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Peut-on Ne Croire En Rien ?

Dissertation : Peut-on Ne Croire En Rien ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2013  •  2 252 Mots (10 Pages)  •  17 993 Vues

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Dans son acceptation la plus générale, la notion de croyance consiste en un acte spirituel affirmant la réalité d'une chose ou d’une idée, et ce, en l'absence de certitude car dépourvue de preuve concrète. Ainsi, se pose la question de la rationalité des croyances humaines car leur véracité n'est pas attestée. Il apparaît alors possible que certains hommes ne croient en rien. Ce « rien », justement, se rapproche du néant, du non-être, de ce qui n'est pas, genèse d'appréhensions multiples pour l'être humain. Dans cette optique d'angoisses inassouvissables, peut-on ne réellement croire en rien? Peut-on vivre continuellement dans une peur pourtant bien réelle ou du moins en l'occultant? Tout d'abord, dans notre société, il s'avère délicat de ne croire en rien face à la polysémie de la croyance. Toutes fois, en vue de l'évolution de notre société, il semble intéressant de douter de sa nécessité et des fins auxquelles elle est utilisée. Enfin, il conviendra de déterminer à partir de cela la nature du besoin de l’homme ainsi que de prouver

I) Face aux multitudes de croyances existant sur Terre, il paraît difficile de ne pas s'accorder à croire en au moins l'une d'entre elles. Il convient donc définir ces différentes croyances et d'en dégager les desseins recherchés par l'homme en elles que ce soit tout d'abord au travers de la religion, puis de la superstition et enfin des opinions.

Lorsque l'on parle de croyance la référence à la religion est inévitable. Elle a dans notre société une influence et un rôle considérable. C'est une part importante de l'humanité. En effet, la religion donne des réponses aux questions métaphysiques concernant l'origine du monde ou encore la possibilité d'une vie après la mort. Elle rassure l'homme sur sa misère existentielle en lui redonnant espoir. C'est principalement à partir de cela que la religion puise son emprise sur les hommes. Or, il n'est pas sans savoir que l'être humain est dominé par ses sentiments, par l'affect. Ainsi, pour satisfaire ses intérêts sensibles l'homme préféra s'en remettre en la foi religieuse, source protectrice et apaisante, souvent au détriment de la réalité et de la vérité. De plus, en vue de la multitude de religions existant sur Terre, l'homme n'a qu'à faire son « choix » en fonction de ses attentes personnelles. C'est-à-dire qu'il croira en la religion qui lui apportera tout ce qu'il n'avait pas, n'a pas et n'aura certainement pas en tant que commun des mortels. La religion est donc pour l'être humain une façon de combler un « manque » inextinguible sur Terre, une façon de répondre à des préoccupations d'ordre moral et spirituel.

La seconde question à se poser porte sur celles des superstitions, des « légendes urbaines ». Nombreuses sont ces histoires, souvent irrationnelles, racontées un peu partout dans le monde. Rester cloîtré chez soi un vendredi treize, craindre en la fin du monde possible en 2012, aucune situation aussi improbable soit elle n'est épargnée. Hypothétiquement, ces fabulations, ces récits imaginaires présentés comme une réalité vécue, peuvent s'expliquer par une tendance naturelle qu'aurait l'homme à être attiré par l'occulte, le surnaturel, le mystère. Il est évident que l'on se plait aussi à croire à des idées séduisantes qui nous offrent un refuge dans lequel nous pouvons apaiser nos craintes. Dans son ouvrage Psychopathologie de la vie quotidienne, Freud définit le superstitieux comme quelqu'un interprétant systématiquement un événement produit par le hasard pour guider ses choix. En ce sens, la superstition devient un moyen d'évacuer son angoisse en accordant toute notre confiance à des paramètres indépendants de notre volonté plutôt qu'à nous. L'homme croit donc en la superstition pour dépasser la trivialité de la condition humaine.

Outre la religion et les superstitions, ils existent d'autres croyances tout aussi courantes : les opinions et préjugés. Ce sont des idées faussement approuvées par un certain nombre d'individu concernant un objet. Tout comme les superstitions, les opinions et préjugés sont très répandues et ont une influence immense sur les hommes et la société. C'est, par exemple, par préjugé que l'on respectera un homme savant, d'un certain âge, vêtu d'une certaine façon, à l'éloquence et au charisme saisissant, avant même de savoir si cette personne alors inconnue mérite notre respect ou non. Or, si l'on s'aperçoit que cet homme n'est qu'un imposteur vénal et vaniteux il dépréciera alors à nos yeux. Ainsi, le préjugé cède au jugement que l'on se fait de tel ou tel objet. L'opinion quant à elle repose sur une valeur essentielle ; elle est le moyen de s'exprimer. Ainsi, nous sommes censés avoir une opinion sur à peu près sur tout, c'est à dire croire en à peu près tout ce que nous disons. Il paraît donc impossible de ne pas croire en ce que nous disons, sans relever de l'idiotie ou de l'absurdité.

