Peut On Ne Pas Savoir Ce Que On Le Fait
Mémoires Gratuits : Peut On Ne Pas Savoir Ce Que On Le Fait. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 12 Janvier 2014 • 472 Mots (2 Pages) • 907 Vues
II. Or même si notre conscience fonctionne normalement, même si nous ramenons à nous nos actes, il se peutqu’on évalue d’abord mal la valeur de nos actes et leur conséquence, on croit faire le bien et on fait le mal, soit parce qu’on ne peut prévoir les conséquences de nos actes, qui ne dépendent d’ailleurs pas que de nous, soit parce qu’on se laisse emporté par la passion qui nous aveugle ou pervertit nos jugements, soit parce qu’on est simplement ignorant, par manque de connaissance ou d’expérience. C’est pourquoi Socrate soutenait par exemple dans le Gorgias de Platon, que finalement « nul n’est méchant volontairement » soulignant par là qu’on peut agir sans conscience. C’est aussi ce que suggère Hannah Arendt avec le cas Eichmann, illustration de ce qu’elle appelle « la banalité du mal ». C’est à cause de la mauvaise habitude de ne jamais juger, de ne pas penser par soi-même que ce nazi zélé ne se rend pas compte de ce qu’il a fait. Il a obéi, c’est tout, il a fait ce que lui disait de faire.
Mais, ce ne sont pas que les conséquences et la nature de nos actes qui peuvent nous échapper, cela peut aussi être les causes. Il se peut aussi que je ramène l’acte à moi-même et donc sois conscient que c’est moi qui fais sans savoir pour autant les causes de ce que je fais. C’est ce que suggère l’hypothèse de l’inconscient de Freud. On peut savoir que l’on fait mais ignorer les réelles causes de ce faire. On peut penser ici aux symptômes hystériques de Anna O. analysés par Freud comme des réminiscences, c’est-à-dire comme le fait de rejouer au présent des événements traumatisants passés sans avoir conscience de les rejouer, ni de leur caractère passé. Là encore ce n’est pas le privilège de certaines pathologies ou des simples manifestations de notre inconscient, nous avons bien du mal à savoir pourquoi nous agissons ainsi, qui nous sommes aussi. Je sais que je suis, je ne sais pas forcément qui je suis. Le sentiment d’être, ce n’est pas encore celui d’être soi, c’est-à-dire cette unité qui reste identique derrière chaque acte et état et qui fait que je reste un dans cette diversité. Et avoir conscience d’être soi, ce n’est pas encore savoir qui est ce soi. Il va falloir développer cette connaissance de soi par différents moyens, introspection, production, rapport à l’autre et cette connaissance est à jamais inachevée car l’objet d’étude est toujours en évolution, indéfini. Sans compter, que cette connaissance reste subjective et est parfois freinée par la mauvaise foi, la difficulté de se reconnaître tel que l’on est. On pourrait ici prendre l’exemple de nos désirs, qui nous font agir. Nous savons que nous désirons telle ou telle chose, et nous cherchons à satisfaire ce désir et agissons en
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