Le désir

Le désir

Introduction :

Pourquoi le désir et pas les désirs ?

Définition plate : Désirer c'est avoir envie de quelque chose.

De la naissance à la mort, nous ne désirons qu'une seule et même chose pour Hegel, tout désir est désir d'unité avec soi.

Définition approfondie : Le désir c'est éprouver un manque, une scission entre ce que l'on est et ce qu'on voudrait être. Chez Hegel, le désir n'est pas quelque chose de superficiel ou d'inessentiel contrairement à Pascal, la question du désir définit la condition humaine, l'homme est un être de désir.

Hegel distingue deux désirs :

1. Désir proprement humain (anthropologique) et un désir animal, réduit au besoin.

La négativité du désir : En effet, désirer c'est éprouver un manque. Ce manque est justement ce qui pousse à l'action, autrement dit à modifier l'ordre du monde. Désirer conduit à agir.

Le désir est-il épreuve d'un manque ou affirmation de soi ? Est-il pouvoir de destruction ou force de progrès ? Est-il indice d'une imperfection ou moteur de l'existence ? Est-il pertinent de vouloir renoncer à ses désirs ? Est-il légitime de vouloir que ses désirs soient satisfaits ? Oui mais vouloir que tous ses désirs soient satisfaits n'est-ce-pas un désir de mort ? De la fin des désirs ?

Le rapport désir/besoin :

« Le désir est un besoin dont on a conscience. » Spinoza, éthique III

Alors que leur opposé est frontal avec Hegel, Spinoza présuppose qu'entre le désir et le besoin il n'y a pas d'écart net de différence réelle et qu'il n'y a qu'une différence de degré. Est ce qu'un désir est réductible au besoin ?

Le manque :

Le besoin comme le désir sont des manques. Quel est le manque du besoin ? C'est un manque dont la satisfaction est nécessaire parce que ce manque renvoi à un déséquilibre physiologique de l'organisme. La satisfaction du besoin est inéluctable parce que le manque est indispensable (manger, boire, dormir...). Le besoin est de l'ordre du vital du coup la vie est une incessante succession d'empreints en matière et en énergie de différents milieux de vie. Le besoin exprime la nécessité même de ces empreints. Le besoin est la tendance de l'organisme à retrouver son équilibre vital.

Série d'oppositions :

Besoin

Désir

Nécessaire

Contingent

Manque objectif

(s'exprime indépendamment de ce que l'individu en pense)

Tendance subjective

(désigne ce que l'individu en pense)

→ Frustration et satisfaction

Naturel

Culturel, artificiel

Objet déterminé

Objet indéterminé

Dès lors qu'on éprouve un plaisir, on ressent une sensation d'une intensité déterminée mais on peut toujours supposer un plaisir plus grand, autrement dit nous ne sommes jamais comblé dans la satisfaction d'un désir.

Opposition à nuancer :

1. L'homme a la capacité ou la possibilité de renoncer à la satisfaction de ses désirs ou au soulagement de ses besoins.

Une vie n'est vraiment humaine qu'à condition qu'on ne se contente pas de la conserver.

2. Les besoins humains ne se manifestent que dans un cadre social et culturel. L'homme n'éprouve jamais des besoins qui soient purs. Les besoins se manifestent sous la forme de désir.

* La table :

A. Plaisir de manger (fast-food)

→ Consommateur

B. Plaisir de la table (brasserie)

→ Convive

3. L'homme crée ses propres besoins. Il éprouve le besoin de ne pas avoir que des besoins.

* La présence d'autrui, d'un point de vue vital, n'est pas nécessaire mais on éprouve le besoin d'aimer et d'être aimé. Le désir d'être aimé est quelque chose d'indispensable à l'homme. Ce désir est devenu indispensable, il est par la même un besoin.

Conclusion :

Cette opposition est certes indiscutable mais elle doit être nuancer. Les deux sont en constante interaction et paradoxalement ce dont l'homme a le plus besoin ce sont ses désirs, c'est-à-dire ce qui lui permet de se détacher de l'état de nature.

Faut-il renoncer à ses désirs ?

Le problème est double.

Les désirs peuvent être contradictoires ?

Si nos désirs peuvent être contradictoires, lequel choisir ? Lesquels satisfaire ? Qu'est ce qui légitime notre choix ? Selon quel critère ? Est ce qu'il y a des bons et des mauvais désirs ?

Désir insatiables :

Le désir semble ne pas pouvoir se satisfaire.

_ Je ne peux pas, je suis frustré, je continue à essayer.

_ J'ai un désir, je parviens à la satisfaire, je peux toujours imaginer une satisfaction plus grande.

La fin du désir ne semble pas possible à atteindre. Le désir relève en cela de l'infini ou de l'illimité. L'infini vient du grec « apeiron », la démesure est de l'ordre du vice. La démesure est opposée à la raison qui est, elle, faite de mesure. Si le désir relève de la démesure, ne faut-il pas

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