Me voilà tuberculeux / Sartre
Commentaire de texte : Me voilà tuberculeux / Sartre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lya Brandy • 29 Décembre 2021 • Commentaire de texte • 1 146 Mots (5 Pages) • 1 672 Vues
Sartre – Explication de texte
Le document est un texte démonstratif du philosophe engagé du XXème siècle Jean-Paul Sartre. Il est, plus précisément, un extrait (pages 447 à 449) de Cahiers pour une morale, ouvrage sortit en 1948. Son thème est l’état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou une puissance étrangère, c’est bien : la liberté. Contrairement à se que soutenait Pascal dans son texte Qu’est-ce que le moi ? Le moi est plus un objet qu’un sujet. Cependant, ici, au XXème, Sartre développe une idée totalement différente : l’individu reste toujours libre. Ainsi la thèse du philosophe est que l’être humain reste toujours libre et seul responsable de son état. Ce qui pose le problème suivant : Comment un être humain peut-il rester libre et responsable malgré les vicissitudes que lui inflige le monde extérieur. Nous découperons alors le texte en trois parties distinctes : la première, le présupposé au travers de l’exemple de la maladie : l’Homme n’est pas libre face aux forces extérieures pesant sur lui. La deuxième partie exposera la thèse de Sartre : l’Homme a toujours le choix et se reconstruit en permanence. Et enfin la dernière rendra compte de la conclusion du philosophe : la vie est une lutte constante contre le déterminisme, infligé par les circonstances étrangères et la liberté de l’individu de se reconstruire. Mais cette thèse et ce problème entraîne alors des enjeux. En effet, cette liberté de l’individu fait que ce dernier n’est jamais en repos et est toujours en reconstruction.
Ce texte est (comme déjà annoncé dans l’introduction) un texte didactique, ainsi Jean-Paul Sartre le commence en présupposant, au travers de l’exemple de la maladie (exemple exposé durant tout le texte) que l’Homme n’est pas libre face à la « malédiction » (ici la maladie) à savoir la condamnation au malheur qui semble venir d’une puissance supérieure et extérieure. Ces contraintes étrangères (encore une fois la tuberculose dans le texte) qui ne sont donc vraisemblablement pas de sa responsabilité viennent le « diminuer » et donc réduire l’Homme à l’état d’objet et réduire sa liberté individuelle. Dans le texte, Sartre parle de « limiter brusquement mes possibilités », c’est-à-dire que ces empêchements extérieurs restreignent la liberté de l’individu, limite ses ambitions (ici « acteur » et « sportif »). Et par ailleurs, les tournures grammaticales l’illustrent parfaitement : « je » est toujours complément d’objet direct comme à la cinquième phrase « m’infecte, m’affaiblit, me change » et quand le « je » est sujet, il l’est de verbes à l’imparfait, par exemple :« j’étais un bouquet de possibilités, on ôte quelques fleurs, le bouquet reste dans le vase, diminué, réduit à quelques éléments ». Cette dernière phrase, cette dernière métaphore vient illustrer l’opinion de cette première partie du texte. On dépouille ce bouquet de ses fleurs, il est ainsi aussi démuni que l’Homme atteint de tuberculose, il est déposséder de libertés, de possibilités dont il aurait pu jouir.
Sartre annonce sa thèse grâce à une contre-opinion de la présupposition précédente, introduite par la conjonction de coordination « Mais » (l.6). Il explique « qu’en réalité, il n’en est rien » et c’est ici qu’il va développer sa thèse, thèse dont le principe est que l’Homme est toujours libre car il a le choix et qu’il se redéfinit en permanence. Il vient donc réfuter la première opinion du texte en la décrivant comme « mécanique » c’est-à-dire qui est machinal, qui se fait sans l’aide de la réflexion ou de la volonté. Comme nous sommes dans un texte probatoire, Sartre développe dans cette seconde partie les arguments constituant la réponse à sa thèse. Ainsi, selon le philosophe c’est dans le « dépassement » de la situation nouvelle imposée par les circonstances extérieures que l’Homme montre sa responsabilité et sa liberté. Et Sartre explique sa position dans la phrase suivante (lignes 9 à 10) : il entend le terme de « dépassement » au sens de choix face à l’adversité. En effet, malgré le fait qu’« on m’ôte des possibilités » j’ai le choix et il énumère quatre choix possibles : « renoncer », « se cramponner », « ne pas vouloir voir » ou « se soumettre […] pour reconquérir ses libertés ». L’individu peut donc « renoncer » à ses possibilités, et comme c’est un choix, c’est forcément de manière consciente. Il peut aussi «s’y cramponner » c’est-à-dire essayer de récupérer ses possibilités quoi qu’il en coûte : en suivant l’exemple de Sartre, si je suis sportif, j’ai le choix de m’entraîner dix fois plus qu’avant malgré la tuberculose pour continuer à l’être). L’Homme contraint par des forces extérieures peut également « ne pas vouloir voir » qu’il ne possède plus toutes ses possibilités et donc toujours en suivant l’exemple de Sartre : voir ses performances dégringoler. Et enfin, il peut « se soumettre à un régime systématique pour reconquérir ses possibilités », c’est-à-dire se réinventer et recréer sa vie, ses nouvelles ambitions. Par conséquent, un individu assujettit par des contraintes étrangères ne fera pas face à une diminution ou une soustraction mais à une multiplication des choix possible.
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