’endormir le peuple et d’éviter les révolutions. Par exemple, dans l’Antiquité l’Etat était au service des propriétaires d’esclaves, aux détriments de ceux-ci ; au Moyen-Age l’Etat féodal était au service de la noblesse au détriment des serfs ; de même qu’au XIXe siècle l’Etat au service du capitalisme est « l’instrument de l’exploitation du travail salarié par le capital ». Cette conception marxiste nous conduit donc à penser que l’Etat avantage bien une minorité puissante aux dépens de la majorité.
De son côté, Marx estime que l’Etat n’est qu’un masque pour tromper le peuple en prétendant être le garant de l’intérêt général. Ainsi l’Etat est devenu un Etat bourgeois au service des intérêts particuliers de la classe dominante, la bourgeoisie. Celui-ci est alors l’institution caractéristique du capitalisme : en effet, l’Etat moderne a des besoins d’argent de plus en plus importants. Or, c'est l'argent des capitalistes, des banquiers entrepreneurs et commerçants qui remplit en grande partie les caisses de l'État. Dès lors, dans la mesure où les capitalistes paient l'État, ils vont exiger que celui-ci se mette à leur totale dévotion. Pour cela, ils vont clairement le faire sentir et entendre par la nature même des lois qu'ils font voter et des institutions qu'ils font apparaître. Par conséquent, c’est une nouvelle fois la classe dominante qui a entre ses mains tous les pouvoirs : police, justice, armée…
Pour tous deux l’Etat est donc un instrument assurant politiquement la répression, l’oppression et la domination de la classe économiquement dominante. Ils ont d’ailleurs écrit ensemble Le Manifeste du Parti communiste en 1848 dans lequel ils posent les fondements de cette doctrine marxiste. La lutte des classes ne peut ainsi qu’entrainer des conflits de plus en plus importants qui aboutiront sur une révolution prolétarienne inévitable. Ainsi le capitalisme court à sa propre perte ce qui provoquera une dictature du prolétariat qui mènera ensuite au communisme, c'est-à-dire une société sans classes, sans propriété privée et sans Etat.
Le marxisme a donc été incapable de proposer une théorie de l’État satisfaisante parce qu’il affirme que tout État est un instrument de domination d’une classe sur une autre et qu’il n’est que cela. On peut, certes, constater sans difficulté que l’État sert le plus souvent la classe dominante mais les États ont aussi d’autres fonctions que d’assurer la défense des intérêts de cette minorité. Aucun État dit « démocratique » ne peut subsister durablement s’il ne peut se présenter au moins en partie comme le garant de l’intérêt général. L’école publique, la santé, la défense et l’ordre public, par exemple, sont des fonctions que tout État doit assurer. Ces fonctions sont évidemment utiles à la classe dominante, mais elles ne sont pas moins utiles aux classes dominées.
De plus l’apparition de l’Etat providence va bouleverser le principe de la démocratie antique, désormais c’est la puissance publique qui se charge du bien être privé de chacun. Non seulement il corrige les inégalités sociales dont sont victimes les plus pauvres ; il met à l’abri du besoin et du risque par différents filets de protection sociale mais il assure également plus de justice sociale. Cela vise donc à réduire la domination d’une unique classe plus puissante et à renforcer l’émancipation de la classe ouvrière. Cette logique repose donc une sur notion
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