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Les Sens Ne Sont-ils Pas Suffisants Pour Nous Fournir Toutes Nos Connaissances

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Par   •  17 Mars 2015  •  1 734 Mots (7 Pages)  •  1 840 Vues

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Les « sens », qui nous sont acquis dès la naissance, sauf cas particuliers, nous permettent de recevoir des informations sur le monde extérieur. Ces informations de nature physique (ouïe, toucher, vue) et chimique (odorat, goût), nous permettent de prendre connaissance de ce qui nous entoure de manière objective, brute sans que nous n'ayons à fournir d'efforts particuliers. Les « connaissances » peuvent être considérées comme tout ce que nous savons.

Ces sens nous permettent donc d'acquérir certaines connaissances, cependant, on sait que certains troubles comme la myopie, l'astigmatisme, peuvent altérer nos sens et nous donner des informations erronées, déformées. De ce fait, comment peut on savoir si nos sens nous trompent ou pas si ces troubles sont présents dès le plus jeune âge ? De plus, les connaissances que nous acquérons tout au long de notre vie proviennent-elles seulement de nos sens ? On peut alors se demander si les sens sont suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

On peut s’interroger sur la notion de nécessité, c'est-à-dire le besoin de l’expérience sensorielle dans l’acquisition des savoirs, mais aussi sur la suffisance des sens dans ce processus, à savoir leur capacité à fournir des données « vraies ». Ainsi, notre première partie montrera dans quelle mesure et comment nos sens délivrent des connaissances, tandis que la seconde partie mettra en évidence les limites de la seule expérience sensorielle dans l’acquisition des connaissances.

Premièrement, nous pouvons nous demander s’il est possible d’apprendre sans utiliser nos sens. 

Une expérience sensorielle se définit comme un rapport direct entre l’individu et une donnée, cette dernière parvenant telle quelle à l’esprit. Lorsque nous venons au monde, nous sommes confronté très vite aux contacts avec le monde exterieur grâce à la vue, au toucher, à l’odorat, à l’ouïe et au goût. La définition du terme « sens », la faculté d'éprouver des sensations, mais aussi l'organe nous permettant d'éprouver ces même sensations, suppose qu’il est impossible d'assimiler des savoirs sans utiliser les sens. Or, on se rend compte que cette forme de vérité, n’est pas la seule pour laquelle l’expérience sensorielle soit nécessaire. En effet, toutes les données que nous apportons à l’esprit, passent par les sens, qu'elles soient assimilées par immersion, par « ouï-dire » ou par enseignement. Cependant on peut se demander si ces trois méthodes d’acquisition de connaissances nous apportent des savoirs vrais et objectifs, des vérités générales.

Tout d’abord, les connaissances assimilées au contact des autres, par immersion dans la société servent à l’apprentissage du savoir-vivre (les manières de se tenir à table ou de s’exprimer selon nos interlocuteurs, par exemple), consistant à assimiler les façons de faire et de vivre d'une population pour pouvoir s'intégrer. Le contact avec autrui est source d’enseignement, d’accroissement des connaissances, elles n'ont pas pour objectif d'être valables et vérifiables universellement, puisqu’elles visent avant tout à donner au récepteur les règles fondamentales de comportement dans sa société.

De même, il existe des connaissances que nous pouvons intégrer par ouï-dire, c'est-à-dire, en écoutant les opinions et les évènements vécus par d’autres (comme en lisant les nouvelles dans le journal par exemple). Leibniz affirmait ainsi que les données par « ouï-dire » appartenaient aux connaissances : « L’opinion, fondée dans le vraisemblable, mérite peut-être aussi le nom de connaissance ; autrement presque toute connaissance historique et beaucoup d’autres tomberont  » (Nouveaux essais sur l’entendement humain). Dans cet essai, l’auteur s’oppose à John Locke, celui-ci affirmant que toute connaissance est issue d’une expérience sensible, et qu’en conséquence je ne puis connaître que ce que je vis, que ce soit grâce aux sens à propos des objets extérieurs, ou par la réflexion, concernant la connaissance de soi. Le tout étant de rester lucide par rapport à ce qui est reçu et de ne pas attribuer à la connaissance par ouïe dire et par immersion, une objectivité totale et absolue.

Enfin, les savoirs peuvent être acquis par la culture ou l'enseignement. Les données assimilées par ces derniers ou par la parole cherchent davantage à être vérifiables, à instruire, à fournir la réalité et elles proviennent généralement d'expériences sensibles ; il est même parfois possible d'en faire l'expérience personnellement. Cependant, leur objectivité peut-être altérée par des erreurs, volontaires ou non et ce que j'apprends de cette manières devient une connaissance a partir du moment où j'y accorde foi, ou je crois à ce qui est dit. Il y a donc une notion de confiance dans l'acquisition de ces savoirs, nous effectuons un travail de comparaison avec ce que l'on a déjà appris et les nouvelles données que nous assimilons. C'est ce qui, en général, nous donneras un indice de leur véracité.

Ainsi, d’après cette analyse des sources de connaissances, il semble peu concevable d'acquérir des savoirs objectifs et véritables sans passer par les sens, par l'expérience des réalités. L'expérience sensorielle apparaît donc comme la condition nécessaire à l'acquisition de connaissances « vraies ».

Mais sont-ils suffisants pour toutes nos connaissances ?

Les sens peuvent nous fournir des connaissances dans la limite de nos facultés de perceptions. Si on s'intéresse à l’infiniment petit ou l’infiniment grand, il s’agit là de domaines d’étude qui dépassent nos dispositions naturelles quant à la perception du réel.

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