Le désir
Lettre type : Le désir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rob0902 • 23 Janvier 2014 • Lettre type • 1 576 Mots (7 Pages) • 609 Vues
L’homme, avant d’être un être pensant, est d’abord un être désirant ; avec comme objectif le plaisir et comme finalité le bonheur. Le désir a souvent été considéré par la philosophie classique comme un problème, sans doute parce que sa nature est contradictoire, ou, en tout cas, ambigüe. Le désir, en effet, est la recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Il est donc accompagné d’une souffrance, d’un sentiment de manque ou de privation. Et pourtant le désir semble refuser sa satisfaction, puisque, à peine assouvi, il s’empresse de renaître. C’est qu’il entretient avec l’objet désiré une relation ambivalente : le désir veut et ne veut pas être satisfait. Se déplaçant d’objet en objet, le désir est illimité, ou condamné à l’insatisfaction radicale. C’est sans doute pour cela, qu’une certaine tradition le condamne ou le rejette. Cependant, la philosophie contemporaine redonne toute sa place au désir et lui accorde une valeur positive. Puissance d’affirmation, le désir serait l’essence même de l’homme, créateur de lui-même et de ses œuvres. L’objet désiré une fois qu’il est possédé perd le plus souvent son caractère de désirabilité. D’autre part, une satisfaction complète du désir semble impossible puisque le désir ne cesse de se tourner vers de nouveaux objets dont il est privé. Sans manque, le désir s’éteindrait. On pourrait dire que cette « fuite en avant » du désir résulte de la distance qui sépare l’homme du seul état en lequel il pourrait se repaître, à savoir le bonheur. Mais on peut aussi penser que jamais le désir ne pourra trouver dans le monde d’objet qui lui convienne ou le satisfasse pleinement. Le désir se définit ainsi par une démesure à l’égard de ses objets. Comme pure puissance de l’homme, comme dimension fondamentale de son essence, il ne s’éteint qu’avec la mort. Ainsi, on comprend que l’insatisfaction le caractérise en profondeur en quoi il peut être utile de trouver des moyens de réguler ou de maîtriser le désir, notamment pour qu’il ne perturbe pas outre mesure l’activité rationnelle de l’homme. Mais peut-être aussi l’insatisfaction du désir est-elle le moteur de l’activité de négation et de transformation du monde et de l’homme. Sans désir, aucune création ne serait plus alors possible.
Désir et sagesse :
Platon, dans le Gorgias, compare le désir au tonneau percé des Danaïdes, toujours plein, toujours vide, impossible à remplir. Mais alors, si nous sommes condamnés au désir et à l’agitation, comment atteindre la sérénité, c’es-à-dire, pour la philosophie antique, le bonheur ? Tel est le problème qu’ont cherché à résoudre ces deux écoles de la sagesse antique que sont le stoïcisme et l’épicurisme. Tous deux proposent une morale du renoncement, ou en tout cas
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