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Morale Et Politique

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Par   •  12 Octobre 2013  •  1 834 Mots (8 Pages)  •  1 978 Vues

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Morale et Politique

Peut-on gouverner en gardant les mains propres ?

Introduction. Les hommes politiques et les gouvernants, semblent condamnés au mensonge, à la trahison, voire au crime. Comme si la conquête du pouvoir était à ce prix. On peut se demander s'il ne serait pas possible tout de même de faire de la politique en gardant les mains propres. La question n'est pas de savoir si de fait, les gouvernants ont les mains propres, mais s'il est possible d'être un homme politique vertueux, non pas un homme politique cynique, mais soucieux d'agir dans le cadre de la morale, ou bien ne faut-il pas reconnaître la nécessité d'une certaine immoralité, d'un certain cynisme.

I. Machiavel, le machiavélisme ou la morale au service de la politique.

A. Machiavel

Né à Florence en 1459, d'une famille modeste. La famille des Médicis règne alors sur la ville sauf entre 1494-1500. Il est surtout le contemporain d'une période particulièrement agitée, chaotique de l'histoire de Florence, en particulier de Savonarole, dominicain qui se veut l'apôtre d'une démocratie théocratique qui instaurerait le règne de Dieu, exécuté en 1498. Machiavel, a eu l'occasion d'assumer des responsabilités politiques, source du réalisme machiavélien. Le Prince, est publié à titre posthume en 1532, rédigé en 1513, après avoir été torturé mais qui dédie son livre à un Médicis.

B. Le machiavélisme.

On dénonce souvent le machiavélisme en l'assimilant au cynisme et à l'absence de toute valeur morale. De fait, dans un texte célèbre, chapitre 18 du Prince, Machiavel se demande si les Princes "doivent être fidèles à leurs engagements". La réponse est claire pour lui, un "prince prudent, ne peut ni ne doit tenir sa parole que lorsqu'il le peut sans se faire tord".

Pour Machiavel, le prince a deux manières de combattre (non pas de gouverner, ni d'administrer la chose publique, mais doit combattre ses ennemis de l'extérieur mais aussi les plus dangereux: de l'intérieur). La finalité ultime de la politique est le maintien de l'ordre et de la paix. Machiavel est un homme qui n'a qu'une obsession, c'est le maintien de l'ordre politique. Deux manières : la première est les lois qui sont donc une forme d'arme qui permet d'assurer l'ordre, peut importe qu'elles soient juste ou pas. La deuxième est la force dont la ruse, qui est donc pour lui une forme de violence, car le prince, s'il est prudent, doit être capable d'employer le mensonge, la manipulation … "Les animaux dont le prince doit savoir revêtir les formes sont le renard et le lion".

La prudence est ici une vertu politique, l'habilitée dans les choix des moyens pour réaliser une fin. Le prince doit cultiver le paraître, il doit être capable de paraître vertueux, et ce parce qu'il est plus facile de voir ce qu'un homme paraît, que ce qu'il est réellement. Il y a une comédie du pouvoir que le prince doit assumer.

Pour Machiavel, la finalité de la politique est l'ordre, la sécurité et cette conception de la politique repose sur une anthropologie particulièrement pessimiste. "Je n'aurais garde de donner un tel précepte {tenir sa parole que lorsque ...} si tous les hommes étaient bons, mais comme ils sont tous méchants et toujours prêts à manquer à leur parole, le prince ne doit pas se piquer d'être plus fidèle à la sienne".

La finalité du gouvernement, de la politique au sens de l'art de gouverner, ce n'est pas pour Machiavel, le bonheur de la citée mais la survie, c'est-à-dire sa pérennité, sa conservation qui ne fait qu'un avec le maintien du pouvoir du prince. C'est pourquoi, pour Machiavel, il n'y a pas de différence fondamentale entre l'état de nature et l'état civil car l'un ne s'oppose pas comme la guerre à la paix, car l'état civil est une poursuite de la guerre par d'autres moyens (formule de Clausewitz – "la guerre n'est qu'une continuation de la politique par d'autres moyens"). Pour Machiavel, la politique est le continuation de la guerre par d'autres moyens, les lois notamment.

II. La politique au service de la morale

La conscience morale peut être choquée par le réalisme de Machiavel, que Jean-Jacques Rousseau salut dans le Contrat Social, dans le mesure ou ce réalisme semble inacceptable car la morale semble condamner toute forme de ruses, de machinations, de duperies.

A. La condamnation morale de la ruse.

La ruse est immorale, dans la mesure où elle fait d'autrui un objet dont on se sert, un pur et simple moyen. La ruse comme le mensonge, est une atteinte à la dignité humaine. Mentir, ruser, c'est ne pas respecter autrui. Le mensonge contredit l'impératif kantien, qui pour lui exprime toutes les prescriptions morales ("agit de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien en ta personne qu'en la personne d'autrui, toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen".) Il s'agit d'un impératif, qui nous commande donc de respecter l'humanité en opposition à l'animalité, ce qui signifie respecter en moi l'être humain, être raisonnable, susceptible d'agir aux lois morales. Cet impératif concerne aussi bien ma personne que la personne d'autrui, j'ai alors des devoirs aussi bien avec moi même qu'avec autrui, je dois faire tout ce que je peux pour développer en moi un caractère raisonnable ainsi que chez autrui.

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