Pour autant, il visible, dans notre société moderne et actuelle, que l'influence des croyances et singulièrement de la religion sont en perdition face aux sciences, progrès, inventions, innovations, etc... De plus, les croyances ne sont pas toujours utilisées à des fins charitables, ce qui remet en cause l'utilité première de la croyance.

A l'aide des sciences et des avancées actuelles qui en résultent, on peut dès à présent remettre en cause de nombreuses idées diffusées par la religion. En effet, Galilée, par exemple, génie physicien, a su démontrer à l'aide des sciences, notamment physiques, que la terre était ronde. De plus, cette vérité a été à maintes et maintes reprises vérifiée et prouvée, ce qui fait d'elle une vérité indubitable. Or, jusqu'à la révélation de Galilée, les hommes d'Église avaient toujours affirmé et instruit le contraire, soit que la terre était plate. Cela serait donc faire preuve de non-sens que de certifier l'aspect plat du globe. Dans la mesure où cette idée religieuse a été attestée comme erronée, il semble juste de ne croire qu'en des choses ayant systématiquement été prouvées, c'est à dire ne croire en rien tant que cela ne soit pas prouvé. De plus, par raisonnement logique, on pourrait émettre l'hypothèse selon laquelle l'Église, ayant diffusé pendant longtemps une théorie fausse concernant une question essentielle de l'humanité, pourrait transmettre ou aurait pu transmettre de nombreuses autres idées inexactes. Face à cela, la crédulité de l'homme est laissée pour compte et il demeure plus dans l'erreur dans laquelle l'avait entraîné ses croyances religieuses. D'une certaine façon, l'homme serait donc de capable de croire en rien grâce aux démonstrations scientifiques. En effet, la science permet de corriger et combattre les idées faussement défendues et répandues par la religion. Mais toutes autres croyances telles que les superstitions apparaissent d'autant plus ridicules qu'ils n'existent pas de rapport intelligible entre le « signe » et l'événement qu'il est sensé provoquer. Qu'y a-t-il de commun entre le fait de croiser un chat noir et le fait d'avoir un accident de voiture? Rien. Qu'y a-t-il de commun entre briser un miroir et les sept ans de malheurs qui devraient s'en suivre? Rien. C'est justement la réponse à ce genre de question qui nous pousse à penser que l'on peut ne croire en rien. En effet, la superstition établit entre nous et le monde des « entités » occultes qui influencerait nos agissements directement à partir d'éléments extérieurs au sujet (langage, gestuelle, choses, etc...). En ce sens, cela paraît complétement absurde et ridicule de croire en des choses dont le rapport de causalité est rationnellement limité, voire inexistant. Religion et superstition peuvent donc être considérées comme totalement incohérentes dans la mesure où leurs origines et leurs idées restent seulement imagées, vagues et souvent inexpliquées et inexplicable. On peut donc plus facilement concevoir la notion de ne croire en rien.

En outre, nous avons démontré dans la première partie que l'homme se tourner vers les croyances pour se rassurer, se protéger, se réfugier. Or, s'il l'homme a peur, il est en position de faiblesse. Ses sens sont altérés par l'émotion première qui le submerge. Un homme est d'autant plus manipulable lorsque la raison et la vérité ne sont plus dominantes dans son esprit. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre dire que les croyances des hommes permettent d'abuser de leur faiblesse. Si l'on se réfère, par exemple, au contexte historique de la création de certaines religions ; leur but premier était de soumettre les hommes à une autorité divine, à un pouvoir divin. Si l'on s'en adonne au Livre, on remarque facilement distinctement qu'à travers les écrits on nous dicte une tendance à suivre, un code de conduite voire même un système de penser. Tout cela est réuni dans le but d’avoir au sein d’une société une sorte de cohésion placée sous l’autorité du sacré. C’est-à-dire que la religion peut être utilisée à des fins politiques visant à empêcher la délibération collective, à éviter des débats concernant un système politique. En effet, en cas de non-respect de ces dogmes, sont promis aux pratiquants religieux des sentences ou des châtiments tels que l’enfer ou encore l’excommunication. Dans cette mesure, la religion porte directement atteinte à la liberté proprement dite des individus ainsi qu’à leur liberté de penser en usant de la force d’une entité supérieure. En connaissance de cause, il apparaît logique que les hommes se détournent des religions et ne fondent aucune croyance en cette institution du fait de cet abus de pouvoir. C’est en ce sens que certains ordres religieux ont été qualifiés de sectes. Effectivement, ces organisations usent de la fragilité morale de certains individus pour les soumettre leur parole divine tout en les escroquant financièrement. L'homme, en âme et conscience réfléchie, est donc tout à fait capable de ne croire en rien pour échapper à la manipulation et l'endoctrinement.

