Philosophie, le tyran
Dissertation : Philosophie, le tyran. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zoucamou • 10 Mai 2016 • Dissertation • 3 466 Mots (14 Pages) • 3 708 Vues
Le Tyran
On entend souvent dire que le pouvoir rend heureux. Avec la puissance arrive la possibilité de l’argent, la réussite, la gloire et donc un supposé bonheur. Il faudrait alors tout faire pour être au pouvoir et le rester. C’est ainsi que des hommes tyranniques, à la tête d’un état seraient heureux
Etymologie : du grec turannos, maître, dominateur.
Définition de tyran
Dans l'Antiquité grecque, le tyran désigne celui qui, après s'être emparé illégalement du pouvoir par la force, exerce son pouvoir de manière absolue, oppressive. Homme qui abuse de son autorité. Le tyran n’est pas nécessairement injuste ou cruel mais il est parvenu au pouvoir par usurpation et de ce fait il n’est pas agréé par les dieux.
De nos jours, le terme tyran a pris un sens péjoratif pour désigner un individu qui détient tout le pouvoir et l'exerce en faisant régner la terreur, de manière despotique, injuste, cruelle, sans respect des lois.
Platon présente le tyran comme un être démocratique, bigarré et qui ne sais plus hiérarchiser ses désirs. Le peuple prend l’habitude de mettre à sa tête « un homme dont il nourrit et accroit la puissance ». Cet homme fini par s’enivrer peu a peu de son pouvoir et se transforme en tyran.
Le tyran est satisfait lorsqu’il répond à ses désirs corporels et de puissance aux détriments de sa partie rationnelle. Il privilégie donc le désire de l'amour, l'argent, la boisson, en bref tous les plaisirs du corps. Et par dessus tout, il veut le pouvoir, la puissance qui seule peut lui permettre de satisfaire ses désirs, au détriment de la sagesse et du savoir, plaisirs exclusivement réservés à la raison.
Même si le statut de tyran est politiquement et moralement condamnable puisque par définition le tyran a pris le pouvoir par la force et l’exerce au mépris des lois et des hommes. Il a cependant l’avantage de s’offrir de par sa position bien des satisfactions. Décidant de l’ordre des choses dans sa tyrannie, il peut changer en partie le monde plutôt que de changer ses désirs au lieu de se résoudre à adapter ses désirs plutôt que l’ordre du monde et aux possibilités qui lui sont offertes. La fin obtenue par le tyran est ce à quoi nous semblons tous aspirer, même si les moyens peuvent être condamnables : il a la possibilité de faire ce qu’il veut pour satisfaire ses moindres désirs et il a une puissance absolue et sans limites. Mais ces plaisirs, supposés source du bonheur du tyran semble être liés à des éléments fragiles, ce qui compromet alors sa puissance et son bonheur. En effet : le bonheur n’est-il que le plaisir ? On peut en effet distinguer le bonheur du plaisir et de la joie, en ajoutant à leur intensité, la durée et la plénitude. Et dans ce cas le tyran ne semble pas pouvoir malgré sa toute-puissance parvenir à cet état de totale satisfaction, ne serait-ce que parce que son désir de pouvoir est comme tout désir illimité et insatiable. Le tyran est-il heureux ? Est-il libre ? Commander aux autres sans avoir à suivre/respecter ses propres commandements, est-ce être libre ? Commander par la contrainte est-il source de liberté ?
Le statut de tyran suffit t’il alors, en associant puissance de contrainte et satisfaction de désirs, à le mener au bonheur ?
- une puissance qui le fait apparaître libre et heureux
La tyrannie se définit par la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme et par l’exercice arbitraire de ce pouvoir sur fond de culte de la personnalité. Arbitraire, c’est-à-dire selon le bon plaisir, les caprices du tyran. Donc, le tyran, c’est l’incarnation politique de la toute-puissance et le gouvernement du désir au mépris de l’intérêt général.
On peut tout d’abord imaginer qu’on ne devient pas tyran par hasard, donc que c’est le résultat d’un désir profond enfin réalisé. Il en ressort alors une satisfaction de l’œuvre aboutie, du but atteint, de l’effort récompensé. En cela le tyran atteindrait, par la prise du pouvoir, une satisfaction importante puisque sa volonté de puissante est entièrement satisfaite. Le tyran n’a personne au dessus de lui, personne ne le juge et ainsi il peut régner et appliquer sa puissance comme il le souhaite.
De plus, le pouvoir est au service des désirs du tyran qui ne rencontrent plus aucune résistance : plus de lois, la seule loi est celle de son désir; plus l’obstacle du désir des autres qui sont niés et à son service. Le tyran se retrouve avec une liberté naturelle aussi illimitée que ses pouvoirs. Il veut, il peut.
Le tyran est dans une situation de confort matériel, condition extérieure du bonheur supposée. En effet il peut s’approprier les richesses qu’il veut, les biens matériels qu’il souhaite, les esclaves qu’il désire. Il réalise ses désirs sans résistance extérieure qui pourrait venir du peuple ou d’un autre souverain : il est le seul a diriger et il applique un pouvoir contraignant sur le peuple : en apparence rien ne peut se mettre entre lui et ses désirs.
Il est également vénéré ou craint, peu importe, par ses sujets. Il désire dominer ; il domine et est obéi sans peine et même avec zèle. Les sujets ont peur de déplaire et d’être châtiés. Il faut donc plaire au tyran pour garder la vie, car le tyran a le droit de vie et de mort sur tous, et tenter d’être bien vu. Ceci apporte au souverain une impression de puissance encore plus importante. Il est certes haï des uns mais presque sacralisé, divinisé et même envié par d’autres. Il est en ce sens désiré et reconnu comme un sujet.
Film Le dictateur Charly Chaplin :
la Tomenia, qui représente l’Allemagne, est devenue un régime dictatorial et fasciste, dirigé par Adénoïde Hynkel, en fait Adolf Hitler, et les Juifs sont persécutés comme sous le régime nazi. Le film est une satire, mais il rend bien compte des aspects positifs qu’être tyran apporte. En effet les premières apparitions du tyran montrent bien sa puissance, à travers les discours qu’il donne, au ton autoritaire, sans aucun sens, mais acclamé par tous les sujets. La scène du globe montre elle les raison du bonheur et les désirs du tyran. Il s’agit ici de conquérir non seulement l’Europe mais également le monde.
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