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Les hommes sont-ils des êtres à part dans la nature ?

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Par   •  11 Décembre 2013  •  Fiche de lecture  •  3 070 Mots (13 Pages)  •  1 053 Vues

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Les hommes sont-ils des êtres à part dans la nature ?

Inventaire conceptuel

Les hommes : (homo, hominis) : ensemble des êtres humains considérés par rapport à leur espèce ou aux autres espèces animales. Ce sont des mammifères de l'ordre des primates, doués d'intelligence (ndlr, quoique.) et d'un langage articulé (cf double articulation, Martinet), qui possèdent un cerveau volumineux, des mains préhensibles et la station verticale.

Il appartient au philosophe de chercher à approfondir la conscience que l'homme a de lui-même et de sa pensée, afin que celui-ci ne s'en tienne pas à une définition d'emprunt ou à une image de lui, mais qu'il s'efforce d'accéder à une pensée éthique qui puisse éclairer son évolution.

Dans l'Apologie de Socrate, Platon fait dire à Socrate qui s'adresse au riche Callias : « si au lieu de deux fils tu avais eu deux poulains ou deux veaux, nous saurions leur choisir un habile écuyer, un laboureur expert. Mais comme ce sont des hommes, qui as-tu dessein de prendre pour les diriger ? Qui saura leur enseigner la vertu propre à l'homme et au citoyen ? »

Platon montre que l'essence de l'homme se comprend par ce qui lui permet de se diriger lui-même, de tempérer son âme et de discerner la vraie justice. Dans le mythe d'Épiméthée (in Protagoras), Prométhée dérobe aux Dieux le génie des arts et le feu, Zeus dote ensuite les hommes du sentiment de l'honneur et de la justice, qui font le lien des cités.

Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote écrit que la nature de l'homme est moins une donnée qu'une tendance qui s'accomplit selon une disposition acquise, par cette seconde nature qu'est la vertu. L'homme, seul animal à être doté du langage, est par nature destiné à vivre en cité (politikón zóon, Politiques I 2).

Les stoïciens pensent que seul l'homme dispose de la puissance rationnelle (logiké dunamis) : l'homme est essentiellement un animal raisonnable (logikón zóon). Nous retrouvons cet animal rationale dans la scolastique médiévale : la ratio recueille à la fois certains sens de lógos (parole, discours, faculté de raisonner) et de noêsis (pensée pure).

Pour Abélard (XIIème), les hommes individuels ne se rencontrent pas « en l'homme » comme dans une chose commune (res) mais dans l'être homme (in esse hominem), c'est-à-dire dans un certain état (status).

À la Renaissance, Pic de la Mirandole dit à l'homme : « toi, tu n'es limité par aucune barrière, c'est de ta propre volonté que tu détermineras ta nature. » Quand Bovelles écrit que l'homme de nature n'est pas encore homme à part entière : il lui faut accomplir lui-même son humanité pensante dans l'homme de culture.

Synonymes : homo sapiens, êtres humains, espèce vivante, personnes humaines.

Antonymes : animal, végétal, minéral.

Termes en relation de dépendance : individu, espèce humaine, humanité, culture, histoire, société-citoyen, esprit-raison-psychologie, conscience, parole-pensée, liberté.

Être : c'est le fait d'être, la qualité de ce qui est (ontologie). L'être est ce qui possède l'existence, la vie. Être un être ≠ être un existant. Ex (hors de)-sistere (se tenir), l'ex-sister manifeste le fait d'être en rapport avec une cause efficiente ou finale : être ≠ exister. L'être (es) est ce qui est authentique, subsistant par soi. Le mot vient de la racine indo-européenne bheu, qui donnera le grec phuô (croître, apparaître à la lumière) et le parfait du verbe latin esse (fui), d'où le français fut. L'être (ues), en sanscrit : vasami) est ce qui demeure, que l'on retrouve dans l'allemand war, gewesen. L'Être est ainsi ce qui subsiste, croît, demeure.

To eïnaï, l'Être : le réel est appelé ta onta, les choses qui subsistent et demeurent dans leur multiplicité et leur accroissement. Platon distinguera cinq grands genres : le mouvement, le repos, l'être, le même, l'autre (Sophiste 254b-256d). Aristote distinguera l'être en tant qu'être (être c'est d'abord être ceci ou cela, l'être par accident), l'être en tant qu'ousia (les différents modes de ce qui est, l'être est contraire du non-être), l'être en acte, et l'être en puissance.

La nature : du latin natura, nascor : naître, prendre son origine. Ce qui implique l'idée de totalité : ce qui a en soi son principe de développement (ce qui, dans l'univers, se produit spontanément, sans intervention de l'homme, tout ce qui existe sans l'action de l'homme), le tout en tant qu'il est ordonné, en tant qu'il se laisse connaître (ensemble des choses présentant un ordre et se produisant suivant des lois). Mais c'est aussi ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est (l'essence).

La nature est pour les anciens l'ensemble harmonieux (kosmos) où la conduite sage consiste à tenir sa place.

Synonymes : monde, univers, cosmos, réalité.

Antonymes : artifice, culture, civilisation.

Termes en relation de dépendance : déterminisme, lois de la nature.

Présupposé : dans leur totalité, les hommes ont des qualités communes (conscience, langage, raison etc.) grâce auxquelles ils ne sont pas simplement des animaux ; l'homme est l'animal dénaturé par excellence, il a donc une place particulière dans la nature.

Paradoxe : les hommes font partie de la nature mais ils jouissent d'un statut exceptionnel dans la nature qui les en extrait. Comment peut-on à la fois être la nature et hors de la nature ?

Problème : le sujet invite de manière évidente à réfléchir sur la place de l'homme dans la nature (est-il un être naturel ?), mais également sur le rapport qu'il entretient à l'égard de la nature. Problème de la nature humaine, de la culture et de l'histoire (connaissances, technique). Parce qu'ils sont conscients, intelligents, et libres, les hommes peuvent comprendre et exploiter la nature, ils peuvent s'extraire du déterminisme naturel. Mais eux-mêmes êtres vivants, inscrits dans l'évolution des espèces, ils sont contraints de satisfaire un certain nombre

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