Enfin, nous allons déterminer la nature du besoin de croyance de l’homme qui apparaît au premier abord comme naturel et nous terminerons par la croyance suprême, celle qui semble difficile de réfuter.

Nous avons vu que malgré les nombreuses remises en questions pouvant être faites envers les croyances, l’homme demeure néanmoins un objet croyant et pensant. L’homme en toutes connaissances de causes, de risques et de dérives continue pour autant de croire. On peut alors se demander si la croyance n’est pas un besoin que chaque homme ressent ou refoule en lui. D’après Freud, l’attachement de l’être humain à la croyance serait en fait le résultat d’une sublimation de ses pulsions sexuelles. Or qu’y a-t-il de plus humain que ses pulsions sexuelles ? La croyance se déterminerait donc comme un besoin à forte tendance naturelle puisque ce besoin résulterait d’un besoin sexuel inassouvi on ne peut plus naturel. Ainsi, la notion de besoin inscrirait les croyances dans l'ordre de la nécessité naturelle. La satisfaction du besoin serait donc nécessaire quand celle du désir est contingente. (J'ai besoin de croire, je désire aller à la messe). Le premier doit nécessairement être satisfait sans quoi le second peu ne pas être réalisé. Les croyances ne sont pas pour autant entièrement les résultantes d’un besoin ; elles permettent partiellement de répondre à un besoin essentiel mais n’en sont pas l’unique réponse.

Après avoir étudié les différents types de croyances dont l’homme est susceptible de douter et donc de ne pas y croire, une seule et unique croyance semble donner une ultime réponse irréfutable à la question posée. En effet, il nous est tous déjà arrivé d’être rassuré par un proche nous conseillant de croire en nous. Or, dans ce cas précis, la notion de croyance rejoint celle de la confiance en soi. Par définition, nous sommes obligés de croire en nous. En affirmant le contraire, nous revenons à nier notre propre existence. En effet, si une personne ne croit pas en elle, alors cette même personne tend à affirmer qu'elle se considère comme « rien », qu'elle n'existe pas puisque l’homme se définit par ses aptitudes, ce qui le différencie d’ailleurs de l’animal. Si elle ne croit pas en elle ni en rien d'autre, en quoi croit-elle? Sur quoi s'appuie-t-elle pour vivre? De plus, croire en soi revient à mettre de l'espoir, de la motivation, de l'aspiration en sa personne, sans quoi nous ne pouvons avancer, nous ne pouvons aller de l'avant. Avoir foi en ses possibilités de réussites, en ses capacités est une notion qui semble être indispensable et primordiale aussi bien pour la réussite sociale que professionnelle. Par exemple, un étudiant doit croire en lui lorsqu’il passe un examen. Si ce n’est pas le cas alors l’échec est quasiment assuré puisqu’il en revient à douter de ses propres capacités, de ce qui fait de lui un homme à part entière. La croyance est donc, dans ce cas particuliers, le moteur de nos agissements, de nos actions ; c'est une source inépuisable de motivation. Elle dépend de la volonté et de l’entendement de l’homme.

En somme, chaque être humain vie avec ses propres croyances et de manière plus ou moins affirmée. L’homme les utilise pour combler un vide, ce vide qui est justement sous-entendus dans le « rien » de l’expression « ne croire en rien », ce qui montre bien l’impossibilité de l’homme n’avoir ni foi ni croyance en quoi que ce soit puisque c’est précisément ce que l’homme recherche à satisfaire. Ainsi, quand un préférera s’adonner à une religion proprement définie, l’autre s’en remettra à des superstitions plus légères. Pourtant, ces croyances paraissent parfois totalement abjectes ou sont même réfutées et condamnées violemment par les sciences. De plus, il réside en les croyances un véritable danger pour la société et l’individu. Les dérives sectaires sont effectivement en pleine expansion de nos jours. Il serait donc légitime de s’interroger sur le dévoiement des croyances et peut-être d’en fixer certaines limites. Même si, dans la réalité cela posera un problème de taille : le respect de la liberté de penser et de culte.

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